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UN BLOG PARMI D'AUTRES POUR FACILITER LES RELATIONS, LES ECHANGES AVEC LES HEUREUX JEUNES GENS QUI ONT LE PLAISIR DE SUPPORTER G. SABATIER QUELQUES HEURES PAR SEMAINE ! QUE LA FORCE SOIT AVEC CEUX QUI CONTRIBUERONT A CE BLOG ET A CELUI QUI TENTERA DE LE FAIRE VIVRE !  POUR QUE TOUS SUIVENT LA ROUTE DE L'HISTOIRE-GEOGRAPHIE

Un bout de chemin ensemble...  (photo personnelle - 2005)

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23 juin 2013 7 23 /06 /juin /2013 20:38
SEMAINE DU 22 AU 28 JUIN
Fresque

Comme la semaine dernière, c'est HD1 qui présente l'un des films les plus intéressants de la semaine, ce lundi 24 juin à partir de 20 heures 50, un des plus diffusés à la télévision notamment, car il s'agit de Lawrence d'Arabie de David Lean, réalisé au début des années 1960.

 

Très proche du genre biographique, mais aussi véritable fresque historique comme on n'en fait plus vraiment aujourd'hui, Lawrence d'Arabie évoque le personnage emblématique britannique qui participa à l'effondrement du gigantesque empire ottoman pendant la première guerre mondiale, en soulevant les tribus arabes du désert et surtout en entretenant le rêve d'un grand royaume arabe unifié après la disparition des Turcs. 

 

Le film était ressorti l'an dernier sur les écrans et présenté en version restaurée à Cannes, lors du festival, pour le cinquantenaire de sa réalisation. Ce fut l'occasion de célébrer la grandeur des décors et notamment des scènes tournées en plein désert, qui reste pour chaque spectateur, un moment inoubliable et aussi de revivre le parcours d'un homme qui croisa l'histoire. Simple officier de renseignement de l'armée britannique, Lawrence d'Arabie fut du fait des circonstances de la guerre mais aussi de son intripidité transfomée en chef de guerre génial et victorieux. Héros mais aussi personnage ténébreux voire inquiétant et sadique, il incarne à lui seul toute la complexité de l'homme d'histoire auquel le cinéma finit, bien des années après sa mort, à octroyer une dimension mythique. C'est Peter O'Toole avec son faciès émacié et ses yeux d'un bleu perçant (et non persan) qui fut choisi pour incarner le héros, alors que les producteurs lui avaient préféré au départ Marlon Brando. Comme c'était le cas déjà avant la seconde guerre mondiale, les personnages arabes sont interprétés par des... Occidentaux. On retrouve ainsi parmi eux, Anthony Quinn mais aussi Alec Guinness (le futur Obi-Wan Kenobi de Star Wars en 1977). Alain Delon devait également interpréter le personnage clé du Shérif Ali Ibn el Kharish avant qu'un acteur égyptien peu connu hérite finalement du rôle : Omar Sharif.  

 

Sans véritable tête d'affiche, mais avec des moyens importants et une durée de tournage  de près d'un an, Lawrence d'Arabie fut un véritable triomphe et reste encore, y compris dans le portrait qu'il dresse du personnage légendaire, une référence d'actualité, montrant comment les Occidentaux pour affaiblir les Ottomans entretenirent le rêve d'une nation arabe unifiée, pour mieux l'oublier sitôt la guerre finie. 

 

Figure d'histoire légendaire et film tout aussi légendaire ce lundi 24 juin, sur HD1... Lawrence d'Arabie ou la plongée dans le désert sur les traces d'un homme héroïque et ténébreux. 

Lawrence d'Arabie
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16 juin 2013 7 16 /06 /juin /2013 21:02
SEMAINE DU 15 AU 21 JUIN 

 

Phnom Penh, mon amour

   
Un film de Bertrand Tavernier ne se boude pas, surtout lorsqu'il est diffusé en début de soirée, comme Holy Lola, lundi 17 juin, sur HD1, à partir de 20 heures 50. 

Réalisé en 2003, avec Isabelle Carré et Jacques Gamblin dans les rôles principaux, il raconte le périple d'un jeune couple en quête d'adoption au Cambodge, dans la capitale Phnom Penh, que nous découvrons sous un torrent de pluie, en pleine mousson. 

Dans un pays en pleine reconstruction après le génocide de la fin des années 70, ce couple est confronté à un véritable parcours du combattant. Il se retrouve balladé entre les autorités françaises et cambodgiennes mais devient aussi la proie de tous les trafics les plus inavouables. Confirmant l'adage selon lequel le cinéma a toujours un temps d'avance sur la réalité, et donc, bien avant les sinistres affaires d'adoption illégale, comme celles de l'Arche de Zoé, Holy Lola permettait de découvrir comment les bons sentiments occidentaux entrent parfois en conflit avec des cultures qui leur demeurent parfois bien étrangères.

Car, derrière la description quasi documentaire des difficultés d'un couple pour adopter, se cache une réflexion profonde sur le sens de l'éthique que se fabrique chaque être. Pierre et Géraldine ne sont, en effet, ni plus bons ni plus mauvais que n'importe quel autre couple mais sont-ils bien les sauveurs d'un enfant ou finissent-ils par cautionner dans leur démarche tout un système corrompu qui les dépasse complètement ?  Jusqu'où sont-ils prêts pour assouvir leur légitime désir d'adoption ? Comme très souvent chez Tavernier, nous sommes invités à suivre les pas de héros ordinaires mais dotés d'un sens de justice très aigu qu'ils doivent éprouver à l'aune d'événements qui les dépassent. Se renieront-ils ? Privilégieront-ils leur propres sentiments à ceux de l'enfant qu'ils veulent adopter ? 

 

     Adopter un enfant d'un pays pauvre pour un couple de jeunes parents riches c'est faire apparemment trois heureux mais le bonheur ne vient pas toujours aussi facilement, même lorsque l'on veut oeuvrer pour créer un monde meilleur. Holy Lola, pas le plus connu des films de Bertrand Tavernier, mais à décourvrir tout de même lundi 17 juin, sur HD1. 

Holy Lola
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8 juin 2013 6 08 /06 /juin /2013 21:40
SEMAINE DU 8 AU 14 JUIN 

 

En toute indépendance  

   
A l'instar d'Indigènes (2006), qui avait abordé la guerre à partir de l'expérience combattante de soldats venus des colonies d'Afrique du Nord,  notamment d'Algérie, Hors-la-loi, réalisé 4 ans plus tard par le même auteur, Rachid Bouchareb, évoque lui aussi une page d'histoire, peut-être encore plus nourrie de tensions et de passions. 

Le film se veut une fresque historique de la difficile conquête de l'indépendance algérienne et démarre, au moment où Indigènes s'arrêtait, en mai 1945, avec le massacre de Sétif. L'histoire raconte la séparation de trois frères avec leur mère pendant la guerre d'Algérie, entre 1945 et 1962 et se situe de part et d'autre de la Méditerranée. Film âpre sur la résistance algérienne, sans concession pour les colonisateurs français mais aussi pour les indépendantistes, Hors-la-loi n'a pas choisi la facilité. Porté par la même équipe d'acteurs qu'Indigènes, avec en tête Jamel Debouzze, Roschdy Zem et Samir Guesmi, bénéficiant comme son aîné de l'aura du festival de Cannes, le film fit beaucoup moins d'entrées, sans pour autant, bien au contraire, perdre en qualité, le sujet étant sans doute moins consensuel. 

Le début du film permet de remonter aux origines anciennes du phénomène d'indépendance, que l'on suivra ensuite dans tout le film, notamment avec ses retentissements sur le sol de la métropole française parmi la communauté algérienne immigrée. Ainsi, Rachid Bouchareb montre-t-il la manière dont une famille est injustement spoliée de ses terres dans les années 1920, du fait de la complicité entre une justice autochtone corrompue avec le colonisateur prêt à tout pour imposer sa loi et faire donc... des hors-la-loi. D'injustice, il sera question dans tout le film d'ailleurs, ce que le réalisateur a d'ailleurs, lors de la sortie du film, cherché à mettre en valeur, bien avant l'indépendance.

Cette dernière est pourtant chèrement acquise et entraîne, elle aussi, sa part d'injustice, y compris parmi ses combattants.  En ce sens, Rachid Bouchareb aura pu faire sienne la phrase de Mao Tsé Toung déjà citée par Sergio Leone dans Il était une fois la révolution : "la révolution n'est pas un dîner de gala, une oeuvre littéraire, un dessin ou une broderie...". Car, pour obtenir le droit d'être indépendants et d'imposer leur volonté de justice, les héros du film devront passer par l'injustice, la violence envers leurs ennemis mais aussi leurs amis et leur propre famille. Un discours dérangeant  mais un message intelligent, montrant que le cinéma d'histoire, lorsqu'il sait faire preuve de maturité, passe bien au-delà des guerres de mémoires. 

 

     Un film douloureux et nuancé sur l'indépendance algérienne, Hors la Loi, de Rachid Bouchareb, est diffusé ce dimanche 9 juin, à partir de 20 heures 45, sur France 2. Une oeuvre présentée au festival de Cannes 2010 et qui avait alors provoqué un début de polémique bien inutile, se faisant taxer par quelques populistes ou groupes de pression mal informés de "film anti-français". Une diffusion à la télévision française à une heure décente à ne pas rater, pour une oeuvre refusant sur un sujet toujours sensible, justement tout esprit de polémique. 

Hors la loi
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31 mai 2013 5 31 /05 /mai /2013 21:12
SEMAINE DU 1er AU 7 JUIN 

 

Mauvais remake ? 

   
Cinéaste français reconnu Outre-Atlantique, notamment depuis son Eternal Sunshine of the spotless mind, Michel Gondry réalisait, quelques années plus tard, en 2007, un étonnant film : Soyez sympas, rembobinez.

Adepte des scénari décalés, ce dernier dotait son héros, Jerry (Jack Black, dans un rôle de mécano échevelé à sa mesure), de bien curieux pouvoirs magiques, après une tentative infructueuse de sabatoge de la centrale électrique de sa ville, notamment celui d'effacer le contenu des bandes magnétiques des cassettes vidéo louées par son meilleur ami, Mike. 

Pour garder une clientèle déjà fort clairsémee et sauver le patrimoine cinématographique mondial, les deux compères se décident à remplacer les bandes perdues par des versions inédites, tournées par leurs soins. C'est donc des remake artisanaux et très personnels de King Kong, Miss Daisy et son chauffeur, SOS fantômes... qu'ils louent à leurs clients, ... qui deviennent, à leur plus grand étonnement, de plus en plus nombreux. Il leur faudra satisfaire cette demande inattendue, grâce à la complicité des habitants de leur quartier qui mettent la main à la pellicule. 

Film loufoque, célébrant à la fois la solidarité des gens ordinaires mais aussi le cinéma comme expression artistique et vecteur de rapprochement, Soyez sympas, rembobinez, constitue un excellent divertissement, certes moins émouvant et cérébral que son aîné Eternal Sunshine..., mais diablement jubilatoire. 

Il semble même avoir été à l'origine chez Gondry d'une vocation, qui a débouché sur la mise en place pendant quelques semaines au centre Beaubourg à Paris, en 2011, d'une expérience inédite, consistant pour un groupe de visiteurs inscrits au préalable, de pouvoir réaliser en quelques heures, leur propre film, comme les protagonistes du film. Une manière habile de montrer que le cinéma procède à la fois de l'art mais aussi de l'industrie. 

 

     Arte a choisi le film décalé de Michel Gondry, Soyez sympas, rembobinez, mercredi 5 juin, à partir de 20 heures 50, pour montrer que faire un film ne nécessite pas forcément beaucoup de moyens, mais un esprit de curiosité, d'ouverture à l'autre et au monde et surtout une bonne dose de second voire de quinzième degré ! 

Soyez sympas, rembobinez
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18 mai 2013 6 18 /05 /mai /2013 12:39
SEMAINE DU 18 AU 24 MAI

 

Mystique

   
Inspiré d'une sordide affaire qui avait, en 1996, défrayé la chronique (l'assassinat de sept moines français dans le monastère de l'Atlas algérien de Tibéhirine dont on retrouva seulement les têtes tranchées), Des hommes et des dieux, cinquième film seulement de Xavier Beauvois, auteur peu prolifique mais toujours très inspiré, n'a pas choisi la facilité. 

 

Le film choisit délibérément d'éviter la voie, toujours dangereuse du pamphlet politique, laissant toutefois le spectateur comprendre que la responsabilité du meurtre de ces moines incomberait en grande partie aux autorités militaires algériennes et non aux extrémistes terroristes, ainsi que l'ont révélé plusieurs enquêtes journalistiques dans les années 2000. 
Des hommes et des dieux cherche, en effet, à décortiquer tant dans les aspects quotidiens (travail de la terre, soins aux démunis...) qu'immatériels (prières, silence, chants religieux), ce qu'est une communauté religieuse. Il est également question du rapport que ces hommes entretiennent avec le monde qui les entoure, source de partage (aide aux habitants musulmans mais aussi poignée de main entre le chef de la communauté et le chef terroriste), mais aussi source de menaces et de tensions (la peur de voir le monastère envahi, le bruit des hélicoptères...). Face à cela, c'est l'homme qui réapparaît sous l'habit du moine : doit-il choisir la fuite pour protéger sa vie ou doit-il choisir l'inconnu qui peut le mener au sacrifice afin d'accomplir ce qu'il considère comme une mission confiée par Dieu ?

 

Ainsi le titre du film prend-il tout son sens car à l'heure du choix, chacun se trouve avec sa conscience et doit affronter son propre rapport à une transcendance qui le dépasse. Il y a bien des hommes et des dieux mais comme dans n'importe quelle communauté humaine digne de son nom, c'est finalement le choix de tous et non un choix individuel qui emmènera ces hommes vers leur destin. 

 

    Un film spirituel sur France 3, jeudi 23 mai au soir, à partir de 20 heures 45 : Des hommes et des Dieux de Xavier Beauvois (2010) ou quand la guerre et la violence viennent frapper à la porte des hommes de paix !

Des hommes et des dieux
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10 mai 2013 5 10 /05 /mai /2013 19:59
SEMAINE DU 11 AU 17 MAI

 

Le feu et la glace

   
Après avoir réalisé avec brio et succès trois grands films noirs, en l'espace d'une quinzaine d'années, Little Odessa, The Yards, La nuit nous appartient, le réalisateur James Gray décida de passer au mélodrame avec Two Lovers (2008), que diffuse Arte, lundi 13 mai à partir de 20 heures 45. 

Tourné à New York, Two Lovers, contrairement à ce que son titre laisse présager, se développe à partir de l'incontournable trio amoureux : deux femmes pour un homme (Joaquin Phoenix, acteur fétiche de Gray) ou plutôt un homme face à deux femmes. L'une lui est promise par ses parents, la belle et brune Sandra (Vinessa Shaw), l'autre lui est promise par le hasard, puisqu'elle devient sa nouvelle et blonde voisine , Michelle (Gnyweth Paltrow). Entre les deux, Léonard éprouve toute la palette des tourments amoureux : la passion brûlante avec l'une, la tendresse réconfortante avec l'autre, mais aussi l'amour partage et l'amour sans retour. 

Si le réalisateur paraît trancher avec le film noir, ce n'est en fait qu'en apparence car Two Lovers emprunte, pour mieux le détourner au profit du drame sentimental, l'ambiance et la noirceur de ses précédentes réalisations, où la vie ne tenait qu'à un fil : photographie crépusculaire, choix de la musique, visage ambivalent des deux femmes, archétypes de la beauté. Un film qui fait redécouvrir, sans recours facile à la miévrerie et à l'émotion, les grandeurs et les profondeurs du romantisme. 

 

    Les vertiges de l'amour selon James Gray sont sur Arte cette semaine ! Un grand film sur l'amour qui attire et qui déchire, avec de magnifiques interprètes et un grand réalisateur derrière la caméra. Ne ratez pas Two Lovers      

Two Lovers
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3 mai 2013 5 03 /05 /mai /2013 19:33
SEMAINE DU 4 AU 10 MAI

 

Reine d'hier ou d'aujourd'hui ? 

   
Le genre historio-biographique au cinéma offre rarement de grandes réussites. Les puristes voient, dans les films évoquant la vie des hommes ou femmes illustres, toujours des vices cachés et se font un plaisir de détailler par le menu la liste des invraisemblances et autres incongruités. D'autres préfèrent déplorer l'austérité et le côté scolaire de la reconstitution historique, privilégiant l'exactitude à l'intrigue ou aux sentiments.  

Avec sa Marie-Antoinette réalisée en 2005, Sofia Coppola paraît éviter ce double écueil. La reconstitution de la fin du XVIIIe siècle qu'elle réalise fait, certes, la part belle au film de costume, mais avec une liberté de ton et parfois de détails qui l'éloigne considérablement de ce genre quelque peu ampoulé. 

En fait, Sofia Coppola, à travers ce film, qui était sa troisième réalisation, n'a pas du tout cherché à faire oeuvre d'historienne. Certains critiques lui ont, par exemple, reproché de ne pas avoir su montrer le contexte pré-révolutionnaire et d'avoir fait de son héroïne une pure égoïste un peu idiote, uniquement préoccupée par ses plaisirs personnels, sans rien comprendre au contexte de son époque. Reproche infondé puisque, comme beaucoup d'oeuvres cinématographiques qui convoquent l'histoire, son but n'était pas de recréer une époque mais d'arriver à un message intemporel sur le genre humain (sans doute, il est vrai, avec un brio beaucoup moins important que le chef d'oeuvre absolu dans ce domaine qu'est le Barry Lyndon de Stanley Kubrick).

En ce sens, les trois premiers films de la Sofia Coppola (Virgin Suicides, Lost in Translation et Marie-Antoinette) ont un double point commun : chercher à dépeindre l'âme féminine en proie aux tourments sentimentaux et aussi plonger de jeunes femmes dans un monde (Lost in Translation) ou une époque avec des moeurs qu'elle ne comprennent pas (Virgin Suicides). De ce point de vue là, Marie-Antoinette réalise une sorte de synthèse de l'oeuvre de la jeune cinéaste, en plongeant la jeune princesse autrichienne dans un Versailles dont le fonctionnement et les conventions lui échappent totalement. Le film, malgré ses outrances (musique rock dans des scènes d'hystérie collective), dépeint avec justesse l'histoire d'une jeune femme plongée dans une histoire qui n'est finalement pas la sienne. 

 

    Le film d'histoire a-t-il vraiment disparu ? La vie des personnages illustres semble devenir l'occasion depuis quelques années à se plonger dans les fantasmes de notre propre époque et à parer nos ancêtres des moeurs qui sont étrangement plus les nôtres que les leurs. La preuve avec Marie-Antoinette de Sofia Coppola diffusé le jeudi 9 mai à partir de 14 heures sur NRJ12.     

Marie-Antoinette
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27 avril 2013 6 27 /04 /avril /2013 19:33
SEMAINE DU 27 AVRIL AU 3 MAI

 

Tout sur les mères

   
Je ne sais plus qui avait un jour écrit ou dit (Fabrice Lucchini ?) qu'on pouvait relire L'éducation sentimentale de Flaubert à tout âge de la vie et y trouver à chaque fois des éléments nouveaux qui en faisaient varier l'interprétation et le sens que prenait pour nous le roman, mais il en ira peut-être de même du film d'Almodovar, Volver, que diffuse D8 dimanche 28 avril à partir de 20 heures 50. Comme le titre l'indique, Volver  est bien une histoire de revenants ou plutôt de revenante mais c'est aussi, comme Tout sur ma mère, le plus grand film qui soit sur les femmes et la filiation.

 

 Volver s'ouvre sur le nettoyage d'un tombeau d'un cimetière de la Mancha, la région natale du réalisateur dont on nous dit que le vent qui souffle rend fous les gens. A partir de cet étrange prologue, le ton est donné : tout le film s'organisera autour du thème de la rencontre entre le monde des morts et celui des vivants. Mais, le génie d'Almodovar est d'arriver à évoquer les idées les plus métaphysiques avec un sens du récit et parfois du burlesque les plus accessibles qui puissent exister. Ainsi, Almodovar nous fait-il constamment passer le message, y compris en le mettant en scène, que le cinéma est finalement le seul art qui permet de changer la vie (voir notamment le restaurant de Raimunda investi par une équipe de tournage).  

 

Le film est aussi, après un détour dans un univers masculin (Parle avec elle, La mauvaise éducation) un film d'actrices : Carmen Maura (Irene), Penelope Cruz (Raimunda) et Lola Duenas (Sole, la soeur de Raimunda). A leurs interprétations magnifiques, s'ajoute celle de la jeune Yohanna Cobo dans le rôle de la fille de Raimunda. La perfection de l'interprétation éclate notamment au moment où Raimonda entone la chanson Volver,pour plaire à sa fille. Elle interprète en fait cette chanson que sa mère lui avait fait apprendre. Almodovar filme alors, en contrechamp,  les yeux heureux de sa fille mais aussi, dans un autre contrechamp, sa mère qui l'écoute en face du restaurant dans un taxi. Trois générations de femmes, de mères ou de futures mères réunies par le chant de la vie.

 

    ll existe une catégorie de films qui n'appartient qu'à chacun ; ceux qui nous ont touchés et que l'on aime revoir et revoir sans cesse, notamment lorsque la télévision nous en offre l'occasion. Et si Volver de P. Almodovar réalisé en 2006 faisait partie de ceux-là ?    

Volver
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21 avril 2013 7 21 /04 /avril /2013 19:04
SEMAINE DU 20 AU 26 AVRIL

 

Véritable ovni

Film des années 1950, dont le remake récent par S. Spielberg rend la comparaison peu à son avantage, La Guerre des Mondes de Byron Haskin a l'honneur d'une diffusion à la télévision dimanche 21 avril, sur Arte, à partir de 22 heures 15. Voilà un étrange objet de cinéma qui a le mérite de nous permettre de saisir une sorte de parfum subliminal du contexte de la guerre froide. 

D'abord et avant tout adaptation d'un roman très célèbre d'H.G Wells, ce film de science- fiction réalisé en 1953 connut à la fois un succès populaire et critique. Il fut le film de science fiction le plus vu lors de sa sortie et obtint un Oscar pour ses effets spéciaux l'année suivante. Rappelant la cruauté humaine, à travers l'évocation, en noir et blanc, de la Seconde Guerre mondiale, le film présente de manière très ordonnée la progressive invasion martienne de notre bonne vieille planète. Dans un premier temps, le réalisateur s'intéresse aux réactions humaines, chose que ne faisait pas forcément Spielberg, centrant tout le film sur le destin du père de famille et de ses deux enfants. Ainsi, il montre comment la panique née de cette attaque verte suscite les réactions humaines les plus négatives, condamnant l'homme à toute chance de survie : vols de voiture pour tenter de s'échapper vainement, foule humaine piétinant ses semblables, prêtre aveuglé par sa croyance, persuadé que tout bon Martien doit être forcément proche de Dieu. 

Dans le contexte de la guerre froide, il serait aisé de percevoir, derrière l'alien ou l'autre,  l'habit commode pour déguiser le rouge, c'est à dire le communiste. Et ce, d'autant, que le film est tourné au même moment où s'affirme le maccarthysme, véritable chasse aux sorcières (communistes).  Car évidemment ses vilains extra-terrestres ont choisi le territoire américain pour débarquer en règle, afin de s'approprier le monde, en jetant leur dévolu sur la Californie. Dans son article de présentation du film, Olivier Père, directeur général du cinéma d'Arte, et grand connaisseur du cinéma américain, ne manque pas de rappeler l'analogie évidente entre l'invasion martienne et la peur du péril communiste qui sévissait aux Etats-Unis à cette époque. La "première" Guerre des mondes est devenu finalement  plus qu'un véritable film de science-fiction, un film d'histoire. 

  

Beaucoup moins connu que son remake de 2005, La Guerre des Mondes de Byron Haskin, réalisé en 1953, est un film qui stimula  l'imaginaire des spectateurs mais aussi leur peur panique du rival, qui à l'époque n'était pas l'alien terroriste usant de tous les artifices pour s'en prendre à l'homme, mais plutôt le cruel soviétique, capable de se lancer dans une attaque d'envergure sur le land étatsunien... 

La guerre des mondes
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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 08:50
SEMAINE DU 13 AU 19 AVRIL

 

Mélo et Drame

Rendons hommage à France 2 d’avoir l’audace de diffuser, en début de soirée, ce dimanche 14 avril, à partir de 20 heures 45, un film français exigeant et au sujet difficile, avec l’œuvre de Gilles Paquet-Brenner, Elle s’appelait Sarah (2010).

 

Le titre rappelle le roman de Tatiana de Rosnay, écrit d’abord en anglais, quelques années plus tôt, dont le film de Gilles Paquet-Brenner est évidemment l’adaptation. D’ailleurs, l’auteure salue dans son blog le travail du réalisateur, en même temps qu’elle fait référence au vers d’une célèbre chanson de Jean-Jacques Goldman du début des années 1980, Comme toi, que sa maison d’édition a choisi pour constituer le titre de son ouvrage.

 

Elle s’appelait Sarah aborde un événement tragique de l’histoire que le cinéma a déjà évoqué récemment ou de façon plus lointaine, la rafle du Vélodrome d’Hiver à Paris, dite rafle du Vel d’Hiv, en juillet 1942. Episode sombre de la Collaboration, cet événement historique, pour lequel la responsabilité des autorités françaises n’a été officiellement reconnue qu’en 1995 avec le célèbre discours de Jacques Chirac, la Rafle du Vel d’Hiv a donné lieu à des productions cinématographiques très inégales dont la comparaison reste toutefois passionnante pour l’amateur d’histoire.

 

Présenté sous un angle onirique et presque psychanalytique dans les années 1970 avec Monsieur Klein de Joseph Losey, devenue un objet de mélodrame réaliste avec La Rafle de Roselyne Bosch sortie à quelques mois d’intervalle avec le film de Gilles Paquet-Brenner, cet événement est plutôt abordé dans ce dernier à travers le prisme de la mémoire. En effet, Elle s’appelait Sarah part d’abord de la quête d’une journaliste américaine interprétée par Kristin Scott Thomas pour reconstituer le passé quitte à ouvrir dans son sillon des brèches et des blessures profondes. En cela, c’est un film complètement dans l’air du temps qui montre que les épisodes sombres du passé sont toujours l’objet d’une relecture mémorielle propre à un pays mais aussi à n’importe quel individu.

 

 

Elle s’appelait Sarah... un film plus de mémoire que d’histoire sur la recherche d’une vérité. Un film aussi sur les liens ténus et parfois dramatiques qui unissent le passé et le présent. 

Elle s'appelait Sarah
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