4 novembre 2012
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SEMAINE DU 27 OCTOBRE AU 2 NOVEMBRE
Rien ne va plus
Même diffusé très tard et très long, un film de Scorsese reste un film de Scorsese. Revoir Casino (1995) permet de rappeler que le
cinéaste italo-américain est sans doute le plus grand dans le film de gangster. Sur France 3, jeudi 1er novembre à partir de 23 heures 10.
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En rendant hommage à la fin de Casino à Jean-Luc Godard, en achevant son film par la célèbre musique de Georges Delerue composée pour Le Mépris en 1963,
Martin Scorsese s'est inscrit, en apparence paradoxalement, dans la veine du cinéma d'auteur. En apparence, carCasino a tous les attributs du black-booster américain, violence
comprise, et paraît se situer à des années lumières tant par l'écriture, la conception que du budget, du cinéma exigeant du réalisateur suisse.
Mais les apparences sont peut-être trompeuses et derrière le grand film à gros spectacle, ne peut-on voir aussi une réflexion sur c'est que le cinéma aujourd'hui, réflexion que se plaît (complaît
?) à mener aussi de son côté Jean-Luc Godard ? Usant de toutes les techniques du cinéma, allant même jusqu'au ralenti !, Scorsese parvient à maintenir en haleine ses autour du parcours de Sam Ace
Rothstein, l'homme de main de la pègre qui administre l'un des plus gros casinos de Las Vegas, le Tangiers, pendant près de 3 heures.
Construit comme les bons films d'action et comme les tragédies antiques autour de l'ascension puis de la déchéance de son personnage principal (le summum de la référence restant toutefois dans ce
domaine Barry Lyndon de Kubrick), Casino met, comme tout véritable objet de cinéma, en évidence que le talon d'Achille des hommes, plus que l'appât du
gain, le besoin de reconnaissance et la volonté de dominer ses congénères, reste toujours la femme.