20 janvier 2013
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SEMAINE DU 12 AU 18 JANVIER
Je vous présente Pamela, le film de Ferrand au coeur de La Nuit
améiricaine réalisée par Truffaut en 1973 : une oeuvre gigogne pour tout comprendre et tout aimer du cinéma.
A la belle étoile

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Présentée le lundi 14 janvier sur Arte à partir de 20 heures 50, La nuit américaine de François Truffaut est un film très à part dans l'oeuvre de son auteur et dans le cinéma.
Le sujet du film est d'une simplicité confondante : qu'est-ce que faire un film ? ou plutôt qu'est-ce que faire du cinéma ?
Comme le suggérait la bande annonce, la réponse est ambivalente et double : faire du cinéma c'est mentir et dire la vérité. Cette idée, Truffaut ne cesse de la mettre en avant pendant près de 2
heures pour la plus grande joie des spectateurs en nous présentant une équipe de tournage au travail pour la réalisation d'un film au titre assez peu vendeur au demeurant : "Je vous présente
Pamela". Les comédiens, les techniciens... sont tous interprétés par de véritables comédiens (Jean-Pierre Léaud, la sublime Jacqueline Bisset, Dani, Jean-François Stévenin, Nathalie Baye au début
de sa longue carrière, mais aussi Bernard Ménez en Géotrouvetout lunaire et beaucoup d'autres). Cette mise en abime, que Truffaut reprendra d'ailleurs avec le théâtre, notamment à la fin
du Dernier Métro, entretenant volontiers la confusion entre la réalité et sa représentation par un art, est ici poussée à son paroxysme. Truffaut n'hésite d'ailleurs pas à jouer
lui-même dans son film le rôle du... réalisateur. Sans complaisance au demeurant, puisqu'il peut se montrer vindicatif, hésitant et surtout sourd (quoique doté d'un appareil auditif) !
Souvent présentée comme une véritable déclaration d'amour au 7ème art, La nuit américaine, 40 ans après sa réalisation, apparaîtra peut-être aux jeunes spectateurs comme quelque peu
démodée surtout lorsque le film présente les moyens de trucage utilisés à l'époque, dont la technique de la... nuit américaine ! Mais, il serait dommage de ne pas avoir vu au moins une fois cette
oeuvre tant elle montre que le cinéma, à force d'illusions et de mensonges, arrive à atteindre la réalité et combien cette dernière ne cesse de nourrir les films dits de fiction.
L'originalité tient également dans le déroulement du film qui, s'il retrace chronologiquement le tournage d'une production cinématographique avec ses aléas, ses joies et ses drames, jusqu'à son achevement, réserve quelques audaces formelles intéressantes. La première d'entre elles est sans doute d'avoir, en plein milieu du film, osé insérer une sorte de clip brisant la narration elle-même pour aboutir à un condensé de ce qu'est la réalisation d'un film. Court mais très beau passage, porté qui plus est pour une musique d'un des plus grands compositeurs français, Georges Delerue, qui est devenue, comme le film, inoubliable.
L'originalité tient également dans le déroulement du film qui, s'il retrace chronologiquement le tournage d'une production cinématographique avec ses aléas, ses joies et ses drames, jusqu'à son achevement, réserve quelques audaces formelles intéressantes. La première d'entre elles est sans doute d'avoir, en plein milieu du film, osé insérer une sorte de clip brisant la narration elle-même pour aboutir à un condensé de ce qu'est la réalisation d'un film. Court mais très beau passage, porté qui plus est pour une musique d'un des plus grands compositeurs français, Georges Delerue, qui est devenue, comme le film, inoubliable.