Après avoir inscrit au programme du cycle 3 en 2002 l'étude des Celtes, le ministère de l'éducation nationale, a préféré avec le nouveau programme de 2008 que l'attention des élèves se porte sur
les Gaulois, pour reprendre une terminologie plus ancienne et sans doute plus ancrée dans l'imaginaire collectif...
Plus que le programme a l'air de nous inciter à le faire, reprenons les vieux manuels scolaires, ceux dont nous pensons, par la mythologie scolaire, qu'ils commençaient tous par la célèbre
formule qui constitue le titre de cet article : "Nos ancêtres, les Gaulois..."
J'ai sous les yeux L'Histoire de France d'Albert Malet à destination de la première année des écoles normales primaires pour la préparation du brevet supérieur. L'ouvrage a été imprimé en 1914.
Le premier chapitre s'intitule "La Gaule et la domination romaine". L'auteur commence par limiter le cadre géographique de son étude, puis nous décrit avec force détails le cadre naturel, allant
jusqu'à cette audacieuse comparaison : "la Gaule, dix siècles avant notre ère, devait ressembler à certaines régions forestières du Soudan actuel". Un peu plus loin, Albert Malet tente de dresser
le caractère des Gaulois : "Ouverts et généreux, sensibles à l'éloquence, éloquents eux-mêmes, faciles à conduire avec de beaux discours, avides de nouveautés, difficiles à discipliner, prompts à
l'enthousiasme, ils l'étaient aussi au découragement, et leur mobilité, leur manque d'esprit de suite et de persévérance gâtaient l'ensemble de leurs qualités. On a souvent noté la ressemblance
entre les Français d'aujourd'hui et les Gaulois." Dont acte. Ce sont les écrivains antiques (au premier rang desquels sans doute un général romain bien connu) qui ont permis à Albert Malet de
dresser ce portrait.
Les Celtes font l'objet de "produits dérivés", comme
par exemple cette maquette reconstituant des personnages à l'époque du IIIe siècle avant J.C.
Mais aujourd'hui, que savons-nous, de ceux que les Romains appelèrent "les Gaulois", c'est à dire une partie des peuples celtiques installés à l'Ouest de l'Europe à partir du Vème siècle avant
Jésus-Christ ?
On sera d'abord surpris de la vigueur des recherches historiques les concernant et, dans un deuxième temps, du renouvellement de l'historiographie nourrie par l'archéologie. Loin d'être une
civilisation arriérée, les Celtes révèlent aux historiens une image beaucoup plus complexe. De récentes fouilles, notamment sur le site auvergnat de Corent, ont mis en valeur l'importance des
structures urbaines, de dimensions insoupçonnées, chez ces peuples. Le bon village d'Astérix au détour d'une forêt n'était pas la forme exclusive de l'habitat celtique et ce, bien avant la
romanisation du territoire !
Sans être nécessairement contraints à une visite sur le terrain des fouilles archéologiques, vous pourrez avec ces quelques sites mieux appréhender le mode de vie des Celtes...
D'abord, une visite accompagnée par le chant des cigales à l'oppidum d'Entremont, en
Provence, puis un détour par le Mont Beuvray, en Saône et Loire, pour mieux connaître Bibracte, où vivait la tribu des Eduens.
Enfin, passage obligé à Corent, à quinze kilomètres de Clermont Ferrand, où se révèle une véritable métropole du peuple arverne (auquel
appartenait un certain Vercingétorix...).
Fouilles à Bibracte (site Internet officiel de
Bibracte)
Si ce voyage virtuel ne vous a pas trop épuisé, vous pourrez consulter le très riche L'arbre celtique
réalisé par un passionné d'histoire celtique. Le site offre une foule de détails sur la vie quotidienne, l'habillement, les moeurs des Celtes. Vous pourrez ensuite pleinement vous replonger dans
la lecture d'Astérix et en évaluer la pertinence historique à l'aune de vos connaissances réactualisées !