Voici quelques pistes pour la correction de la question de géographie proposée en exercice de préparation au concours de septembre 2010 pour les étudiants de l'IUFM.
Le sujet était : Les réseaux de communication et de transport en Europe
Carte 1 : les grands axes et noeuds de transport en Europe

ATTENTION, comme pour l'histoire, le corrigé qui suit est très précis et détaillé : il n'est donc pas un corrigé modèle pour l'épreuve. Il permet de compléter les cours et la formation sur ce
thème.
Depuis les années 50, on assiste à une intensification des échanges favorisée par la mondialisation. Dans ce contexte, les transports et les réseaux de communication jouent un rôle fondamental
dans la vie économique des états. Les infrastructures de communication forment des axes, des nœuds et des carrefours qui influencent le développement des activités et la répartition des hommes.
L’étude se fait à l’échelle européenne car le réseau français est totalement connecté à celui de nos voisins européens (docs 1 et 2). Un réseau de transports et de communication est un ensemble
de moyens permettant la circulation des hommes et la mise en relation des activités.
Plan possible sur ce vaste sujet :
1) Les infrastructures de transports renforcent la polarisation du territoire européen autour de qqes grandes métropoles (carte 1)
- c’est le cas des plateformes aéroportuaires, regroupant autour des grands aéroports des zones d’activités multimodales associant industries de
pointe, services aux entreprises, hôtels, plateformes multimodales ; citons par exemple le cas de Paris, de Londres ou de Francfort ;
- c’est aussi le cas des trains rapides, comme les TGV, qui renforcent les grandes agglomérations ; en France, tout le réseau est en étoile
autour de Paris ; cela a profité à des villes comme Strasbourg récemment (TGV est) mais on veut bien dans la carte n°2 que cet élément peut rapprocher des espaces (notamment ceux de
l'Europe du Nord-Ouest et en particulier de la mégalopole) qui seront bien desservies par les réseaux les plus performants comme cela peut en éloigner (Sud de l'Europe en particulier).
Aujourd'hui, c'est d'abord la distance/temps qu'il faut prendre en compte dans les transports. Ainsi, les transports, notamment les lignes à grande vitesse, sont devenus de véritables éléments de
ségrégation spatiale.
DOCUMENT 2 : Anamorphose de l'Europe par TGV

- quant au réseau routier, qui domine largement pour le transport de passagers (90% en général) comme de marchandises (2/3 à ¾ selon les pays
européens), il est lui aussi concentré autour de ces grandes métropoles (Paris, Londres, Bruxelles à l’ouest ; les capitales également en Europe de l’est : Varsovie, Bucarest, Prague…).
2) certains réseaux de transports et de communication permettent une large ouverture de l’Europe sur le monde et de bonnes liaisons intra-européennes (carte 1)
- citons d’abord les ports, comme ceux de Rotterdam (3ème mondial au 1er janvier 2008, ancien n°1), Anvers, Londres ou Marseille (le 1er français),
permettant une circulation en hausse de conteneurs et de produits pétroliers notamment ;
- c’est aussi le cas des voies fluviales : si la France a quasiment laissé de côté ce mode de transport, il ne faut pas oublier le rôle essentiel
de l’axe rhénan ou de la liaison Rhin-Main-Danube ;
- les réseaux de télécommunications concentrent leurs grands sites logistiques dans les métropoles ; mais cela permet aussi d’aménager le
territoire, de réduire les déséquilibres régionaux et nationaux ; ainsi, les ZTA, les Zones de Télécommunication Avancées, comme le Futuroscope de Poitiers ou Eurotéléport à Roubaix, permettent
un développement rural ou périurbain, ainsi que le maintien ou le renforcement d’activités dans les régions plus à l’écart des réseaux de transports classiques . Ici, l’enjeu est l’aménagement du
territoire.
3) Une géographie des réseaux entre centres et périphéries (cartes 1 et 2)
- les réseaux de transports et de communications se concentrent autour des grandes métropoles européennes et montrent une domination écrasante de
la dorsale ou mégalopole européenne : très forte densité des réseaux, autour de l’axe rhénan (voie fluviale, port maritime, voies ferrées et autoroutes, grands aéroports comme Francfort et
Londres, qui sont 2 des 3 plus grands européens avec Paris, grand hinterland ou arrière-pays pour les échanges);
- les périphéries dynamiques, où les réseaux de communication et de transports restent denses (France de l’est et région parisienne, Italie du
nord, Allemagne, Suisse, Autriche), avec l’axe majeur du TGV Paris-Lyon-Marseille ; et les grands ports comme Marseille ou Gênes ;
- les périphéries intermédiaires, où les réseaux se concentrent autour de quelques grandes liaisons, comme Madrid-Barcelone ou Barcelone- Séville
en Espagne, Gênes-Rome-Naples en Italie ou Varsovie-Cracovie-Budapest en Europe de l’est ; avec des ports importants comme Barcelone (liaisons avec les Baléares et l’Afrique du nord), Athènes sur
la mer Egée ou Istambul sur le Bosphore ;
- enfin, les périphéries délaissées ou marginalisées, où les réseaux sont très peu denses et actifs, comme en Scandinavie, dans les Balkans et en
ex-URSS (Russie, Ukraine…).
4) Des réseaux pensés de plus en plus à l’échelle de l’Europe et dans un objectif de développement durable
- insister aujourd’hui sur le fait que l’on pense aux réseaux dans l’optique du développement durable (exemple : le ferroutage, développé en Suisse et
Autriche, est au cœur de la liaison Lyon-Turin en construction ; priorité donnée aux modes de transports doux ; développement du télétravail…) ; le poids des associations locales, des
écologistes, est davantage pris en compte ;
- le développement des réseaux dépend largement des choix politiques des états (exemple : l’autoroute la Méridienne en France, le viaduc de Millau) et de l’UE,
qui favorise auj les connexions de réseaux entre pays européens (exemple : liaisons Pologne-Allemagne ou France-Espagne).
Conclusion : des réseaux de communications et de transports inégalement répartis à l’échelle européenne, bien plus denses à l’ouest qu’à l’est du continent ; des réseaux qui se renforcent
et se modifient, et qui prennent de plus en plus en compte le développement durable.
ELEMENTS VALORISES OU PENALISES POUR LE CONCOURS :
- Travail problématisé (bonne approche du sujet, avec capacité à cerner à la fois communications et transports, cadre spatial respecté et non
limité à une partie de l’Europe)
- Maîtrise d’un vocabulaire géographique précis (types de réseau, moyens de transports et de communication, densité, mégalopole, centres,
périphéries, enclavement, desserte, polarisation, …)
- Recours à des localisations précises et pertinentes
- Référence aux deux cartes et analyse de leur contenu respectif.
- Absence de maîtrise de l’expression écrite, fautes d’orthographe