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UN BLOG PARMI D'AUTRES POUR FACILITER LES RELATIONS, LES ECHANGES AVEC LES HEUREUX JEUNES GENS QUI ONT LE PLAISIR DE SUPPORTER G. SABATIER QUELQUES HEURES PAR SEMAINE ! QUE LA FORCE SOIT AVEC CEUX QUI CONTRIBUERONT A CE BLOG ET A CELUI QUI TENTERA DE LE FAIRE VIVRE !  POUR QUE TOUS SUIVENT LA ROUTE DE L'HISTOIRE-GEOGRAPHIE

Un bout de chemin ensemble...  (photo personnelle - 2005)

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13 mai 2012 7 13 /05 /mai /2012 11:48
SEMAINE DU 5 AU 11 MAI

Qui va craquer ? 
  femmesauborddelacrisedenerfs.jpgSerait-ce la proximité avec l'une des plus grandes échéances de l'année, le festival de Cannes, qui a poussé Arte à ouvrir ses soirées à un des réalisateurs qui y a rencontré le plus de succès ces dernières années ? Toujours est-il que Pedro Amaldovar remporte haut la main la programmation télé de la semaine. 

Si Arte n'a pu résister dimanche à la contre-programmation facile, en proposant un vieux film d'Henri Verneuil avec Jean Gabin, au titre éloquent, Le Président, elle a fait preuve d'une plus grande inspiration en choisissant de diffuser deux films d'Amoldovar, en début de soirée, lundi 7 mai et mercredi 9 mai, à partir de 20 heures 35. Sans prendre pour autant les deux extrêmes de la filmographie du cinéaste espagnol, la chaîne de télévision franco-allemande diffuse d'abord l'une de ses premières oeuvres avec Femmes au bord de la crise de nerfs, réalisée en 1988 et l'une de ses dernières avec Etreintes brisées, tournée plus de 20 ans plus tard.
Revenons pour l'occasion au film qui fit découvrir Almodovar en dehors des frontières ibériques en mettant au sommet de l'affiche deux de ses acteurs fétiches, Carmen Maura et Antonio Banderas. Femmes au bord de la crise de nerfs est au genre cinématographique ce que le vaudeville est au théâtre, mais avec en supplément, un certain degré de folie et de grande dérision. A partir d'un scénario échevelé et riche en rebondissements (une des marques de fabrique d'Amoldovar), l'histoire se concentre sur Pepa (Carmen Maura) et son appartement où se succèdent d'innombrables visiteurs pas forcément désirés par l'occupante et qui, malgré leur personnalité très originale et quasi unique, ont tous un lien, plus ou moins saugrenu, qui les relie.
Découvrir Femmes au bord de la crise de nerfs puis le surlendemain Etreintes brisées est une expérience intéressante pour le téléspectateur soucieux de voir l'évolution dans la carrière d'un réalisateur, perdant peut-être en originalité et en burlesque, ce qu'il gagne en profondeur et en fluidité, avec cependant toujours un souci constant, celui de toucher la corde sensible de celui qui regarde ses films.
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6 mai 2012 7 06 /05 /mai /2012 09:39
SEMAINE DU 28 AVRIL AU 4 MAI

Dindon de la farce
  spountz.jpgPour se conforter que l'original vaut toujours mieux que la copie, rien de tel que la redécouverte d'un classique du cinéma comique : Le Schpountz de Marcel Pagnol avec Fernandel, très tard dans la nuit du 1er au 2 mai, sur France 2. 

Victime, comme beaucoup d'autres, d'un remake raté et inintéressant, il y a quelques années, Le Schpountz, de l'écrivain cinéaste Marcel Pagnol, réalisé dans les années 30, reste un grand film sur le cinéma. Il retrouve, dans son intrigue, les principes de l'arroseur arrosé, à travers l'histoire d'un idiot de village "repéré" par une équipe de cinéma en plein tournage dans le midi, qui fait croire à ce dernier qu'il a le potentiel pour devenir une vedette pour mieux rire à ses dépens. Nous voici donc bien proche d'une des premières vues Lumière, réalisée à la fin du XIXe siècle ou encore, bien des années plus tard, du Dîner de cons de Francis Veber. 
Le Schpountz, le surnom moqueur attribué à ce naïf, c'est Fernandel, l'acteur méridional par excellence qui ne pouvait que tourner avec le réalisateur le plus méditerranéen qui soit, Marcel Pagnol. Ce dernier a conçu son film comme une mise en abyme de son propre cinéma, accusé de récupérer le folklore du Sud de la France. Le Schpountz est, en effet, contrairement à ce qu'on voudrait bien lui faire croire, un très mauvais acteur, qui en fait des tonnes et qui produit l'effet inverse chez les spectateurs de celui qu'il recherche. Quelque part, il est le symbole du cinéma de Pagnol qui récupère aussi l'accent, le décor, les moeurs voire les stéréotypes du Midi de la France pour les placer au coeur de ses productions cinématographiques. Enorme acteur, comme le fut aussi à sa manière, Louis de Funès, Fernandel est, ici, selon l'expression consacrée par l'écrivain Novère Navarina, l'acteur nul par excellence, dans le sens où il annihile toute trace de sa personnalité pour jouer. Le voir déclamer sous tous les tons le plus célèbre alexandrin de la langue française, selon Paul Claudel, "tout condamné à mort aura la tête tranchée", est un moment de pur bonheur, le tout accompagné comme il se doit d'un véritable regard de cinéma, matérialisé par un zoom avant progressif sur le visage de l'acteur. 
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29 avril 2012 7 29 /04 /avril /2012 10:23
SEMAINE DU 21 AU 27 AVRIL

Bébé éprouvé
  Rosemarys-Baby.jpgUn chef d'oeuvre de Polanski, détournant à son profit le film d'épouvante, Rose Mary's Baby, lundi 23 avril, à partir de 20 heures 40 sur Arte. A ne pas jeter... avec l'eau du bain. 

Tourné en 1968, avec dans le rôle des heureux parents, Mia Farrow et le réalisateur-acteur, John Cassavetes, Rose Mary's Baby emporte le spectateur vers une douce torpeur qui s'achève en cauchemar absolu. Le début ressemble à un mauvais titre d'émission de M6 : jeune couple heureux, bien sous tout rapport, recherche appartement, avant l'arrivée d'un heureux événement. Ils trouvent leur bonheur dans un vieil immeuble new-yorkais occupé par de bien étranges voisins : une jeune femme, à peine croisée et qui meurt, un couple de petits vieux aussi serviable qu'envahissant et bien d'autres, tout aussi étranges les uns que les autres. Peu à peu, de mystères en mystères, on plonge dans la conscience ou l'inconscient de Rose Mary qui, au contraire de son époux, commence à voir le mal partout autour d'elle et de son ventre, de plus en plus arrondi (alors qu'elle même semble fondre à vue d'oeil !). La frontière entre la réalité et l'irréel s'efface de plus en plus, le déroulement de l'intrigue se resserre dans le huis-clos de l'appartement de Rose-Mary et la douce berceuse entendue au tout début du film semble, de plus en plus, être un lointain souvenir, tant le danger tourne autour de sa progéniture. 
Laissant libre court à l'interprétation du spectateur, Roman Polanski applique à la lettre les règles d'or du grand film d'épouvante : l'horreur ne nait jamais d'une surenchère d'effets spéciaux mais par petites touches insignifiantes, allant crescendo, pour atteindre leur paroxysme et laisser coi le spectateur, comme avait si bien su le faire dans les années 20, Murnau dans son Nosferatu, suggérant par un simple vent balayant des champs, l'arrivée du vampire et la diffusion de la peste. Le génie de Polanski dans ce film est aussi de savoir mettre mal à l'aise le spectateur en le confrontant à des thèmes sacrés, supposés inviolables, comme l'affection et la protection portées à la femme enceinte et, ensuite, à son rejeton. Combien de films gore reprendront ensuite ce filon (tels que La main sur le berceau) mais avec une réussite bien inférieure à celle de Polanski ?  
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27 avril 2012 5 27 /04 /avril /2012 21:51

A partir d'un schéma simplifié de la plate-forme multimodale et aéroportuaire Roissy Charles de Gaulle, les élèves de Première devaient reconstituer une légende respectant les règles données (légende structurée, choix des figurés pertinent, bon usage du vocabulaire géographique). 

Voici deux travaux de 2 élèves de la classe, Nathan et Vincent B.

nathanleg003.jpgLa légende de Nathan est très bien organisée autour de 3 parties distinctes et pertinentes. Dommage que le vocabulaire géographique ne soit parfois pas plus utilisé. En particulier, à la place de la première entrée ("un réseau diversifié") un peu vague,  il aurait été judicieux d'utiliser le terme de plateforme multimodale. Dans cette rubrique, manque d'ailleurs la liaison par RER, pourtant présente sur le schéma. Pour les 2 autres rubriques, on pourrait regretter l'absence de la métropole parisienne dans le rayonnement international. Le figuré peut ainsi se justifier dans la seconde et la troisième colonnes. 

vincentbleg002.jpgLe travail de Vincent montre qu'à partir d'un même schéma, il est possible de concevoir des légendes tout à fait différentes mais tout aussi légitimes. On pourra formuler la même remarque que pour Nathan pour le libellé de la rubrique II qui aurait gagné à convoquer la notion de plate-forme multimodale. Pour le reste, le travail est cohérent et n'oublie aucun figuré utilisé sur le schéma (dommage de ne pas avoir ajouté plus de couleurs pour les réseaux de transport). Une maladresse d'expression pour le libellé de la première rubrique de la légende avec l'expression "une vision économique". 

Merci aux deux élèves d'avoir (spontanément) rendu leur travail pour le bien de tous !

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25 avril 2012 3 25 /04 /avril /2012 17:29

Voici quelques exemples de cartes réalisées par les élèves de la classe à partir du sujet : "l'organisation du territoire des Etats-Unis : les dynamiques régionales". 

De manière générale, il convient de rappeler quelques règles que peu d'élèves respectent encore. La carte consiste à traiter un sujet donné. Beaucoup de copies oublient ce qui paraît le plus évident : découper le territoire des Etats-Unis en fonction de ses grands ensembles géographiques. Ensuite, il convient de ne pas oublier les Etats frontaliers, surtout lorsqu'ils se limitent à 2 et que des zones de contacts et d'échanges avec les Etats-Unis mais aussi les océans, le golfe du Mexique... Attention aussi à bien organiser sous formes de thèmes la légende en utilisant un langage géographique simple mais clair. 

marionccarte001.jpg

Voici par exemple la carte de Marion C. 

On y trouve des points forts : 

- Le lisibilité et le soin porté à la réalisation, y compris dans la légende

- Une légende structurée (attention à l'orthographe toutefois)

mais aussi quelques points à améliorer : 

- Une maladresse d'exécution avec les zones blanches alors que le figuré choisi est un figuré ponctuel (zonage en pointillés bleus) : il fallait utiliser les couleurs également pour ces parties du territoire des Etats-UNis

- des localisations pas assez suffisantes : il manque beaucoup de villes, dont certaines très importantes comme Chicago. Il n'y a pas de hiérarchie entre les villes. Dommage également de ne pas avoir indiqué le nom de quelques régions dynamiques (ex : Métrolina). 

- Quelques maladresses dans la rédaction de la légende (ex : le centre présenté comme une zone de transit). 

luciedcarte001.jpg Cette deuxième carte de Lucie D. présente, elle  aussi, des qualités : 

- une réalisation soignée également

- une légende structurée avec des entrées correspondant bien au sujet donné

- des localisations nombreuses, même si le nom de certaines régions fait également défaut

mais on y retrouve aussi des points à améliorer : 

- des maladresses d'expression "dynamique spatiales", "axes fluviales"... 

- le point de départ et la destination des flux internes ne sont pas assez précis

- La deuxième partie de la légende est très riche et mêle des aspects différents. Il aurait été judicieux de réorganiser les informations avec notamment la 3ème partie qui, à l'inverse, est beaucoup trop sommaire et un peu en marge du sujet. 

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22 avril 2012 7 22 /04 /avril /2012 09:07
SEMAINE DU 14 AU 20 AVRIL

A nos amours
  lesnuitsfauves.jpgVingt ans après, que reste-t-il du seul et unique film d'une étoile filante du cinéma français ? Les nuits fauves de Cyril Collard sera diffusé sur France 2 dans la nuit du 17 au 18 avril, à 1 heure 05. Une occasion de revoir un film qui fit beaucoup parler de lui à sa sortie.   

Décédé très jeune, à 35 ans, quelques semaines après la sortie de son seul et unique film, Les nuits fauves, adapté de son propre roman, Cyril Collard a une place très particulière dans le cinéma français. Il obtint notamment 4 César pour cette oeuvre, dont celui du meilleur film en 1993. Le sujet abordé est ouvertement autobiographique : Jean, réalisateur de films publicitaires, interprété par Cyril Collard lui-même, est atteint du sida et multiplie les expériences amoureuses comme créatrices, pour mieux oublier l'échéance terrible qui l'attend. 
Les nuits fauves peut apparaître aujourd'hui, avec le recul du temps, comme un film très maladroit, volontiers narcissique et démonstratif. Mais il conserve intactes les qualités qui firent son succès et l'admiration de la profession : mise en scène dynamique, refus des compromis, engagement absolu des acteurs dans leur rôle, en particulier Romane Bohringer, qui débutait alors sa carrière. En cela, Cyril Collard ne fait pas oublier, pour notre plus grand bonheur, qu'il fut l'assistant et même l'acteur de Maurice Pialat et notamment de son chef d'oeuvre, A nos amours
Le très beau titre du film est emprunté en fait à un courant pictural d'avant garde, du début du XXe siècle : le fauvisme. En effet, pour Cyril Collard, son film "suggère l'opposition entre l'obscur, les ombres de la mort et la lumière solaire, éclatante... C'est aussi une référence au fauvisme en peinture, dont on retrouve dans le film des couleurs primaires vives." Hasard de la programmation ciné de cette semaine, Arte, dimanche 15 avril soir à 20 heures 40, diffuse le célèbre film de Nicholas Ray, avec James Dean qui n'en vit pas la sortie, décédé quatre jours avant sa distribution : La Fureur de vivre. Un parfait sous-titre aux Nuits fauves.
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15 avril 2012 7 15 /04 /avril /2012 10:23
SEMAINE DU 7 AU 13 AVRIL
Métamorphose
  lamouche.jpgLe meilleur du fantastique est sur France 3, avec La Mouche de David Cronenberg, jeudi 12 avril, à partir de 23 heures 15. A ne pas rater, au moment où ces insectes reviennent nous tourner autour. 

Si Gregor Samsa s'éveilla, au sortir d'une nuit agitée de rêves, transformé en cancrelat chez Kafka, Seth Brundle (Jeff Godblum) eut droit, quant à lui, à se retrouver en mouche chez Cronenberg. Scientifique franc-tireur, ce dernier mit au point une machine permettant de se téléporter, comme aurait dit le Capitaine Kirk dans Star Trek, d'une cabine à une autre. Seul hic : si son expérience s'avère tout à fait concluante, un petit insecte est entré par mégarde dans la cabine et dès lors, le corps de l'homme Seth Brundle se trouve "cellulairement" mélangé à celui de l'insecte. 
Sans conteste, David Cronenberg, le plus grand cinéaste canadien (et peut être nord-américain) a fait de son cinéma d'abord une leçon de corps. Tous ses premiers films tournent autour de la dimension corporelle de l'homme, depuis l'initiatique Frissons, en passant par Rage,Chromosome 3ScannerVidéodrome... Comme chez le peintre Francis Bacon, ce qui intéresse Cronenberg c'est la déformation, la distorsion, la plasticité des corps. En cela, La Mouche s'inscrit tout à fait dans la filmographie de Cronenberg qui adore passer par le fantastique pour soulever les questions les plus existentielles et les plus métaphysiques. Mais c'est surtout une oeuvre grand public, qui n'oublie en rien les effets les plus spectaculaires, pour effrayer, parfois amuser voire émouvoir les spectateurs. Un film qui fait donc mouche pour le plus grand plaisir et la plus grande frayeur de ceux qui réfléchiront avec Cronenberg sur la folie de la science en parcourant un admirable mais terrifiant bestiaire. 
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9 avril 2012 1 09 /04 /avril /2012 18:13
SEMAINE DU 31 MARS AU 6 AVRIL
Paranoïa aiguë
  conversation-secrete.jpgUn des premiers fillms qui inaugurait une série (toujours en cours) sur l'Amérique victime de ses propres peurs : Conversation secrète de Francis Ford Coppola, sur Arte, lundi 2 avril à partir de 22 heures 20. A ne pas manquer !

Sans doute moins connu que les deux premiers épisodes du Parrain, tournés à la même époque, au début des années 70, Conversation secrète est un film tout aussi majeur et magistral pour le réalisateur américain d'origine italienne, Francis Ford Coppola. Primé à Cannes, il nous fait découvrir les basses besognes d'un certain Harry (génial Gene Hackman), un as de l'espionnage et des écoutes en tout genre. Réalisé en pleine affaire du Watergate qui compromit le président Nixon, Conversation secrète est avant tout, sous couvert de suspense, une brillante réflexion sur les limites de l'exercice des libertés dans le pays à la bannière étoilée. 
Sublime ouverture tournée à l'intérieur d'une ville, qui devient rapidement le théâtre d'un huis-clos étouffant... Un couple se promène dans une sorte de parc et discute de tout et de rien, sans se douter que leur conversation est en fait enregistrée par tout un système d'écoute à longue distance, dont l'artisanat nous fait aujourd'hui sourire à l'heure des satellites espions et des GPS mouchards... Les vagues à l'âme d'Harry, qui s'inquiète subitement des répercussions des écoutes dont il est passé maître, se transforment au fur et à mesure du film en véritables cauchemars qui sont finalement ceux de son pays et peut-être ceux de beaucoup d'autres aujourd'hui, qui mettent la liberté de chacun sous clé ou plutôt sous écoute. Un film visionnaire à voir et à entendre, sans modération !
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9 avril 2012 1 09 /04 /avril /2012 17:32

Voici un corrigé du devoir du vendredi 30 mars à partir d'un texte d'Harold Macmillan, premier ministre anglais, en 1960, au sujet du mouvement de décolonisation. 

 

EXERCICE A

Tiers-Monde : Expression inventée en 1952 par le sociologue français Albert Sauvy, à partir de l’expression historique Tiers-Etat, désignant la possible émergence d’un troisième monde, composé notamment de pays nouvellement indépendants, dans le contexte de l’opposition Est/Ouest.

Non-alignement : Politique initiée à la fin des années 50 et au début des années 60 (conférence de Belgrade) par certains leaders de pays du Tiers-Monde consistant à refuser de suivre le modèle idéologique américain et soviétique.

 

EXERCICE B

1. A la date du discours, Harold Mac Millan est le premier ministre du Royaume-Uni qui était la première puissance coloniale du monde. Le processus de décolonisation en est à un tournant. En effet, les décolonisations ont commencé en Asie dès la fin de la seconde Guerre mondiale (Inde, 1947, Indonésie 1949, Indochine 1954). Le mouvement touche ensuite l’Afrique avec l’indépendance de la Tunisie et du Maroc en 1956 (protectorat français), du Ghana en 1957 (ex-colonie britannique), de la Guinée en 1958 (ex-colonie française). 1960 marque l’indépendance des pays d’Afrique noire colonisés par la France (Mali, Sénégal, Côte d’Ivoire). Ce discours a été prononcé dans un contexte de décolonisation accélérée du continent africain mais le processus demeure inachevé (colonies portugaises, Afrique orientale anglophone et sans oublier l’Algérie en plein conflit).

Mwanawina_III_Macmillan_January_1960.jpgMacmillan, à droite, en janvier 1960, en compagnie de Mwanawina III, prince zambien.  

 

2. « De nombreux pays de races et de civilisations différentes exprimèrent leur désir d’une existence nationale indépendante. Aujourd’hui se produit la même chose en Afrique. » L’auteur fait allusion au mouvement d’émancipation des peuples colonisés au lendemain de la seconde guerre mondiale. Ce mouvement qui s’est affermi dans l’entre-deux-guerres a débouché sur la proclamation d’indépendance dès la fin de la seconde guerre mondiale, comme en Indochine, avec les Vietminhs d’Ho Chi Minh. Ainsi, plusieurs peuples ont revendiqué rapidement l’application du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, inscrit dans la charte des Nations Unies. On peut citer l’exemple de l’Inde en 1947, où la Ligue musulmane d’Ali Jinnah et le Parti du Congrès de Nehru et de Gandhi ont œuvré pour l’indépendance, effective en août 1947. On peut aussi citer les guerres d’Indonésie et de l’Indochine, qui ont abouti à l’indépendance de ces deux Etats. Pour l’Afrique, quelques exemples sont également possibles : l’indépendance de la Côte de l’Or britannique qui devient le Ghana sous l’impulsion de Patrice N’Krumah en 1957. On peut aussi citer l’indépendance des deux protectorats français d’Afrique du Nord, cédés en 1956, après une répression marquée contre les partisans de l’indépendance (ex : Bourguiba et le  parti du Néo-Destour en Tunisie). Autre cas de décolonisation pacifique, celui de l’Afrique noire française où les peuples accèdent à l’indépendance en 1960, après avoir obtenu l’autonomie en 1958 dans le cadre de la Communauté française. Ce combat pour l’«existence nationale indépendante » continue par contre en Algérie avec une guerre initiée depuis le 1er novembre 1954 par l’Armée de Libération nationale. 1960 marque d’ailleurs une inflexion dans la politique des autorités françaises qui, sous l’influence de De Gaulle, finissent par se rendre compte du caractère inéluctable de l’indépendance algérienne.

3. Les trois groupes qui composent le monde, selon Macmillan, sont :

- les démocraties libérales de l’Ouest et leurs alliés (comme l’Afrique du Sud). Le premier ministre britannique les nomme « le monde libre », ce qui est conforme à la façon dont voulait se présenter ce monde occidental dont l’idéologie dominante était le libéralisme, notamment en politique.

- les pays communistes, que Macmillan résume à l’URSS, aux démocraties populaires d’Europe de l’Est et à la Chine, omettant d’autres Etats (Corée du Nord, Cuba, mais aussi le Vietnam).

- un troisième monde non engagé, qui, d’après le texte, regroupe les pays venant d’accéder à l’indépendance en Asie et en Afrique. Il n’utilise pas l’expression Tiers-Monde et ne fait pas référence à leur tentative d’unité (aucune référence à Bandung par exemple). Au contraire, il insiste beaucoup sur leur diversité (premier paragraphe).

4. « A mon avis, la grande question de cette seconde moitié du XXème siècle est de savoir si les peuples émancipés d’Asie et d’Afrique se tourneront vers l’Est ou vers l’Ouest ». L’opposition politique, idéologique, économique entre l’URSS et les EUA (Etats-Unis d’Amérique) structure le monde après 1945. Il existe un bloc de l’Est dominé par l’URSS (communiste, démocratie populaire) et un bloc de l’Ouest dominé par les EUA (libéral et capitaliste). La décolonisation est donc un enjeu de la guerre froide, susceptible de remettre en cause l’équilibre des forces né de la fin de la seconde guerre mondiale. Les 2 Grands veulent intégrer à leur bloc les nouveaux Etats indépendants (70 nouveaux Etats se constituent en Asie et en Afrique entre la fin de la guerre et le milieu des années 70). Pour Mac Millan, cette question est d’autant plus cruciale que la Grande-Bretagne est l’un des acteurs importants du bloc de l’Ouest, l’un des principaux alliés des Américains. Il pense qu’elle a joué un rôle capital en préparant les peuples à l’indépendance (rôle du self-government), ce qui permettrait, selon lui, au bloc de l’Ouest de maintenir son influence sur ces derniers. L’argument n’est pas très convaincant, car certaines anciennes colonies britanniques veulent prendre leur distance avec les deux Blocs, comme l’Inde de Nehru, qui se tourne vers le non-alignement.

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1 avril 2012 7 01 /04 /avril /2012 09:19
SEMAINE DU 24 AU 30 MARS
Equilibre de la terreur
  l-affaire-farewell.jpgUne reconstitution de la guerre froide après celle du Noël 1914 par le réalisateur français, Christian Carion, L'Affaire Farewell, en 2009, retrace avec un souci flagrant d'exactitude (voir l'affiche officielle des J.O de Moscou de 1980 sur cet abri-bus), la guerre froide... redevenue fraîche au début des années 80. Une soirée pour apprendre et se détendre sur France 2, dimanche 25 mars, à partir de 20 heures 40. 

Fondé sur le parcours de Vladimir Vetrov, officier du KGB lassé du système soviétique et offrant aux Occidentaux, notamment à un jeune ingénieur français, en poste à Moscou, des renseignements de la plus haute importance, le film L'Affaire Farewell est une très bonne reconstitution de l'atmosphère de la guerre froide, en particulier du début des années 1980, quand se tendent les relations Est/Ouest. Farewell est en fait le nom de code désignant le colonel Vetrov (Grigoriev dans le film) délivrant les secrets les plus inattendus au bloc occidental.
Moscou en Ukraine, la Maison Blanche et son bureau Ovale dans une usine de la banlieue parisienne et le palais présidentiel français... bel et bien à l'Elysée, puisque, pendant une visite officielle du président Sarkozy, l'édifice fut mis à la disposition du réalisateur pour 2 petits jours de tournage... Christian Carion ne s'est rien refusé, y compris dans la distribution, réunissant en tête d'affiche, Guillaume Canet, dans le rôle de l'ingénieur français dont la vie bascule, à force de recevoir des secrets d'Etat encombrants. et surtout, dans le rôle de la taupe soviétique, le cinéaste, musicien... et acteur bosniaque Emir Kusturica, qui avait été déjà dirigé par un autre cinéaste français, Patrice Leconte, pour La veuve Saint-Pierre. Il n'est toutefois pas la seule surprise du casting de Christian Carion, car, en bon connaisseur de la guerre froide, ce dernier se doutait qu'il était, sans doute, nécessaire de trouver un contrepoint de poids à Grigoriev côté américain. C'est ainsi qu'il accorda le rôle de Hutton à David Soul, l'un des deux fameux acteurs du duo de série télévisée des années 70, Starsky et Hutch, qui fut dispensé toutefois pour le coup de rouler en Ford Gran Torino ! 
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