Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

  • : Le blog Histoiregeoenforce
  • : Blog qui peut être utile pour l'enseignement de l'histoire et de la géographie au lycée et ailleurs...
  • Contact

PREAMBULE

UN BLOG PARMI D'AUTRES POUR FACILITER LES RELATIONS, LES ECHANGES AVEC LES HEUREUX JEUNES GENS QUI ONT LE PLAISIR DE SUPPORTER G. SABATIER QUELQUES HEURES PAR SEMAINE ! QUE LA FORCE SOIT AVEC CEUX QUI CONTRIBUERONT A CE BLOG ET A CELUI QUI TENTERA DE LE FAIRE VIVRE !  POUR QUE TOUS SUIVENT LA ROUTE DE L'HISTOIRE-GEOGRAPHIE

Un bout de chemin ensemble...  (photo personnelle - 2005)

PASSANTS DU BLOG

Archives

8 juin 2013 6 08 /06 /juin /2013 21:40
SEMAINE DU 8 AU 14 JUIN 

 

En toute indépendance  

   
A l'instar d'Indigènes (2006), qui avait abordé la guerre à partir de l'expérience combattante de soldats venus des colonies d'Afrique du Nord,  notamment d'Algérie, Hors-la-loi, réalisé 4 ans plus tard par le même auteur, Rachid Bouchareb, évoque lui aussi une page d'histoire, peut-être encore plus nourrie de tensions et de passions. 

Le film se veut une fresque historique de la difficile conquête de l'indépendance algérienne et démarre, au moment où Indigènes s'arrêtait, en mai 1945, avec le massacre de Sétif. L'histoire raconte la séparation de trois frères avec leur mère pendant la guerre d'Algérie, entre 1945 et 1962 et se situe de part et d'autre de la Méditerranée. Film âpre sur la résistance algérienne, sans concession pour les colonisateurs français mais aussi pour les indépendantistes, Hors-la-loi n'a pas choisi la facilité. Porté par la même équipe d'acteurs qu'Indigènes, avec en tête Jamel Debouzze, Roschdy Zem et Samir Guesmi, bénéficiant comme son aîné de l'aura du festival de Cannes, le film fit beaucoup moins d'entrées, sans pour autant, bien au contraire, perdre en qualité, le sujet étant sans doute moins consensuel. 

Le début du film permet de remonter aux origines anciennes du phénomène d'indépendance, que l'on suivra ensuite dans tout le film, notamment avec ses retentissements sur le sol de la métropole française parmi la communauté algérienne immigrée. Ainsi, Rachid Bouchareb montre-t-il la manière dont une famille est injustement spoliée de ses terres dans les années 1920, du fait de la complicité entre une justice autochtone corrompue avec le colonisateur prêt à tout pour imposer sa loi et faire donc... des hors-la-loi. D'injustice, il sera question dans tout le film d'ailleurs, ce que le réalisateur a d'ailleurs, lors de la sortie du film, cherché à mettre en valeur, bien avant l'indépendance.

Cette dernière est pourtant chèrement acquise et entraîne, elle aussi, sa part d'injustice, y compris parmi ses combattants.  En ce sens, Rachid Bouchareb aura pu faire sienne la phrase de Mao Tsé Toung déjà citée par Sergio Leone dans Il était une fois la révolution : "la révolution n'est pas un dîner de gala, une oeuvre littéraire, un dessin ou une broderie...". Car, pour obtenir le droit d'être indépendants et d'imposer leur volonté de justice, les héros du film devront passer par l'injustice, la violence envers leurs ennemis mais aussi leurs amis et leur propre famille. Un discours dérangeant  mais un message intelligent, montrant que le cinéma d'histoire, lorsqu'il sait faire preuve de maturité, passe bien au-delà des guerres de mémoires. 

 

     Un film douloureux et nuancé sur l'indépendance algérienne, Hors la Loi, de Rachid Bouchareb, est diffusé ce dimanche 9 juin, à partir de 20 heures 45, sur France 2. Une oeuvre présentée au festival de Cannes 2010 et qui avait alors provoqué un début de polémique bien inutile, se faisant taxer par quelques populistes ou groupes de pression mal informés de "film anti-français". Une diffusion à la télévision française à une heure décente à ne pas rater, pour une oeuvre refusant sur un sujet toujours sensible, justement tout esprit de polémique. 

Hors la loi
Partager cet article
Repost0

commentaires

HISTOIREGEOCRPE Archives

Les-archives-nationales