Après vous...

SEMAINE DU 19 AU 25 JANVIER

Se repasser les plats

  

Une comédie française, d'un des maîtres en la matière, Pierre Salvadori, tourné il y a près de 10 ans. Un plat toute en légèreté, pour ceux qui craignent une indigestion télévisuelle... (France 3, mardi 22 janvier, à partir de 20 heures 45)

.

Réalisateur des très drôles Cible émouvante, Les Apprentis ou Comme elle respire, Pierre Salvadori renouait en 2003 avec son genre favori, la comédie, après un passage par le drame. S'appuyant sur une recette qui fait souvent mouche, celle du tandem comique, à l'instar de Francis Veber ou Gérard Oury, il décida de réunir deux comédiens au parcours bien différent dans le domaine de l'humour avec Après vous... D'abord, Daniel Auteuil (alias Antoine) revenant, après l'avoir beaucoup délaissé à partir de la deuxième moitié des années 1980 et les réadaptations de Pagnol par Claude Berri, à ce genre qui avait marqué pour le meilleur et parfois le pire (les Sous Doués...) ses débuts. Ensuite, José Garcia sorti tout droit de l'univers télévisuel de Canal+ qui signait là une entrée remarquée dans le cinéma d'auteur. 

Le point de départ de cette comédie est la rencontre fortuite entre les deux personnages dans une situation pourtant très dramatique : la tentative de suicide de Louis (José Garcia) sauvé par la générosité et l'altruisme d'Antoine. On pense bien sûr à Boudu sauvé des eaux, mais le scénario évite habilement l'écueil du plagiat en poussant jusqu'au bout la logique de la générosité hors du commun du sauveur, allant jusqu'à trouver du travail au malheureux et mettant tout en oeuvre pour qu'il se rabiboche avec son ancienne petite amie, Blanche (ingénue Sandrine Kiberlain). Reste évidemment à savoir le prix qu'Antoine payera pour cette philanthropie d'un autre âge...  

Tirant parfaitement partie du potentiel comique d'un film en grande partie tourné dans le décor d'un restaurant (Antoine est maître d'hôtel et souhaite faire de Louis un grand sommelier), Après vous... nous invite à un repas télévisuel fort digeste, qui, à défaut de saveurs culinaires, laisse en bouche quelques réjouissants instants de cinéma.