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Un bout de chemin ensemble...  (photo personnelle - 2005)

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18 juin 2014 3 18 /06 /juin /2014 23:22
SEMAINE DU 21 AU 28 JUIN 

 

Nuit magique

  

Attention, chef d'oeuvre : Opening Night de John Cassevetes, diffusé dimanche 22 juin, à 22 heures 25 mais sur une chaîne payante, Ciné+ Classic.  Quid de l'accès pour tous à la culture ? Que faut-il faire pour que le plus grand nombre voit une Gena Rowlands grandiose, dans un rôle extraordinaire ?

 

Qui aura la chance d'allumer son téléviseur pendant près de 2 heures 30 au coeur d'une soirée estivale, afin de découvrir un film en V.O de John Cassavetes sur les états d'âme d'une comédienne de théâtre ? Peut-être, ceux qui auront été touchés par le début du plus connu Tout sur ma mère de Pedro Almodovar, qui empruntait la scène de l'accident du jeune garçon à ce film des années 1970... L'oeuvre du cinéaste espagnol était dédiée d'ailleurs, entre autres, à Gena Rowlands. 

 

Opening Night n'est pas un film facile, sorti aux Etats-Unis en 1978, il ne fut distribué en France qu'en 1992, après la mort du grand réalisateur et comédien, John Cassevetes, grâce notamment à l'intervention de Gérard Depardieu. 

 

Le film s'organise autour de la représentation théâtrale d'une pièce intitulée The Second Woman  que n'arrive pas à interpréter Myrtle Gordon, actrice adulée qui a assisté à la mort effroyable d'une de ses gruppies au terme d'un spectacle. Car cette "seconde femme" c'est aussi elle, qui sent la vieillesse la guetter du coin de l'oeil. En désaccord avec ses partenaires et surtout avec la rédactrice de la pièce, victime d'hallucinations, elle se réfugie dans l'alcool et arrive en état d'ébriété avancé pour la Première. Parviendra-t-elle à tenir son rôle ?

 

Opening Night est sans doute le film le plus humain et le plus abouti sur la création artistique et sur l'enchevêtrement entre l'art et la vie. C'est aussi l'un des rares films qui parvient à donner toute leur vérité à des scènes de théâtre. Loin de filmer un spectacle, Cassavetes insère dans son oeuvre des passages d'une pièce (qui n'existe pas en réalité) dans les conditions d'une représentation théâtrale. Les moments forts se multiplient : l'accident de la jeune fille, mais aussi les empoignades entre Myrtle et l'auteure (inoubliable réponse de Gena Rowlands à cette dernière qui l'interroge sur ce qu'il manque à son personnage : "Hope" lui répond-elle), sans parler du final extraordinaire où l'on assiste depuis le public au triomphe de l'actrice et finalement de la vie. 

 

John Cassavetes était l'un des plus grands réalisateurs du cinéma américain, en marge des systèmes de production et de distribution internationaux. Il était aussi un homme de conviction et de fidélité devant et derrière l'écran. On ne s'étonnera donc pas de retrouver, dans ce film magnifique, toute sa tribu : sa femme, Gena Rowlands, et deux de ses acteurs/amis favoris : Ben Gazzara et dans une très courte apparition, à la toute fin du film, Peter Falk, le fameux inspecteur Colombo dans... un impeccable smoking. 

Miroir, mon beau miroir, dis-moi que je suis encore une femme capable d'aimer, de jouer, de vivre... Gena Rowlands se met à nu et nous met à genoux dans ce chef d'oeuvre de son compagnon, John Cassevetes.

Miroir, mon beau miroir, dis-moi que je suis encore une femme capable d'aimer, de jouer, de vivre... Gena Rowlands se met à nu et nous met à genoux dans ce chef d'oeuvre de son compagnon, John Cassevetes.

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8 juin 2014 7 08 /06 /juin /2014 16:48
SEMAINE DU 7 AU 13 JUIN 

 

La victoire en Déchantant

  

Quelques mois après son premier film, La victoire en chantant, Jean-Jacques Annaud signait à la fin des années 1970 un virulent pamphlet contre une certaine idée du football, avec Coup de tête, porté par l'interprétation magistrale de son avant-centre vedette, Patrick Dewaere. 

 

Est-ce la proximité de la Coupe du monde de 2014 au Brésil, qui a donné l'idée à HD1 de diffuser ce lundi 9 juin, Coup de tête à partir de 20 heures 45 ? Faut-il y voir une simple coïncidence ou plutôt un soupçon d'esprit critique par rapport à un sport devenu roi, engageant des enjeux bien au-delà des limites d'un terrain ? 

 

Pour ceux qui ne connaissent pas Coup de tête et qui ont une certaine vision du football, ils seront forcément surpris et trouveront sans doute le film quelque peu daté. L'intrigue est légère : il s'agit de la vie d'une petite ville de province vivant au rythme de l'équipe de football, A.S Trincamp, cendrillon de la Coupe de France, qualifiée pour disputer un seizième de finale contre un club beaucoup plus huppé. Illustrant le vieux principe selon lequel le sport et notamment le football servent avant tout à acheter la paix sociale, Annaud montre toute une micro-société fanatisée par une partie de football et en même temps dépendante des bourgeois locaux qui font la pluie et le beau temps et surtout la composition de l'équipe. 


Ainsi, le  peu talentueux mais très combattif François Perrin (avec un nom pareil, il n'y aura pas de difficultés à retrouver le scénariste du film) se voit-il passer du statut de paria à celui d'homme providentiel, marquant un but décisif bien malgré lui... Voir Coup de tête constitue une excellente plongée dans la France giscardienne des années 1970, tant pour les décors que pour "l'ambiance". Si l'esprit de corps et la soumission au chef (le directeur d'usine, le patron de bar, le joueur) sont exaltés, on peut trouver aussi de nombreuses allusions, notamment à la fin de l'extrait, à la montée de l'individualisme. Chose d'autant plus fascinante que le sport collectif développe prétendûment les valeurs inverses. Le chacun pour soi se découvre notamment au moment où les différents protagonistes du film doivent faire face respectivement à la "vengeance" de François Perrin, déployant une énergie aussi féroce que vaine, pour y échapper. 

 

Au final, au son de la ritournelle sifflée qui constitue la bande originale du film, le "héros" Perrin sort encore plus grandi du film, quand il oppose à la veulerie hypocrite de ses nouveaux admirateurs, un détachement et une indifférence par rapport aux bassesses des hommes et aussi à l'enjeu d'un match de football. Une leçon à méditer en ces temps ! 

Patrick Dewaere en joueur de football halluciné et hallucinant... pris dans la tourmente d'une ville prête à tout pour gagner un match. Les passionnés de football reconnaîtront certainement le maillot porté par la vedette et peut-être aussi le joueur polonais à l'arrière plan de l'image qui fit les beaux jours d'une formation entraînée par un certain Guy Roux...

Patrick Dewaere en joueur de football halluciné et hallucinant... pris dans la tourmente d'une ville prête à tout pour gagner un match. Les passionnés de football reconnaîtront certainement le maillot porté par la vedette et peut-être aussi le joueur polonais à l'arrière plan de l'image qui fit les beaux jours d'une formation entraînée par un certain Guy Roux...

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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 13:01
SEMAINE DU 31 MAI AU 6 JUIN 

 

Le livre, la véritable boîte noire

 

  blackbook.jpegVous pensiez réduire Paul Verhoeven à Robocop ou encore Starship Troopers, sans parler de Basic Instinct... et le voilà qu'il vous plonge en pleine Histoire, avec son évocation glaciale de la Seconde Guerre Mondiale grâce à Black Book,  à ne rater sous aucun prétexte sur Chérie 25, jeudi 5 juin, à partir de 20 heures 45. 

 

 

 

Black Book appartient à la catégorie de ces films qui furent honteusement distribués à leur sortie, alors qu'il constituait pourtant un authentique chef d'oeuvre. Ainsi, sa diffusion dans la région stéphanoise, lors de sa sortie, en 2006, n'a pas dû excéder une quinzaine de jours, si ce n'est une seule semaine. Qu'on le retrouve quelques années plus tard diffusé par une obscure chaîne commerciale de la télévision numérique, pas forcément réputée pour la haute tenue de sa programmation ciné, à une heure de grande écoute, a de quoi surprendre mais aussi réjouir. 

 

Black Book est d'abord un retour aux sources dans la carrière de Verhoeven qui renouait par ce joyau avec le cinéma européen et néerlandais en particulier qu'il avait délaissé pour les ors d'Hollywood. L'action se déroule, elle aussi, aux Pays-Bas, à La Haye, précisément, où Rachel, une jeune juive rescapée de la déportation vers les centres de mise à mort (rappelons que 3/4 des Juifs néerlandais disparurent avec le génocide), s'engage dans la Résistance. Artiste, elle doit séduire un capitaine allemand travaillant dans les renseignements, afin de délivrer le fils d'un des chefs de la Résistance que les Nazis ont pris en otage. 


Remarquable film à suspense, brillant par sa capacité à plonger le spectateur dans l'action et l'effroi,  Black Book s'ingénie, constamment, à rendre floues les limites entre le bien et le mal. En ce sens, il serait l'antithèse pour ne pas dire l'antidote à des productions cinématographiques plus récentes, comme le navrant La Rafle, bien dans l'air du temps politique, consistant à transformer l'histoire en pathos sans stimuler la moindre once d'esprit critique.

 

Dans Black Book,  le mal est au centre de tout, c'est l'extermination d'un peuple de manière programmée et concertée. Mais, ce point central n'est jamais montré au spectateur, tout en faisant partie intégrante de l'action (qui se déroule essentiellement en 1944, c'est à dire lorsque la plupart des centres de mise à mort ne fonctionnent déjà plus). Le mal se distille pourtant dans la conscience de tous les personnages et provoque en eux des réactions qui dépassent leur simple appartenance à leur camp initial (les Nazis, les Résistants, les Juifs).

 

Le critique Jacques Mandelbaum, dans Le Monde, évoquait en ces termes cette magnifique oeuvre : "d'une époque invraisemblable, Verhoeven se réapproprie l'invraisemblable, en la mettant tout entière au service d'une croyance artistique en vertu de laquelle une résistante juive et un officier nazi peuvent effectivement tomber dans les bras l'un de l'autre, pour la simple raison qu'ils sont faits de la même chair. Cette leçon d'humanité et d'inquiétude se situe dans le sillage de quelques rares chefs d'oeuvre qui se sont digniment confrontés à cette histoire, Le Dictateur de Chaplin, To be or not to Be de Lubitsch ou Monsieur Klein de Losey". 

Entre le clair et l'obscur, c'est incontestablement le deuxième qui domine ce chef d'oeuvre de Verhoeven, très sous-estimé mais à découvrir absolument.

Entre le clair et l'obscur, c'est incontestablement le deuxième qui domine ce chef d'oeuvre de Verhoeven, très sous-estimé mais à découvrir absolument.

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24 mai 2014 6 24 /05 /mai /2014 15:27
SEMAINE DU 24 AU 30 MAI 

 

Pas de mariage pour tous

 

Comédie sentimentale à succès, sortie en 2010, L'Arnacoeur de Pascal Chaumeil reprend les ressorts classiques de l'arroseur arrosé, comme pour démontrer que, dans le cinéma ou la littérature, tout est histoire de recommencement.  

  Arnacoeur.jpg 

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Mercredi soir, 28 mai, à 20 heures 45, France 4 nous offre l'occasion d'un bon moment de détente au coeur d'une semaine de travail déjà achevée !  L'Arnacoeur nous permettra de suivre la rencontre d'un couple improbable mais finalement hautement prévisible entre Alex (Romain Duris), briseur de couples professionnel, et Juliette (Vanessa Paradis), prête à convoler en justes noces avec un richissime jeune aristocrate anglais. 
 
L'intrigue n'est pas très longue à résumer : il va s'agir pour Alex de faire capoter, par tous les moyens possibles, en moins d'une semaine le mariage de Juliette, à la demande insistante (à tous les sens du terme) de son père... tout en finissant par tomber lui-même amoureux de sa proie. 

Après un réjouissant prologue consistant à nous montrer le professionnalisme et le haut degré de technicité d'Alex et de son équipe dans leur noble besogne, L'Arnacoeur déroule sa mécanique comique impeccable pour nous amener une heure trente et beaucoup de péripéties plus tard vers le dénouement attendu. Pour cela, tous les ingrédients de la bonne comédie du cinéma sont déployés à notre plus grand ravissement.
 
A commencer par l'importance des seconds rôles pimentant l'action et portant les personnages principaux vers leur destin, avec tout ce qu'il faut de conviction et surtout de dérision. Evidemment, parmi eux, se détache la performance de l'acteur belge François Damiens, excellent en beau-frère technicien, sorte d'hybride de Gaston Lagaffe et de Géotrouvetout. Mais le reste de la distribution est au diapason : Jacques Frantz en mafieux paternaliste, Julie Ferrier en belle-soeur dévouée à la bonne marche de l'entreprise et Hélèna Noguerra en encombrante amie nymphomane.
 
Mais, aussi au programme, une bonne dose d'hommages régressifs à la musique et au cinéma avec notamment quelques moments d'anthologie dans une voiture sur les hauteurs de Monte Carlo en compagnie de Wham, une danse enflammée dans un restaurant italien désert, singeant l'immortelle chorégraphie de Dirty Dancing...  Tout cela fait de L'Arnacoeur une oeuvre populaire sans être vulgaire, légère mais pimentée, idéale pour nous faire croire que l'amour existe. 

 

Vanessa Paradis prête à convoler en justes noces... mais jusqu'où portera-t-elle le chapeau ? Réponse ce mercredi sur France 4 !

Vanessa Paradis prête à convoler en justes noces... mais jusqu'où portera-t-elle le chapeau ? Réponse ce mercredi sur France 4 !

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17 mai 2014 6 17 /05 /mai /2014 14:13
SEMAINE DU 17 AU 23 MAI 

 

Tour et détours 

 

Un film chorale qui met en musique le destin croisé de personnages entre Etats-Unis, Maroc et Japon... un film d'Inarritu qui nous montre qu'il faut toujours se méfier des balles perdues.  

 

C'est à 20 heures 45 que France Ô diffusera le film, ce lundi 19 mai, Babel d'Alejandro Gonzalez Inarritu. Réalisé en 2006, ce dernier présente les aventures croisées d'un couple d'Américains en vacances, de jeunes bergers marocains mais aussi d'immigrés mexicains aux Etats-Unis et d'une adolescente japonaise connaissant quelques problèmes d'identité. Entre eux, un fil ténu les relie, celui de la trajectoire malencontreuse d'une balle de fusil tiré par mégarde dans l'Atlas marocain. 

 

Si ce n'est pas le battement d'aile d'un frêle papillon qui finit par affecter l'humanité entière, le film d'Inarritu met en contact, au-delà des frontières des personnes que tout semble opposer (leur âge, leur origine sociale, leur niveau de vie, leur rapport à un espace géographique - montagnes, frontières, métropole, village isolé-).

 

Babel est ainsi, quelque part, un film sur la mondialisation et ses inégalités, ses contradictions, les rencontres qu'elle génère dans ce qu'elles peuvent avoir de plus chaleureux comme de plus douloureux.  Dotée d'une distribution prestigieuse, au premier rang desquels figurent l'émouvant couple constitué de Brad Pitt et Cate Blanchett, mais aussi le frondeur Gael Garcia Bernal, l'oeuvre d'Inarritu nous plonge bel et bien, grâce à ses incessants changements de lieux et de points de vue, dans la mythique tour de Babel. Celle d'une humanité déboussolée, en manque de repères, voyant dans l'autre, dans l'étranger, parfois un allié, souvent un danger, toujours un être différent qu'il est difficile de comprendre. Un très beau film source de méditation pour le spectateur mais aussi le géographe ! 

Richard et Brad Pitt, couple d'Américains en vacances frappé dans sa chair dans un village perdu du Maroc... Des personnages parmi d'autres de Babel, un film enthousiasmant d'Alejandro Gonzalez Inarritu.

Richard et Brad Pitt, couple d'Américains en vacances frappé dans sa chair dans un village perdu du Maroc... Des personnages parmi d'autres de Babel, un film enthousiasmant d'Alejandro Gonzalez Inarritu.

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10 mai 2014 6 10 /05 /mai /2014 14:36
SEMAINE DU 10 AU 16 MAI 

 

Table rase  

 

Un des plus grands chefs d'oeuvre du cinéma cette semaine sur France 2 avec la diffusion de l'immense Allemagne année zéro de Rossellini ou comment le maître italien filme le destin d'une civilisation à peine sortie de la guerre à hauteur d'un enfant victime de toutes les manipulations. A ne pas rater ! 

 

Il aurait été, sans doute, plus judicieux de diffuser Allemagne année zéro le 8 mai, non pas tant pour célébrer la capitulation de l'Allemagne dans la seconde guerre mondiale pour rappeler comment ce pays et l'Europe sortirent exsangues d'un conflit inédit. 

 

Mais France 2 a préféré une diffusion à 0 heure 27 (!!!) dans la nuit du lundi 12 au mardi 13 mai pour nous permettre de voir ou revoir cette oeuvre inégalée du cinéma d'après guerre. Tourné en 1947, dans les conditions de l'époque dans un Berlin portant toutes les stigmates du conflit, Allemagne année zéro est un film sur l'impossible innocence après les atrocités de la seconde guerre mondiale. Il suit le parcours du jeune Edmund, un enfant de douze ans, devenu à son insu, l'objet d'un sordide personnage, son ancien maître d'école, lui confiant de basses besognes, rappelant la page à peine tournée du nazisme. Ce dernier, pour soigner et sauver son père très malade, est ainsi entraîné dans une spirale infernale qui le conduira au bord du vide, scène finale d'une intensité dramatique inégalée, constituant un des plans les plus célèbres du cinéma européen. 

 

En à peine 1 heure 15 et 250 plans, Allemagne année zéro dresse le portrait sans concession mais aussi sans atermoiement, d'un pays et d'une civilisation dévastés. Dans ce Berlin encore en ruines, le péril nazi n'est jamais loin (le frère aîné qui refuse de se rendre, l'instituteur cupide) et sa proie, l'enfant candide, toujours bonne à dévorer. A travers lui, Rossellini pose "la" question de cette guerre : comment un peuple a-t-il pu se laisser conduire au bord du gouffre par un régime nourri de violences et de morts ? En filmant le lieu du crime, la capitale allemande, Rossellini n'a pas seulement cherché à faire oeuvre de cinéaste-historien, enregistrant, dans la logique du néo-réalisme, son époque mais bien à nous conduire à cette réflexion profonde. Il déclarait ainsi au moment de la présentation du film : "Les Allemands étaient des êtres humains comme les autres ; qu'est-ce qui a pu les amener à ce désastre. La fausse morale, essence même du nazisme, l'abandon de l'humilité pour le culte de l'héroïsme, l'exaltation de la force plutôt que celle de la faiblesse, l'orgueil contre la simplicité. C'est pourquoi j'ai choisi de raconter l'histoire d'un enfant, d'un être innocent que la distorsion d'une éducation utopique amène à perpétrer un crime en croyant accomplir un acte héroïque." 

 

Tourné sans vedette (principe du cinéma néo-réaliste), avec un grand sens de la narration qui le rend indémodable près de 70 ans après sa réalisation, Allemagne année zéro est un film émouvant mais qui refuse tout sentimentalisme, piège dans lequel les oeuvres traitant de cette période tombent trop souvent. Sa conclusion, aussi cruelle soit-elle, prouve que même au contact de la mort, l'humanité peut exister encore. 

Le héros, Edmund, regarde la ville encore dévastée et s'interroge sur ce qui l'a conduit là, au bord du néant... Allemagne année zéro, une fantastique méditation cinématographique, à travers l'histoire d'un enfant de douze ans, sur le remords d'un peuple...

Le héros, Edmund, regarde la ville encore dévastée et s'interroge sur ce qui l'a conduit là, au bord du néant... Allemagne année zéro, une fantastique méditation cinématographique, à travers l'histoire d'un enfant de douze ans, sur le remords d'un peuple...

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3 mai 2014 6 03 /05 /mai /2014 10:38
SEMAINE DU 3 AU 9 MAI 

 

Epousailles, aie, aie...  

 

Cette semaine, la télévision nous offrira une programmation très printanière sur toutes les chaînes. Il y sera notamment question de mariages, ce qui est bien de saison. Rendez-vous sur M6 le jeudi 8 mai en début d'après-midi, à 13 heures 50, avec la diffusion de Quatre mariages et un enterrement de Mike Newell, avec une pléiade d'acteurs de la perfide Albion (re)connus. 

 

 

Etrange choix d'honorer le jour férié commémorant la capitulation allemande le 8 mai 1945, par la diffusion de Quatre Mariages et un enterrement de Mike Newell en début d'après-midi. Cette contre-programmation, qui nous éloigne des habituels Jour le plus long ou L'Armée des ombres,  présente l'intérêt de nous offrir une effusion de bons sentiments et de promesses atemporelles ! Devant une telle débauche d'épousailles, la mariée n'a plus qu'à abandonner sa jarretière et le marié son noeud pap'. 


Le film du réalisateur anglais Mike Newell  fut une des bonnes comédies de moeurs anglaises des années 1990 et permit notamment de faire connaître le très charmeur Hugh Grant, qui devint un acteur en vogue, notamment en France. Le film débute pourtant sur un postulat de départ complètement tiré par les cheveux : Hugh, alias Charles dans le film, au milieu d'unions multiples, est un célibataire. Incroyable ! Comme quoi, il ne faut pas désespérer. Beau message d'espoir pour celles qui seraient à la recherche de l'homme fatal, même si tout cela ne fait pas très crédible. Autre ingrédient pimenté, avoir le jour de ses noces, un certain Rowan Atkinson, tout droit sorti de sa série légendaire, Mister Bean, pour célébrer l'union, n'est pas, non plus donné à tout le monde. 

 

Ne vous faites pas trop d'illusions quand même car, fiction aidant, il dispose de 2 bonnes heures pour trouver sa dulcinée et quand on sait qu'Andie Mac-Dowell, ex-égérie d'une marque de cosmétique chère à une certaine Liliane, est dans la distribution parce qu'elle le vaut bien, les risques sont grands de trop entrer dans le jeu de cette comédie réjouissante, qui, en fonction de la météo, nous montrera peut-être que les bons sentiments ne font pas toujours le beau temps !

Un déluge de bons sentiments et un très grand sens de la dérision... voilà ce qui attend ceux qui célébreront le 8 mai sur M6 cette année !

Un déluge de bons sentiments et un très grand sens de la dérision... voilà ce qui attend ceux qui célébreront le 8 mai sur M6 cette année !

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26 avril 2014 6 26 /04 /avril /2014 20:14
SEMAINE DU 26 AVRIL AU 2 MAI 

 

 Présumé coupable 

 

Ce n'est pas vraiment l'heure que Tom Cruise demande à Colin Farrell mais plutôt des comptes... à rebors. Un grand Spielberg, lundi 28 avril à partir de 20 heures 50 sur D8, Minority Report (2002). Malgré le sémillant Tom Cruse, l'image de la ville américaine en 2054 n'est pas fait pour nous rassurer sur notre avenir.  

 

Les bouquins de Philip K.Dick ont fait l'objet d'adaptations cinématographiques très inégales : n'est pas, en effet, Ridley Scott (Blade Runner en 1982) ou Steven Spielberg (Minority Report) qui veut. Porté par un scénario des plus habiles, le cinéaste américain montre tout son savoir faire dans quelques moments d'anthologie comme la scène de la dissimulation de Tom Cruise dans la baignoire poursuivi par une horde de minis robots des plus curieux.

 

On pourra gloser longtemps sur les rapports entre les hommes, leur éthique et les progrès techniques, sur la culpabilité et la justice.... Minority Report n'est ni le premier film d'anticipation, ni le dernier, qui parle surtout de son époque en prenant pour cible un pseudo futur regorgeant d'avancées techniques... qui desservent l'homme plutôt que de le servir. La distribution est à la hauteur du projet de Spielberg et a fait beaucup pour la réussite de ce film. Attardons-nous quelque peu sur les seconds rôles derrière les locomotives telles Colin Farrell et ,évidemment, Tom Cruise.

 

On retrouve notamment dans un petit rôle en fin de film, Jessica Harper, hégérie du cinéma fantastique italien et américain des années 70 (inoubliable dans Suspiria de Dario Argento ou Phantom of the Paradise de Brian de Palma). Elle interprète Anne Lively, la mère d'Agatha, un des fameux Précog, ces êtres (?) plongés continuellement dans une sorte de bain hypnotique, capables de révéler l'avenir et d'anticiper sur les crimes à commettre. Petit rôle mais capital dans le scénario puisqu'Anne fut, mais nous ne nous l'apprendrons que plus tard, la première victime du "Minority Report".  

 

Pour ceux qui comme moi auraient une affection particulière pour Jessica en souvenir d'un certain cinéma des seventies, il est toujours possible de vous rendre sur son site personnel et l'écouter interpréter de douces mélopées et constater qu'elle a l'air d'avoir un penchant prononcé  pour les aubergines et les produits bio en général. Ah, Jessica, je n'ai pas oublié les regards perdus que vous lanciez dans l'école hantée de danse de Suspiria, victime de méchantes sorcières, ou dans les couloirs du Paradise, harcelée par ce diable de Swan. Si vous passez par là, par hasard, ne m'en voulez pas de ne rien vous avoir dévoilé de cette dévotion que je vous porte :  j'ai quelques soucis avec l'anglais. Autres seconds couteaux de qualité : Max von Sydow, qui comme très souvent, campe un "senior" pas très franc du collier ou encore Lois Smith, en vieille dame amoureuse des plantes carnivores, qui avait débuté sa carrière au cinéma... en 1955 avec James Dean dans A l'est de l'Eden.

 

Bon, on l'aura compris, Spielberg aime s'entourer des meilleurs (il y a toutefois d'après le site internet  Wikipédia le cousin de Tom Cruise qui joue un employé d'immeuble mais je ne sais pas s'il a, lui aussi, un site internet personnel comme Jessica et sa performance m'a, de toutes façons, laissé relativement indifférent). Tant pis pour lui !

Un monde d'images et d'écrans pour mieux anticiper, tout voir, et deviner ce qui devrait se passer... Un film d'anticipation à tous les sens du terme !

Un monde d'images et d'écrans pour mieux anticiper, tout voir, et deviner ce qui devrait se passer... Un film d'anticipation à tous les sens du terme !

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19 avril 2014 6 19 /04 /avril /2014 18:45
SEMAINE DU 19 AU 25 AVRIL 

 

   En plus ou en moins ? 

 

Les premiers films des grands réalisateurs ont toujours une saveur un peu particulière, surtout lorsqu'ils échappent, en dehors des rétrospectives, aux diffusions en salle ou à la télévision. France 2 nous propose ainsi, dans la nuit du lundi 21 avril au mardi 22 avril, à 0 heure 57 (sic), le très rare More de Barbet Schroeder, un bien étrange premier film. 

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Cinéaste français, né à Téhéran, d'un couple germano-suisse, Barbet Schroeder a, à son actif, une vingtaine de longs métrages. More fut son premier film, réalisé à presque 30 ans, après de nombreuses collaborations avec des réalisateurs de la Nouvelle Vague, tels que Jean-Luc Godard, Eric Rohmer... A la fin des années 1960, il décida de passer à la réalisation d'un premier "grand film" narrant l'itinéraire quelque peu heurté de deux jeunes individus, Estelle Miller jouée par Mimsy Farmer (Mismy Farmer) et Stefan Brückner (Klaus Grünberg).
 
More présente la tentative de ce jeune étudiant en mathématiques allemand de s'accorder, une fois ses études achevées, une parenthèse pour parcourir l'Europe en allant vers le Sud.  C'est sa rencontre à Paris avec Estelle, qui le subjugue par sa beauté rayonnante et son côté décalé qui constitue le coeur de l'oeuvre. Le jeune allemand décide alors d'emmener la demoiselle, dans son périple, pour une destination qui est devenue depuis le symbole du défoulement de la jeunesse estudiantine : Ibiza. 
 
On aura d'ailleurs de cette île espagnole une image bien différente de celle véhiculée d'aujourd'hui : un lieu préservé, à l'écart de l'agitation du monde, où se retrouvent artistes et marginaux venus du monde entier, ayant pour point commun de rejeter les normes des sociétés occidentales. Bien loin de cet antre de la consommation à outrance qu'est devenue depuis une vingtaine d'années l'île des Baréales ! 
 
Evoluant sur le son de la musique de Pink Floyd, Barbet Schroeder filme la génération hippie avec une certaine audace n'éludant les sujets les plus brûlants comme l'addiction à la drogue.  Servi par une photographie magnifique, Barbet Schroeder appliqua à son film, malgré une trame romanesque indéniable, certains principes de la Nouvelle Vague, comme le tournage sur le vif, pour mieux saisir la réalité des choses. Ainsi, il se rendit dans les quartiers branchés du Paris de la fin des années 1960 pour y filmer les premiers hippies squattant dans la ville lumière. Il s'efforça aussi de capter la lumière radieuse d'Ibiza qui inonde ses personnages,  mais qui, au contraire, semblent inexorablement s'enfoncer dans les ténèbres. More ou un film avant-gardiste sur le désenchantement ?
Être jeune à la fin des années 60, lorsque tout semble permis et que tout sourit aux plus jeunes. Mais que se cache-t-il derrière le sourire radieux de Mimsy Farmer ?

Être jeune à la fin des années 60, lorsque tout semble permis et que tout sourit aux plus jeunes. Mais que se cache-t-il derrière le sourire radieux de Mimsy Farmer ?

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11 avril 2014 5 11 /04 /avril /2014 16:09
SEMAINE DU 12 AU 18 AVRIL 

 

   Héros, malgré lui 

 

Combien y-a-t-il eu de versions cinématographiques à la gloire du célèbre archer anglais du XIIIe siècle ? Une bonne trentaine d'après les historiens du cinéma. Celle de Ridley Scott fait-elle partie des plus inoubliables ? Réponse lundi 14 avril à partir de 20 heures 50 sur TMC ! 

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En choisissant, en 2009, d'adapter à son tour Robin des Bois au cinéma, Ridley Scott, ne paraissait pas faire oeuvre de grande originalité, ni de risque à tout insensé susceptible d'inquiéter les gros bras de la finance hollywoodienne, pour au moins trois raisons. 
 
La première vient du fait que ce réalisateur s'est fait depuis au moins Gladiator, une solide réputation dans la réalisation de films prétendûment historiques. Ensuite, parce que pour le rôle titre, il a convoqué un acteur très à l'aise dans ce type de cinéma (également tête d'affiche de Gladiator), l'Australien Russel Crowe, dont l'aptitude à faire oublier Errol Flynn dans le mythique Les aventures de Robin des Bois de Michael Curtiz (1938) mais aussi Sean Connery ou encore Kevin Costner (Robin des Bois, prince des voleurs) ne se dément pas. Enfin, car son scénario épouse une trajectoire très en vogue depuis quelques années et qui s'applique à tous les super-héros : les présenter, de préférence névrosés et torturés,  avant qu'ils ne fassent leurs armes ou leurs premiers pas de redresseur de tort.
 
En cela, le film de Ridley Scott aurait bon compte de s'appeler Robin Hood Begins..., moyen de s'éloigner de ses rivaux cinématographiques célébrant rapidement les exploits de l'archer de la perfide Albion ou du film La rose et la flèche (1976) osant nous montrer Robin (Sean Connery) et Marianne (Audrey Hepburn) dans leur crépuscule. Le résultat est-il aux yeux du public convaincant ? Oui, sans doute grâce à la beauté des décors et au grandiose des scènes de bataille, lorgnant de manière très marquée vers Peter Jackson et son Seigneur des Anneaux (diffusé, hasard du calendrier, au même moment sur une chaîne concurrente). 
 
Pour le reste, c'est un Robin des Bois très contemporain et très éloigné de son moyen-âge d'origine qu'il nous est offert de suivre : un pauvre ère désargenté, capable de sortir son pays de la crise qui le traverse et, honneur suprême, de le protéger de perfides envahisseurs (ici les Français). En ces temps, où la crise fait des ravages et où chacun cherche son chat protecteur, le film de Ridley Scott aura, au moins, l'avantage de nous montrer qu'il y a toujours une bonne raison d'espérer des lendemains meilleurs. 
Russel Crowe, l'acteur fétiche de Ridley Scott a quitté les arènes romaines pour les forêts anglaises. Sherwood et son destin l'attendent au coin du bois...

Russel Crowe, l'acteur fétiche de Ridley Scott a quitté les arènes romaines pour les forêts anglaises. Sherwood et son destin l'attendent au coin du bois...

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