17 octobre 2010
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SEMAINE DU 9 AU 15 OCTOBRE
Nouvelle vague
Nouvelle vague
Un très beau mais très difficile film sur Arte, jeudi 14 octobre 2010, avec Breaking the waves du réalisateur danois Lars
von Trier. L'histoire d'un amour qui passe au-dessus de tous les handicaps.
Le contenu de cette semaine est nettement plus alléchant que celui des semaines précédentes car nous
avons enfin quelques bonnes pellicules à nous mettre sous la dent ! Fendons donc l'armure, ou plutôt les vagues, pour rejoindre Lars von Trier dans une austère contrée écossaise et sur une
plate-forme pétrolière en plein Océan Atlantique. C'est dans ces lieux austères que va se jouer le drame de Bess (incroyable Emily Watson, qui préfigure la performance de Björk
dans Dancer in the Dark, quelques années après). Tombée amoureuse d'un des mastodontes de la plate-forme, elle doit affronter les suspicions teintés de puritanisme de toute sa
petite communauté qui a bien du mal à admettre qu'une cinglée puisse filer doux avec le premier homme des mers venu. Comment une simple d'esprit peut-elle rompre les vagues pour s'amouracher du
premier venu ? La situation devient encore plus compliquée lorsque le colosse au crâne
d'argile (Jan) reçoit, par accident, une poutre métallique sur la caboche. Et voilà deux handicapés de la vie qui doivent lutter contre la douleur du quotidien et surtout, contre tous les
préjugés sectaires des voisins... Mais c'est bien là que le handicap est le plus lourd : il faudra lever tous les obstacles des prétendus bien pensants et de la bonne morale pour avoir le droit à
vivre ou plutôt ressentir cet amour là.
Fuyant tout souci de réalisme, explorant avec un aplomb conséquent des voies que le cinéma, hormis
peut être chez Dreyer, avait rarement mis à jour, Lars Von Trier se permet toutes les audaces dans son film. Provocateur mystique (comme l'a pu l'être Pasolini dans Théorème,
diffusé également cette semaine, dimanche soir sur France 3), le réalisateur danois s'aventure dans des remous qui laisseront plus d'un spectateur exsangue lorsque défilera le générique final. Un
film dérangeant mais qu'importe puisqu'on navigue ici sur du grand art.