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UN BLOG PARMI D'AUTRES POUR FACILITER LES RELATIONS, LES ECHANGES AVEC LES HEUREUX JEUNES GENS QUI ONT LE PLAISIR DE SUPPORTER G. SABATIER QUELQUES HEURES PAR SEMAINE ! QUE LA FORCE SOIT AVEC CEUX QUI CONTRIBUERONT A CE BLOG ET A CELUI QUI TENTERA DE LE FAIRE VIVRE !  POUR QUE TOUS SUIVENT LA ROUTE DE L'HISTOIRE-GEOGRAPHIE

Un bout de chemin ensemble...  (photo personnelle - 2005)

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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 11:12
SEMAINES DU 22 DECEMBRE AU 4 JANVIER

Divorce pour tous
  divorcealitalienne.jpg Le charme discret des comédies italiennes des années 60-70 à retrouver le premier jour de l'année sur France 2, avec la diffusion tardive (0 heure 35) de Divorce à l'italienne, de Pietro Germi, sorti en 1961. 
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Les historiens du cinéma précisent que c'est le film Divorce à l'italienne qui donna lieu à la dénomination d'un nouveau genre cinématographique, célébrant le savoir-faire d'un pays européen, dans le domaine, celui de comédie italienne. Pendant deux décennies, jusque peut-être à  La Terrasse d'Ettore Scola sorti en 1980, l'Italie se signala et renouvela, en effet, le genre comique de la manière la plus brillante qui soit. 
Le génie des réalisateurs italiens, fut, (peut-être faut-il y voir là l'héritage d'un autre genre transalpin : le néo-réalisme ?) de susciter le rire avec des sujets graves qui affectaient la société de leur époque. Divorce à l'italienne est de ce point de vue là un film exemplaire, partant de l'interdiction du divorce dans ce pays, en cours jusqu'aux années 1970. C'est dans le cadre de l'aristocratie sicilienne, milieu on ne peut plus conservateur que se déroule l'essentiel de l'intrigue de Divorce à l'italienne. Interprété par Marcello Mastroianni, le baron Cefalu souhaite trouver un stratégème pour se débarrasser d'une épouse envahissante mais qui lui est profondément attachée, collée aux basques. La loi ne l'y autorisant pas, il tente de faire succomber sa femme aux charmes d'un peintre qu'il a installé chez lui, pour mieux profiter de sa jeune cousine, Angela, dont il est tombé amoureux. 
A partir d'un scénario très habile, utilisant le principe des poupées gigogne, Pietro Germi dénonce les hypocrisies de son époque. Il n'hésita à diffuser pendant son film, lors de la scène clé du départ de l'épouse du foyer conjugal, un extrait de l'incontournable Dolce Vita de Fellini, tourné un an plus tôt avec ...Marcello Mastroianni, qui fit scandale en Italie, et notamment en Sicile. Il eut aussi l'idée géniale de faire trouver à son personnage principal son ingénieuse machination en assistant par hasard à un procès condamnant une femme adultère.Divorce à l'italienne, un sommet dans la mise en abyme de toutes les pesanteurs sociales et un magnifique plaidoyer, par l'humour et la dérision (élément incontournable de la comédie à l'italienne), pour des réformes mettant fin à l'hyprocrisie de son époque. 
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22 décembre 2012 6 22 /12 /décembre /2012 13:37
SEMAINE DU 15 AU 21 DECEMBRE

C'est pas l'Amérique
  Hotel_des_Ameriques.jpg Hommage à Patrick Dewaere,  un des plus grands comédiens français, disparu il y a trente ans, sur Arte, lundi 17 décembre avec la diffusion de deux films, dont Hôtel des Amériques, d'André Téchiné sur Arte, à partir de 22 heures 40. 
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Acteur reconnu à la fin des années 70 comme l'un des plus doués (il remporta toutes les années de 1977 à 1982 le césar du meilleur interprète masculin, sauf en 1979), Patrick Dewaere tourna au début des années 1980, en compagnie de Catherine Deneuve, un des films français intimistes les plus réussis et les plus émouvants jamais réalisés : Hôtel des Amériques, d'André Téchiné. 
Tourné en grande partie dans le huis clos d'un hôtel de Biarritz, bien loin de la représentation habituelle que l'on se fait de cette belle ville touristique, le film de Téchiné fait croiser deux êtres reclus chacun dans leur solitude. Filmant une ville désertée, épousant les sentiments contradictoires des deux protagonistes principaux, le réalisateur n'hésite pas à laisser de grands moments de silence ou de soliloques sans que cela ne paraisse aux yeux du spectateur comme quelque chose d'arficiel.  
Hôtel des Amériques réserve des moments de grâce, tels la scène sur la plage où Hélène l'anethésiste et Gilles le marginal se rapprochent en s'éloignant irrémédiablement. Car, le film a pour tout thème essentiel, l'amour et ses contradictions. Il rejoint d'ailleurs, dans ce domaine, un autre chef d'oeuvre du cinéma sorti presque en même temps, La femme d'à côté de François Truffaut, mettant parfaitement en scène l'une de ses plus belles répliques : "Ni sans toi, ni avec toi". 
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16 décembre 2012 7 16 /12 /décembre /2012 20:34

A l'occasion de l'étude de l'enracinement de la République en France à la fin du XIXe siècle, il est intéressant de revenir sur le rôle de l'école dans la formation du petit citoyen français, grâce à ceux qui furent surnommés par Charles Péguy, les hussards noirs de la République, dans un article en 1913. Et voici l'écrivain qui nous livre une description émue de ces héros ordinaires, dans le contexte des lois Ferry du début des années 1880 : "De tout ce peuple les meilleurs étaient peut-être encore ces bons citoyens qu’étaient nos instituteurs. Il est vrai que ce n’était point pour nous des instituteurs, ou à peine. C’étaient des maîtres d’école. (...) Parlons bien : ils venaient nous faire la classe. Ils étaient comme les jeunes Bara de la République. Ils étaient toujours prêts à crier Vive la République ! – Vive la nation, on sentait qu’ils l’eussent crié jusque sous le sabre prussien. (...) Nos jeunes maîtres étaient beaux comme des hussards noirs. Sveltes ; sévères ; sanglés. Sérieux, et un peu tremblants de leur précoce, de leur soudaine omnipotence." 

Pour former ce personnel laïc, on eut recours aux écoles normales de garçons (pour les instituteurs) ou de filles (pour les institutrices), qui furent un maillon essentiel dans la prise en mains de l'enseignement par la République. Pour répondre à une question qui m'a été posée cet après midi, l'expression "école normale" ne vient pas de la IIIe République mais de la période napoléonienne où on avait créé ce type d'école pour former des maîtres. Mais jusqu'aux années 1880, l'éducation était surtout une mission dévolue aux religieux, les jésuites en particulier. 

hussards-noirs-L-2.jpegUne très célèbre photographie d'un hussard noir entouré par ses élèves autour du tableau noir où figure une merveilleuse leçon d'instruction morale et civique. 

 

Il y a une quinzaine d'années, j'avais récupéré aux Archives départementales de la Loire, une excellente publication signée Paul Beaujard, sur L'établissement du certificat d'études primaires dans le département de la Loire (1876-1886). Le certificat d'études était l'examen qui couronnait la fin des études primaires. Le nombre de candidats le présentant avait progressé sur cette dizaine d'années mais son obtention n'était pas forcément chose aisée, la République ne bradant pas ses examens ! Ainsi, en 1886, le canton où la réussite fut la plus grande, fut celui de Chazelles sur Lyon, où 92% des élèves décrochèrent l'examen, mais les résultats furent beaucoup moins glorieux à Saint Bonnet le Château (36% de reçus) et à Roanne (34% !). Quant à l'âge des candidats, il était très variable, en 1886, à Saint Etienne, l'âge variait de 11 ans... jusqu'à plus de 16 ans !

Mais, au-delà des résultats, c'est surtout l'esprit de l'école républicaine que les archives des années 1880 permettent de retrouver. Il en va notamment des sujets d'examen de ce fameux certificat d'études, particulièrement instructifs. 

Sujets de rédaction pour l'année 1886 : 

"On se prépare à célébrer en France le centenaire de 1789. Expliquez, dans une lettre, pourquoi il est juste de préparer une grande fête nationale en l'honneur de cette année." (notes : en dictant le texte, on pourra expliquer aux élèves le sens du mot centenaire). 

"Dites comment un jeune garçon se conduit : 1°/ à l'école, 2°/dans les rues, 3°/ à la maison". 

 

Sujets d'arithmétique pour l'année 1878 : 

"La balle du fusil Chassepot pèse 25 grammes. Combien en fabriquerait-on avec trois quintaux de plomb, si l'on admet que le déchet résultant de la fonte du plomb soit de 3% ?"

"Pour ensemencer un hectare de terre, il faut environ 150 litres de blé. Calculer d'après cela le prix de l'ensemencement de 9 hectares en supposant le prix du blé de semence égale à 25 fr.40 l'hectolitre."

 

De bien beaux sujets, qui ne manqueront pas d'inspirer un professeur à la recherche de sujets... de composition en 2013 ! 

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9 décembre 2012 7 09 /12 /décembre /2012 22:49
SEMAINE DU 1er AU 7 DECEMBRE

Film de crise
  que-les-gros-salaires.jpg Un film qui fit jadis, à de très nombreuses reprises, les honneurs de la télévision française en début de soirée... rellégué à la nuit du mardi 4 au mercredi 5 décembre sur France 2 : Que les gros salaires lèvent le doigt ! de Denys Granier-Deferre. Toute une époque.  
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Que les gros salaires lèvent le doigt ! a été pendant longtemps l'un des films les plus diffusés du cinéma français sur petit écran. Fallait-il y voir là un hommage appuyé à l'excellente distribution du film, porté par des comédiens populaires, au sens noble du terme : Jean Poiret, Michel Piccoli, Daniel Auteuil (pas encore sorti de la veine comique qui était la sienne au début de sa carrière), Marie Laforêt, mais aussi Patrick Bouchitey, Tchéky Karyo et bien d'autres ? Ou plutôt la capacité du film à évoquer son époque, de manière décalée, outrancière et donc, quelque part réconfortante ? Car, Que les gros salaires lèvent le doigt ! est typique du film de crise, un genre nouveau qui a proliféré à la fin des années 70 et au début des années 80, en France notamment. 
L'intrigue en est assez simple pour ne pas dire simpliste : un directeur d'assurances, André Joeuf (Jean Poiret l'acteur le plus doué pour camper les cyniques) a invité ses employés à passer un week-end dans sa maison de campagne. En fait de remerciements, il s'agit ni plus ni moins que de licencier 4 de ses cadres (les gros salaires) au cours d'une partie... de chaise musicale. Beaucoup de comédies françaises ont aussi évoqué la crise que traversait le pays à cette époque, souvent de manière comique (Pour cent briques, t'as plus rienSignes extérieurs de richesse, avant que le ton ne devienne beaucoup plus grave du fait, sans doute de la persistance de ce phénomène socio-économique (Une époque formidable de Gérard Jugnot en 1991). 
Que les gros salaires lèvent le doigt ! préfère l'humour noir et le sarcasme à la véritable dénonciation sociale en évitant soigneusement de désigner des responsables à la crise. Certes, le directeur du cabinet d'assurances est bien présenté comme un homme sans scrupules mais il s'en prend (sauf la pirouette finale) aux plus protégés de son entreprise et en plus le dernier dialogue nous révèle qu'il est aussi le jouet de son épouse. Quant aux salariés, ils rivalisent de mesquinerie, de coups bas, d'avidité... y compris lors de leur démission forcée, ce qui empêche le public de pouvoir s'identifier à eux. On rit donc, jaune parfois, mais au fond sans penser une seule minute que la machine sociale pourrait un jour nous contraindre aussi à tourner autour d'une table pour sauver notre peau.
L'originalité du film de Denys Granier-Deferre (son premier) est d'avoir réservé une place importante dans le scénario à un personnage périphérique très énigmatique, extérieur au microcosme de l'entreprise : un certain José Viss, "parrain" de Lume, l'employé lèche-bottes interprété par Daniel Auteuil. Ce dernier, qui apporte la morale de l'histoire, vient cautionner toutes les exactions du patron et stigmatise la faiblesse des employés (y compris d'ailleurs de son pseudo filleul). Il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie Que les salaires lèvent le doigt !, pour savoir ce qu'est un immense comédien. Car, dans le rôle de ce José Viss, incarnant le penchant naturel de la société vers l'individualisme, trône, impérial et grandiose, Michel Piccoli, sans avoir besoin, lui, de lever le moindre petit doigt. 
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6 décembre 2012 4 06 /12 /décembre /2012 22:05

Voici 2 exemples de travaux réussis concernant l'interrogation surprise sur les localisations européennes. 

Le premier, sur les championnats du monde de handball féminin et masculin en 2013, est l'oeuvre d'Héloïse (Première S3). On notera simplement une erreur de localisation pour la Roumanie et un oubli pour la Hongrie, membre de l'espace Schengen depuis 2007. 

heloise001-copie-1.jpg

 

Le deuxième travail est l'oeuvre d'Amandine sur les éliminatoires de football pour la coupe du monde 2014,  pour la zone Europe. Seule la rédaction maladroite de la légende constitue un bémol à un travail clair et juste.  

amandine002.jpg

 

En accompagnement personnalisé, un groupe d'élèves a tenté de réaliser un schéma de l'Union européenne. A la différence du croquis, ces derniers ne comportent pas de fond de carte et doivent dégager quelques idées qui permettent de visualiser des éléments d'organisation spatiale d'un territoire donné. Un tel travail, simple, mais bien executé et pertinent, peut trouver sa place dans une composition de géographie, sur l'Union européenne. 

Voici le schéma de Noémy (Première ES1)

noemy001.jpg

 

et celui de Marine (Première ES1 également)

marinef001.jpg

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5 décembre 2012 3 05 /12 /décembre /2012 15:55

Pour rendre compte de la complexité des éléments constitutifs de la mondialisation, les élèves de Terminale ayant choisi l'option histoire-géographie ont réalisé un organigramme à partir d'un ensemble de documents donnés ou trouvés sur leur livre. 

Voici le résultat obtenu par deux groupes.
organigrammeS1S2001.jpg

Un organigramme très complet réalisé par Antoine D., Pauline C. et Adrien de la classe de Terminale S3. 

organigrammeS2002.jpg

et celui tout en couleurs (en fonction des grands éléments thématiques) de Vincent B., Anna-Marie, Yacine et Aymeric de Terminales S1 et S2.

16_places_financieres_2000_2007.jpg

Le poids des grandes places boursières réalisées par l'atelier cartographique de Sciences Po 

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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 11:43
SEMAINE DU 24 AU 30 NOVEMBRE

Bien vu l'aveugle !
  parfum-de-femme.jpg Un chef d'oeuvre de la (fausse) comédie italienne avec à la baguette un de ses meilleurs réalisateurs, Dino Risi, et à l'écran un de ses plus grandioses interprètes, Vittorio Gassman. Parfum de femme sur Arte, lundi 26 novembre à partir de 20 heures 40. 
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Le cinéma italien, avant une longue traversée du désert dans les années 1980, était sans doute l'un des plus brillants cinémas européens des Trente Glorieuses. Capable de toutes les audaces, de toutes les extravagances dans des genres très diffiérents, avec les Fellini, Visconti, Scola, mais aussi bien d'autres. Dino Risi n'est pas considéré comme un maître de la trempe des précédents, sans doute du fait d'une filmographie assez irrégulière. Comme Scola à ses débuts, il se spécialisa avec succès dans la veine comique, genre où excellait le cinéma de la péninsule italienne, depuis la fin des années 1950. 
En 1974, il signa l'un de ses beaux films, Parfum de femme, avec dans le rôle principal le regretté Vittorio Gassman, endossant l'habit de Fausto, officier bellâtre victime de l'éclat d'une bombe qui l'a rendu aveugle. L'armée met à sa disposition un jeune ordonnance, qu'il surnomme Ciccio pour l'accompagner dans son voyage depuis Turin jusqu'à Naples. 
Si Fausto est devenu aveugle par ses yeux, il l'est également aussi par son coeur depuis qu'il souffre de son handicap. Animal blessé, il récuse toute compassion à son égard et profite de son infirmité pour laisser libre cours à des vices plus ou moins avouables (irrésistible scène avec une religieuse qui a eu le tort de le prendre en pitié). Ainsi, s'est-il fait une spécialité d'humer, tel un chien (mais n'est-il pas aussi un cynique ?), l'odeur de la gente féminine (d'où le titre du film). Pour le suivre dans son parcours, plus sombre qu'il n'y paraît comme le révèlera la fin du film, le scénario, inspiré du roman éponyme, lui a trouvé un alter-ego, le jeune Giovanni, joué par un acteur qui décèdera prématurément quelques semaines après le tournage d'un accident de moto, Alessandro Momo. Véritable double du spectateur qui découvre, naïf, circonspect, choqué, admiratif, les us et coutumes de l'aveugle, il nous accompagne sur les traces de ce Fausto écorché vif, refusant obstinément d'être assisté pour se relever des blessures qui lui a infligées la vie. Si Vittorio Gassman obtint, à juste titre, le prix d'interprétation au festival de Cannes 1975, c'est aussi à l'Italie que le film rend hommage et à ses paysages notamment urbains, proposant un voyage initiatique à tous les sens du terme du Piémont à la Campanie, voyage dont il sera comme pour Fausto et Giovanni- Ciccio, diffiicle de revenir avec le même aveuglement. 
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29 novembre 2012 4 29 /11 /novembre /2012 11:45

Le dimanche 17 février 2008, la république du Kosovo a proclamé son indépendance à Pristina. Voilà, donc après le Monténégro, l'apparition d'un nouvel Etat européen, également issu de l'ancienne fédération de Yougoslavie qui a éclaté depuis les années 90. 

La proclamation d'indépendance à Pristina soulève plusieurs questions. 

Le Kosovo était jusqu'à aujourd'hui une province de la Serbie. Contrairement à la Slovénie, la Macédoine, la Croatie, cette province n'était pas une ancienne république dans la fédération de Yougoslavie. Le Kosovo depuis la création de la Yougoslavie, dans les années 20, était rattaché à la république de Serbie, comme le Montenegro d'ailleurs.

serbie.jpg

Par sa position géographique, la province du Kosovo servait historiquement d'espace-tampon entre une Serbie peuplée très majoritairement par des Orthodoxes et l'Albanie peuplée très majoritairement  par des Musulmans. Le documentaire référence de la BBC, Yougoslavie, suicide d'une Nation, narrant dans le détail les causes de l'éclatement de cet état multinational, commençait par évoquer le sort singulier de cette province très pauvre.

En 1987, le Serbe Milosevic s'était rendu au Kosovo pour soutenir la minorité serbe qui se sentait opprimée par la majorité musulmane, dénommée Albanais du Kosovo. Rompant avec la tradition communiste qui consistait à réprimer toute véillité nationaliste, Milosevic en écoutant la minorité serbe avait ouvert la voie à un processus de fragmentation, nourri de violence et de haine inter-ethnique, qui a frappé la Yougoslavie... durant une vingtaine d'années. 

La nouvelle de l'indépendance du Kosovo s'inscrit bien  dans le processus continu de fragmentation de cette partie de l'Europe dite des Balkans, véritable enchevêtrement des peuples mais aussi des confessions (catholiques, orthodoxes, musulmans). Mais elle plonge la communauté internationale et européenne dans un profond embarras. 


Aussitôt la nouvelle de l'indépendance connue, Belgrade (c'est à dire le gouvernement serbe) a fait part de son indignation et de son refus de reconnaître ce nouvel Etat, né d'une division de son territoire. «Nous avons décidé que le gouvernement serbe annulera par avance (...)  tout acte contraire à la loi portant sur une proclamation unilatérale d'indépendance de cet État fictif sur le territoire serbe», a déclaré Kostunica, premier ministre de la Serbie. «Nous ne devons pas permettre à cette invention d'exister une seule minute. Elle doit être légalement annulée au moment même où elle sera illégalement proclamée par des terroristes reconnus», a-t-il insisté. Dans cette prise de position, on peut mesurer l'attachement serbe à cette province dont le territoire constitue un des berceaux historiques de l'âme slave. En 1389, c'est au Kosovo que s'est en effet déroulée la bataille du champ des Merles qui a vu l'affrontement des peuples serbes contre les Janissaires turcs. Pour les Serbes, le Kosovo serait un élément de l'identité nationale.  Cette bataille,  que le discours nationaliste en vogue depuis les années 80 n'a cessé de récupérer pour rappeler d'abord la nécessité d'une Grande Serbie en lieu et place de la Yougoslavie, est aujourd'hui remis au goût du jour pour s'opposer à l'indépendance du Kosovo.  L'allusion au terrorisme du premier ministre serbe vise en fait les partisans de l'UCK (armée de libération du Kosovo) qui lutte depuis 1999 (première guerre du Kosovo) pour l'indépendance de cette province. Un nombre non négligeable de membres de l'UCK veulent notamment rattacher le Kosovo à l'Albanie, ce qui effraie les Serbes encore nombreux, installés dans cette province. 

drapeau_kosovo.jpg AFP/Armend Nimani. Photo prise sur le site du journal Le Monde. Le nouveau drapeau kosovar représente le tracé du pays en jaune sur fond bleu surmonté de six étoiles blanches. 


Du reste, la position de refus de la Serbie est également partagée par d'autres pays. C'est notamment le cas pour la Russie, allié objectif et historique des Serbes (rappelons-nous du jeu des alliances de la Première Guerre mondiale), qui a toujours pris sous sa protection ses frères orthodoxes des Balkans. D'ailleurs en réaction, V. Poutine a demandé ce jour une réunion du conseil de sécurité de l'ONU. Mais d'autres pays européens sont aussi réservés sur l'indépendance de cette province à majorité albanaise. Ce sont les pays qui notamment doivent affronter des mouvements séparatistes importants au sein de leur territoire comme l'Espagne, qui doit faire face à la volonté d'indépendance basque.

A l'inverse, le Kosovo indépendant a été rapidement reconnu par les Etats-Unis, l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne ou l'Italie. L'Albanie, par solidarité mais aussi par calcul politique peut-être, a célébré la naissance de ce nouvel Etat dès sa proclamation !

La mise en application du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes a bouleversé depuis 1989 la carte de l'Europe : fragmentation, morcellement, éclatement sont les termes les plus fréquemment utilisés pour qualifier cette évolution qui prend néanmoins ses racines au cours du XIXe siècle. L'indépendance du Kosovo est le nouvel acte de ce processus qui a souvent généré aux portes de l'U.E violences et massacres. D'ailleurs une force internationale sous l'égide de l'OTAN est présente au Kosovo depuis 1995 : il s'agit de la KFOR (Kosovo Force). Sur le site de l'OTAN, on peut lire les propos suivants de la bouche du général en chef des troupes au Kosovo : "I can assure the people of Kosovo that KFOR’s responsibility to ensure security and stability for all communities throughout the territory of Kosovo remains unchanged".  Ce rappel aux allures de dissuasion sera-t-il suffisant ?

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25 novembre 2012 7 25 /11 /novembre /2012 22:39
SEMAINE DU 17 AU 23 NOVEMBRE

Un seul être vous manque
  leperedemesenfants.jpg Un film pudique pour décrire, chose difficile au cinéma, l'absence de l'être cher, qui a décidé de mettre fin à ses jours. Un sujet grave mais traité avec tact. Sur Arte, lundi 19 novembre à partir de 20 heures 40. 
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Sorti presque pour les fêtes de fin d'année, en 2009, le film de la réalisatrice française Mia Hansen-Løve, Le Père de mes enfants n'a sans doute pas rencontré le succès critique et populaire mérité. Il faut bien reconnaître que la diffusion de ce film à ce moment de l'année constituait un sommet de contre-programmation pas forcément judicieux. Le thème choisi est en effet celui du suicide d'un père de famille apparemment heureux. Producteur de cinéma, profession d'équilibriste jonglant entre création artistique et recherches de financement, il passe brutalement à l'acte, laissant derrière lui un foyer aimant et heureux, une femme, trois filles épanouies. 
Certes, la réalisatrice, par petites touches à bien semé quelques entraves sur le chemin de Grégoire mais son optimisme, son esprit d'initiative ont l'air de tout balayer sur son passage et de faire du personnage un modèle d'abnégation et de... bonheur. Pourtant, il choisit de partir avant ceux qu'il aime et le film bascule alors sur le récit troublant d'une reconstruction familiale. Loin de tomber dans un misérabilisme, voire dans un voyeurisme déplacé, il y gagne en profondeur. 
A la chronique familiale un peu conventionnelle du bonheur familial toujours contrarié par la matérialité de la vie, se substitue un objet cinématographique étrange mais fascinant, cherchant à sonder l'âme humaine face au deuil et surtout au vide, aussi bien à hauteur de l'adulte (très bonne interprétation de Chiara Caselli) que d'enfants (les trois filles de Grégoire). Et c'est à un éloge pudique des ressources de l'être humain, capable de retrouver prise et vie y compris dans la plus grande détresse, que se livre Mia Hansen-Løve, célébrant l'absent, qui n'est peut-être plus le producteur, le mari, le patron, l'ami... mais qui reste à jamais le père de ses enfants. 
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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 22:02

Les élèves optionnaires de TS1 et de TS2 devaient, également, réfléchir, sur le Proche et le Moyen-Orient avec un sujet plus large que leurs camarades de TS3, puisqu'il abordait "les tensions politiques et religieuses depuis les années 1980". 

 

Pour traiter ce sujet, certains élèves ont privilégié une approche historique en réalisant un découpage chronologique, la grande majorité l'a scindé en 2 parties : tensions religieuses/tensions politiques. Un tel découpage pouvait conduire à des redites, car très souvent la dimension religieuse et la dimension politique sont imbriquées dans les conflits dans cette région du monde. Ainsi, il était peut-être préférable de consacrer, aussi bien dans un plan chronologique que thématique (possibilité de présenter une petite typologie de conflits : israélo-palestinien, syrien...), une première partie à dégager tous les facteurs expliquant pourquoi cette région du monde était autant confrontée aux tensions de différentes natures.

 
Attention également à bien prendre en compte le cadre chronologique, en insistant sur les événements à partir des années 1980 (la fondation du premier Etat islamiste en 1979 pouvait toutefois être évoquée, au contraire des guerres entre Israël et les pays arabes plus lointaines) : les 2 guerres du Golfe, guerre Irak/Iran, vicissitudes des rapports entre Israéliens et Palestiniens, conséquences des attentats du 11 septembre 2001, printemps arabe qui touche les pays de cette zone...

 

Voici le travail de Djamel qui a pris le parti de proposer un plan thématique en deux parties. Le contenu très riche de son travail montre que même avec ce plan, il est possible d'aboutir à un résultat très satisfaisant avec un texte permettant largement de "tenir" une dizaine de minutes devant un correcteur. 

 

tensionsdjamel001.jpg

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tensionsdjamel003.jpg

tensionsdjamel004.jpg

 

 

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