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UN BLOG PARMI D'AUTRES POUR FACILITER LES RELATIONS, LES ECHANGES AVEC LES HEUREUX JEUNES GENS QUI ONT LE PLAISIR DE SUPPORTER G. SABATIER QUELQUES HEURES PAR SEMAINE ! QUE LA FORCE SOIT AVEC CEUX QUI CONTRIBUERONT A CE BLOG ET A CELUI QUI TENTERA DE LE FAIRE VIVRE !  POUR QUE TOUS SUIVENT LA ROUTE DE L'HISTOIRE-GEOGRAPHIE

Un bout de chemin ensemble...  (photo personnelle - 2005)

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18 août 2011 4 18 /08 /août /2011 12:16

Point fort du programme centré sur les Temps modernes, la monarchie absolue en France est un grand classique des programmes scolaires : cycle 3, quatrième, seconde...
Pour les élèves de primaire, on insiste volontiers sur un règne en particulier, celui de Louis XIV, et sur un édifice : Versailles. Le programme du concours et celui du cycle 3 entérinent ce changement en intitulant ce point fort : Louis XIV, un monarque abolu.
Vous n'aurez pas de grandes difficultés à trouver une documentation abondante sur le sujet de la monarchie absolue et sur Versailles. Le site officiel du château est d'ailleurs particulièrement riche.

Si vous voulez avoir un point de vue original sur quelques parties du château, je vous laisse le soin de découvrir des articles rédigés par mes élèves de Première ES qui ont profité en mars 2007 d'un après-midi un peu frisquet pour visiter le site. Certains ont ramené dans leurs bagages quelques clichés personnels de ce voyage scolaire. Connaissez-vous le temple de l'amour ? les jardins de l'Orangerie ? ce que l'on trouve sur la porte des appartements du roi ? la plus belle façade du château ? le bassin de Latone ? la façade que l'on découvre quand on vient de la ville ?

Si vous voulez être incollable sur l'absolutisme, l'ouvrage de référence reste celui de Joël Cornette, intitulé Absolutisme et Lumières (1652-1783) et sorti en 2005. Le même auteur a aussi rédigé une précieuse documentation photographique sur le sujet sortie en 2006.

Cet ouvrage a en tout cas l'immense mérite de faire le lien avec un autre aspect du programme, celui consacré aux Lumières. Le dossier de l'épreuve majeure en 2006 dans le groupement académique de Lyon avait abordé ce point, en partant notamment de tableaux, de planches de la fameuse Encyclopédie, dont la bibliothèque nationale de France offre une découverte enrichissante.

Là aussi, vous n'aurez guère de difficultés, à l'aide d'un manuel scolaire de seconde ou de quatrième de faire le tour de cette question. Attention toutefois à ne pas limiter vos recherches au domaine politique, mais aussi à bien cerner les contestations sociales issues du mouvement des Lumières qui ont contribué à l'éclatement de la société d'ordres sous la Révolution française. Vous pencher sur l'oeuvre de Voltaire ou de Beaumarchais, notamment certains passages du Barbier de Séville ou du Mariage de Figaro, pourrait être profitable ! Là encore, l'exposition en ligne de la BNF, Les Lumières, un héritage pour demain, sera très précieuse.


PARIS-2007-015.jpgUne partie de la Galerie des Glaces étrangement vide et encore en réfection au printemps 2007. Idéal pour se reposer, à moins que l'étude du coucher et du lever du roi constitue un symbole possible d'une société encadrée et d'un pouvoir absolu (voir ce qu'en pense Norbert Elias).

PARIS-2007-011.jpg

PARIS-2007-022-copie-1.jpgLe château vu depuis l'Orangerie

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17 août 2011 3 17 /08 /août /2011 09:22

Pour ceux qui ignoreraient ce qu'est le programme de l'histoire des arts au cycle 3, ils seront sans doute surpris par la quantité importante des oeuvres à aborder. Ces oeuvres explorent la sphère artistique dans sa diversité et le Moyen Âge n'échappe pas à la règle. Comment mettre de l'ordre dans l'inventaire à la Prévert qui nous est offert ?

D'abord en repérant bien les thèmes au programme d'histoire qui peuvent justifier un sujet Histoire/Histoire des Arts. Il y en a essentiellement deux : le rôle de l'Eglise au Moyen Âge et les contacts entre les chrétiens et musulmans. De ce constat, on peut déjà dégager une évidence. A la période médiévale, l'art revêt une dimension sacrée et beaucoup d'entrées du programme s'en font l'écho : art roman dans la sculpture et l'architecture des églises, art gothique dans la sculpture et architecture des cathédrales en incluant le vitrail, mais aussi le manuscrit enluminé, sans oublier la mosquée.

Mais, pour le Moyen Âge, c'est aussi dans les manifestations artistiques profanes, qu'il faut porter son attention : château fort, avec les tournois, les troubadours, la cité fortifiée, la maison à colombage...

Bref, l'historien et l'historien des arts a relativement de quoi s'occuper pour cette question. Mais, que l'on se décourage pas, manantes et manants, voici de quoi satisfaire votre appétit de curiosités esthétiques médiévales. D'abord, le site incontournable du CRDP d'Alsace qui vous permettra d'accéder à de très nombreuses ressources à partir des oeuvres figurant au programme, ce qui vous évitera de vous disperser inutilement... même si l'art permet de joindre l'inutile à l'agréable.

Vitrail_Chartres.jpgMagnifique vitrail de la cathédrale gothique de Chartres rappelant qu'il n'y a pas que le Beaujolais nouveau dans la vie

 
Mais le panorama ne serait sans doute pas complet si nous n'utilisions pas également d'autres sites comme Richesheures, un site dédié à l'architecture médiévale, permettant notamment de découvrir une citadelle fortifiée par excellence, celle de Carcassonne.

carcassonne-v01.jpg

Mais l'un des sites les plus remarquables par sa beauté et sa richesse, est sans doute celui qui concerne les enluminures au Moyen Âge. A savourer sans modération les visites virtuelles.

Terminons enfin par quelques ressources pour retrouver un sujet fort bien traité par les manuels scolaires, celui de l'art roman et de l'art gothique. Comment tout comprendre à ces deux courants artistiques qui mirent en scène les croyances des fidèles ? En consultant le très beau travail en cinquième d'une collègue de l'académie de Reims, qui permet de retenir les idées majeures visuellement et très simplement avec son très beau livre d'images numériques. Vous pourrez alors appliquer vos connaissances à un exemple bien particulier : celui de la basilique de Vézelay qui offre la particularité de mêler art roman et art gothique.

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16 août 2011 2 16 /08 /août /2011 09:12

Pour cette question à contenu double (découverte d'une autre civilisation : l'Islam et échanges et contacts entre chrétiens et musulmans en Méditerranée avec notamment les Croisades), on pourra se plonger dans des lectures des plus stimulantes intellectuellement, notamment pour aborder d'un point de vue historique, la troisième religion monothéiste : l'Islam. Le grand spécialiste en France des textes coraniques était sans nul doute le regretté Alfred-Louis de Prémare qui est décédé. Néanmoins, vous pourrez trouver trace de ses interventions et écrits à partir des quelques liens suivants. Tout d'abord à partir des actes du séminaire "Religions et modernité" : - Alfred-Louis de Prémare : L'approche sociologique des figures religieuses, Muhammad

- Alfred-Louis de Prémare : La formation des écritures islamiques

Autre site intéressant sur l'Islam, celui de Gilbert Grandguillaume et notamment son compte rendu d'un livre d' A-L de Prémare.

Enfin, on peut aussi s'interroger sur le genre biographique concernant les figures religieuses, notamment avec le travail d'une historienne : - Jacqueline Chabbi : Mahomet . Pour cette question, comme pour l'enseignement du christianisme par exemple, il faut bien prendre garde de différencier ce qui est du domaine de la croyance et de la tradition religieuses de ce qui est du domaine de l'histoire (c'est à dire la reconstitution du passé avec des sources). Par rapport au programme précédent, les candidats au concours ne devront plus vraiment aborder dans le détail l'Islam dans sa construction politique et ses divisions religieuses. C'est le concept de civilisation qui prime ici : c'est à dire une approche avant tout culturelle. D'où la nécessité de se demander ce que la civilisation arabo-musulmane (l'Islam n'étant pas une civilisation) avait comme signes distinctifs notamment par rapport à la Chrétienté occidentale et ce qu'elle a pu apporter aux Occidentaux.


La deuxième partie du contenu de ce point fort du cycle 3 offre moins de difficultés d'ordre scientifique : il s'agit des différents contacts entre chrétiens et musulmans en Méditerranée. Ce point est abordé notamment dans le programme des classes de seconde du lycée général et technologique. Dans les manuels, vous trouverez  largement de quoi alimenter votre réflexion et de quoi vous constituer les connaissances de base. La Bibliothèque nationale de France présente une excellente exposition virtuelle en ligne, consacrée à un voyageur-géographe arabe du XIIe siècle, Al Idrisi, parcourant la Méditerranée et témoin privilégié des contacts entre civilisations. L'association des professeurs d'histoire-géographie (APHG) a mis en ligne depuis fort longtemps une conférence d'un médiéviste sur le thème de la Méditerranée au XIIe siècle.
Dans le très riche site académique d'Aix-Marseille, vous trouverez enfin des éléments intéressants consacrés notamment à la Croisade.

urbain_II_preche_croisade.gifLe Pape Urbain II appelant à la Croisade en 1095 tel qu'il était representé par François Guizot dans son Histoire de France en 1875.

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Published by G. SABATIER - dans HISTOIREGEOCRPE Archives
15 août 2011 1 15 /08 /août /2011 09:04

Deux nouveaux intitulés pour le programme 2009-2010 du concours... La question sur le rôle de l'Eglise était déjà bien présente entre les lignes du précédent programme (notamment abbayes et cathédrales). Par contre celle concernant les relations entre seigneurs et paysans est à nouveau objet d'études pour les cycles 3. Elle nous renvoie aux principes de fonctionnement de la société médiévale, qui s'est mise en place progressivement dans l'Occident médiéval du fait du désordre issu des invasions et par l'affaiblissement du pouvoir impérial ou royal.

 

Un premier écueil consiste à éviter de réduire la question à l'analyse des châteaux forts... avec une description par le menu des différents éléments constitutifs de ces forteresses. Evidemment, cela passionne les élèves mais auront-ils compris ce qu'est une société médiévale hiérarchisée et inégalitaire où les relations entre les hommes sont des relations de dominants/dominés mais où les deux parties (seigneurs et paysans) sont également unies par un contrat moral et des actes juridiques (comme les terriers où sont consignées les banalités) ?
Pour commencer, je préconise donc de bien connaître les caractéristiques de cette société médiévale occidentale en évitant de s'écarter du sujet. Par exemple, les liens de féodalité et de vassalité ne sont pas à connaître pour cette question car ils concernent seulement les relations entre les seigneurs (plus ou moins puissants). Le cadre qui doit servir de base à l'étude est celui de la seigneurie, c'est à dire l'espace sur lequel l'autorité du seigneur rayonne, où il exerce son ban (son autorité). Les manuels de 5ème font assez bien le tour de la question. Ils vous seront d'une aide précieuse.

Cette seigneurie englobe bien entendu le château et c'est à ce moment là que son étude prend toute sa pertinence car il est à la fois un lieu dominant dans l'espace et aussi un outil de rayonnement du seigneur pour s'assurer une domination en proposant une protection à la population paysanne aux alentours. Beaucoup de sites Internet pourront vous être utiles pour montrer la fonction de cet édifice aux élèves : château de Langeais avec la contribution du grand médiéviste Jean Favier, ou plus proche de nous, celui de Murol en Auvergne. Mais la seigneurie n'est pas toujours laïque, beaucoup de seigneuries sont également d'origine ecclésiastique : les grands abbés ayant notamment cumulé pouvoir spirituel et temporel en profitant de l'affaiblissement de l'autorité royale . Il faut donc bien insister sur le fait que le seigneur n'est pas toujours un noble chevalier, il peut s'agir d'une confrérie religieuse, d'un ordre (voir le numéro 217 de la revue Histoire publié en janvier 1998), mais aussi de milices bourgeoises (celles qui dirigent les villes) qui ont pu également récupérer une partie du pouvoir. La question est donc beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît à première vue. 
Pour vous aider, vous pourrez compter sur le magnifique site de la Bibliothèque nationale de France propose un panorama très complet de ressources iconographiques pour aborder le Moyen-Âge. Cliquez sur ce lien pour les découvrir... La visite n'a rien d'une corvée...

paysan.jpgCalendrier de l'abbaye de Saint Germain des Prés au XIIIe siècle - représentation du mois de juillet avec la moisson

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14 août 2011 7 14 /08 /août /2011 22:14
SEMAINE DU 6 AU 12 AOUT
Hermétique
 anneederniereamarienbad.jpgFilm sur la mémoire, comme tous les films d'Alain Resnais, L'année dernière à Marienbadne se laisse pas facilement admirer et appréhender. Raison de plus pour le regarder sur Arte lundi 8 août à partir de 20 heures 40. 
 
 Deuxième long métrage d'Alain Resnais, après Hiroshima mon amour (1959), L'année dernière à Marienbad tourné en 1961 dans le château de... Marienbad, dont on peut admirer les jardins à la française, explore les mêmes thèmes du souvenir et de l'oubli, mais en poussant encore plus loin les expériences cinématographiques, dans la lignée du Nouveau Roman, d'Alain Robbe-Grillet, scénariste du film. 
Inutile de faire un résumé de ce film à l'esthétique parfaite, que tout bon photographe qui se respecte ne cessera d'apprécier, car, selon les auteurs, il s'agit d"un film dont on ne saurait jamais laquelle est la première bobine". Comprendre L'année dernière à Marienbad est un véritable défi, mais en apprécier l'austérité et la beauté est à la portée de tous. Arte a cependant tout prévu pour nous éclairer sur cette oeuvre fantomatique et envoûtante en poursuivant la soirée avec un documentaire présentant les coulisses du tournage, à partir d'un film en 8 mm réalisé par une des actrices, permettant de découvrir que sur le tournage, tout le monde, acteurs compris, ignorait le sujet de l'oeuvre. Cependant, on apprend que, comme il l'avait déjà fait pour Hiroshima mon amour et surtout de Nuit et brouillard, Alain Resnais voulait à travers ce film évoquer les affres de la mémoire. Il emmena d'ailleurs l'équipe de tournage non loin du château de Marienbad, pour y découvrir un camp de concentration, le sinistre Dachau. 
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14 août 2011 7 14 /08 /août /2011 08:47

Ce point fort concernant l'histoire médiévale n'est pas le plus difficile. On retourne à une histoire nationale avec une réflexion autour de la notion d'Etat dans sa double dimension : autorité et administration d'un territoire.
Le piège consisterait à envisager la question de la naissance de l'Etat royal à partir d'une approche chronologique et dynastique peu porteuse de sens. Les élèves du cycle 3 n'ont pas à connaître la chronologie des rois de France d'Hugues Capet voire de Clovis à Louis-Philippe... Par contre, ils ont quelques personnages repères à appréhender pour cette période comme Saint Louis et Jeanne d'Arc.  Des questions concernant ces deux personnages  ne sont pas à exclure le jour du concours. Il s'agira alors pour le candidat de ne pas sombrer dans le piège biographique mais de voir quelles ont été les modalités de leur contribution, à des époques différentes (XIIIe pour l'un, XVe pour l'autre), à l'établissement d'une autorité royale... mais aussi pourquoi ils sont devenus des personnages importants de l'histoire de France.

Pour les passionnés d'histoire médiévale et des rois de France, vous pouvez vous adonner à la lecture du très grand Saint Louis de Jacques Le Goff, paru il y a plus d'une dizaine d'années désormais mais qui est une référence absolue en matière d'histoire biographique. L'ouvrage a, avec bien d'autres, contribué au renouveau de ce genre et explique, en partie, l'irruption dans les programmes du cycle 3 d'une liste de personnages à connaître, concernant principalement l'histoire de France, irruption confortée par le programme de 2008.
 
louis-9.gifDeux représentations de Saint Louis, canonisé très rapidement par l'Eglise catholique, rappelant à la fois la religiosité du personnage et son pouvoir temporel sur le peuple et l'Etat français (main de justice, sceptre,...)   Pour vous éviter de vous égarer dans de fastueuses révisions, mettez bien l'accent sur les apports des Capétiens à partir du Xème siècle (inutile de tout savoir de Clovis à Charlemagne) mais soyez capable de faire référence à des éléments précédant cette dynastie. Par exemple, il faut connaître le baptême de Clovis qui marque l'alliance de l'Eglise avec le pouvoir royal et se retrouve dans la cérémonie du sacre qui "couronne" cette alliance sous la monarchie capétienne. Vous trouverez les informations à connaître sur cet événement majeur de la chrétienté à cette page et vous comprendrez notamment pourquoi la date de ce baptême est incertaine.

Le programme de 2008 prévoit, chose nouvelle, un détour plus important consacré à la dynastie carolingienne avec son plus illustre représentant, Charlemagne. Les manuels de 5ème actuels suffiront amplement à vous remettre à jour sur l'empereur à la barbe fleurie et son oeuvre en matière d'affermissement du pouvoir... impérial. Ainsi ce n'est pas tant le règne de Charlemagne qui intéressera le candidat au concours que l'importance, à partir de son règne, de la cérémonie du couronnement pour ceux qui incarneront l'autorité royale en France.

Pour avoir quelques pistes de réflexion sur la diffusion de l'autorité royale en France dans le contexte féodal du Bas Moyen Âge (Xe-XVe siècles), vous pouvez consulter une fiche assez succinte mais claire de l'université du Mirail de Toulouse. Le texte vous donnera notamment une vue d'ensemble assez intéressante, en replaçant l'évolution du pouvoir en France dans un contexte européen.

     Enfin, vous pourrrez lire les différentes marques du pouvoir (qu'il soit royal ou républicain) sur la capitale française en partant de la visite du Louvre en tant qu'édifice transformé de Philippe Auguste... à Jacques Chirac. Le musée met en ligne cette visite très instructive que l'on peut également suivre sur place avec des conférenciers de haut vol !



 Dernier point du programme, la fameuse Guerre de Cent Ans qui s'étendit en fait sur 116 ans (de 1337 à 1453). Il faut en connaître, de manière sommaire, les origines, notamment le problème de la continuité dynastique après la mort rapide des héritiers de Philippe Le Bel, le déroulement mais surtout insister sur une de ses protagonistes, une certaine Jeanne, née à Domrémy au XVe siècle et qui se signala entre 1429 et 1431 par sa participation à la restauration du pouvoir monarchique français considérablement affaibli. Attention à ne pas verser dans l'écueil hagiographique, d'autant que beaucoup de sites Internet présentent des éléments de la vie de Jeanne comme des vérités qui ne le sont pas... pour les historiens. Cet article fait assez bien le tour de la question mais la lecture des quelques pages qui lui sont consacrées dans Les lieux de Mémoire de Pierre Nora vous seront aussi d'une aide précieuse.

 

jeannedarc.jpgEntreé de Jeanne d'Arc à Orléans, oeuvre réalisée par Jean-Jacques SCHERRER (1887) qui s'inscrit dans le contexte de la constitution du mythe de Jeanne à la fin du XIXe siècle.

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13 août 2011 6 13 /08 /août /2011 08:33

Nous procédons ici à un nouveau regroupement entre 2 questions de géographie au programme du CRPE 2010 et qui figurent dans les intitulés du programme de cycle 3, dans un souci de cohérence.

Pourquoi ce choix ? Pour construire avec les élèves et les étudiants préparant le concours, une notion géographique sous-jacente mais, hélas jamais explicite : celle de milieu. Pour le géographe, le milieu est la corrélation entre des éléments naturels et les transformations effectuées par l'homme. On parle donc de milieu anthropique car il n'existe pas, notamment pour le territoire français, de milieu qui soit resté purement naturel. Si c'est le cas (parcs nationaux, espaces enclavés des territoires ultramarins...), c'est un choix des hommes que de ne pas les aménager, donc ils sont eux aussi le produit d'une action humaine.

Dans un premier temps, le candidat au CRPE aura intérêt à bien revoir les caractéristiques physiques du territoire français (un manuel de 4ème voire de Première sera une aide précieuse). Une fois revues les connaissances de base sur relief, climat, morphologie du territoire français, on devra se pencher sur l'analyse de quelques paysages en montrant qu'ilssont le résultat de la combinaison des données naturelles. On parle ici de domaines bioclimatiques (comme le domaine méditerranéen, océanique, continental, montagnard).

climat_france.gif
Un classique  : la carte des grandes zones climatiques en France.  A connaître mais il faut aussi savoir quels types de paysages ces climats, associés au relief, produisent.

 

Sur le blog Sports-Santé d'une certaine Véro, consacré notamment à la randonnée, on trouve de magnifiques paysages méditerranéens : ici une formation végétale caractéristique de la garrigue, mais aussi la trace d'un aménagement humain fort ancien : une voie de communication remontant à l'époque romaine. Un bon moyen de rapprocher l'histoire et la géographie !
paysage-m-diterran-en.jpg

 

Après avoir abordé les caractéristiques naturelles et les paysages qui en résultent, il faut vite réintroduire l'homme sous peine d'oublier de faire de la géographie. Or, une question du programme réclame de s'intéresser, toujours au niveau de l'espace français aux principales activités en France. Le risque est grand ici de ne pas faire de la géographie mais de l'économie. Ainsi, en liant la question précédente à celle-ci, on peut à partir des paysages montrer aux élèves comment ceux-ci ont été transformés par l'homme.  

Il semble opportun de dresser ici une typologie des paysages en fonction des grands secteurs d'activités de l'économie, en prenant soin de bien les séparer pour une étude en cycle 3 (le fait d'analyser des paysages présentant une diversité d'activités est plutôt le propre du collège). Ainsi, on pourra étudier des paysages liés à l'activité agricole, d'autres liés à l'activité industrielle pour terminer par ceux liés aux activités de services. Pour le concours, des dossiers peuvent facilement être constitués autour d'une des activités avec des liens évidents avec l'éducation au développement durable. Mais, on peut aussi très bien concevoir une question de mineure du type : "les caractéristiques -ou les évolutions- des paysages agricoles-ou industriels ou de services".
Cette question n'est pas abordée en tant que telle dans le secondaire mais les candidats trouveront là encore des éléments utiles dans un manuel de 4ème et surtout dans un manuel de Première, notamment pour 2 chapitres : "l'espace économique français" et "des milieux entre nature et société" (personnellement, c'est mon chapitre préféré).

Pour les paysages agricoles, on trouvera aussi des ressources sur la toile : le site de l'INRA (bien placé en la matière) aborde cette question même si c'est hélas de manière assez ancienne (1995), en présentant des paysages et en insistant sur la subjectivité du choix des photographies, ce qui est une démarche très intéressante. L'écueil consiste, en effet, notamment avec les élèves, de leur faire croire que le paysage explique tout alors qu'il n'est qu'une vue partielle et forcément tronquée de la réalité.

Pour les paysages liés aux activités tertiaires, l'affaire devient plus compliquée car ces derniers sont très nombreux et leur localisation est moins facile à établir que les précédents. Cela peut évidemment concerner les paysages proches des centres-villes historiques en pleine mutation, comme le quartier de la Part-Dieu à Lyon ou celui de Châteaucreux à Saint Etienne, mais aussi les paysages de périphéries où se développent les services (sports, cinéma, commerces...). Le lien avec les différents paysages urbains est  ici nécessaire à établir.

 

cheveauxbleus.jpgUne vue du quartier de Chateaucreux et du siège d'un grand groupe de distribution pris depuis le parvis de la gare avec les Chevaux bleus d'A. Smati. Un véritable quartier d'affaires s'est développé,  fondé sur les services, qui a notamment profité d'une opération de rénovation urbaine  de grande ampleur avec la disparition d'entrepôts et aussi d'une célèbre chocolaterie. Le quartier devait aussi accueillir le nouveau siège du Conseil général de la Loire mais le déménagement paraît repoussé pour ne pas dire ajourné. (D'autres très belles photographies sur le site Saint-Etienne en photos).

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12 août 2011 5 12 /08 /août /2011 08:26

Voici quelques pistes pour la correction de la question de géographie proposée en exercice de préparation au concours de septembre 2010 pour les étudiants de l'IUFM. 


Le sujet était : Les réseaux de communication et de transport en Europe

Carte 1 : les grands axes et noeuds de transport en Europe
transportsenEurope.jpg
ATTENTION, comme pour l'histoire, le corrigé qui suit est très précis et détaillé : il n'est donc pas un corrigé modèle pour l'épreuve. Il permet de compléter les cours et la formation sur ce thème.

Depuis les années 50, on assiste à une intensification des échanges favorisée par la mondialisation. Dans ce contexte, les transports et les réseaux de communication jouent un rôle fondamental dans la vie économique des états. Les infrastructures de communication forment des axes, des nœuds et des carrefours qui influencent le développement des activités et la répartition des hommes. L’étude se fait à l’échelle européenne car le réseau français est totalement connecté à celui de nos voisins européens (docs 1 et 2). Un réseau de transports et de communication est un ensemble de moyens permettant la circulation des hommes et la mise en relation des activités.

   Plan possible sur ce vaste sujet :

1)    Les infrastructures de transports renforcent la polarisation du territoire européen autour de qqes grandes métropoles (carte 1)

-         c’est le cas des plateformes aéroportuaires, regroupant autour des grands aéroports des zones d’activités multimodales associant industries de pointe, services aux entreprises, hôtels, plateformes multimodales ; citons par exemple le cas de Paris, de Londres ou de Francfort ;

 -         c’est aussi le cas des trains rapides, comme les TGV, qui renforcent les grandes agglomérations ; en France, tout le réseau est en étoile autour de Paris ; cela a profité à des villes comme Strasbourg récemment (TGV est)  mais on veut bien dans la carte n°2 que cet élément peut rapprocher des espaces (notamment ceux de l'Europe du Nord-Ouest et en particulier de la mégalopole) qui seront bien desservies par les réseaux les plus performants comme cela peut en éloigner (Sud de l'Europe en particulier). Aujourd'hui, c'est d'abord la distance/temps qu'il faut prendre en compte dans les transports. Ainsi, les transports, notamment les lignes à grande vitesse, sont devenus de véritables éléments de ségrégation spatiale.

DOCUMENT 2 : Anamorphose de l'Europe par TGV
AnamorphoseTGV.jpg
-         quant au réseau routier, qui domine largement pour le transport de passagers (90% en général) comme de marchandises (2/3 à ¾ selon les pays européens), il est lui aussi concentré autour de ces grandes métropoles (Paris, Londres, Bruxelles à l’ouest ; les capitales également en Europe de l’est : Varsovie, Bucarest, Prague…).

 
2)    certains réseaux de transports et de communication permettent une large ouverture de l’Europe sur le monde et de bonnes liaisons intra-européennes (carte 1)

-         citons d’abord les ports, comme ceux de Rotterdam (3ème mondial au 1er janvier 2008, ancien n°1), Anvers, Londres ou Marseille (le 1er français), permettant une circulation en hausse de conteneurs et de produits pétroliers notamment ;

-         c’est aussi le cas des voies fluviales : si la France a quasiment laissé de côté ce mode de transport, il ne faut pas oublier le rôle essentiel de l’axe rhénan ou de la liaison Rhin-Main-Danube ;

-         les réseaux de télécommunications concentrent leurs grands sites logistiques dans les métropoles ; mais cela permet aussi d’aménager le territoire, de réduire les déséquilibres régionaux et nationaux ; ainsi, les ZTA, les Zones de Télécommunication Avancées, comme le Futuroscope de Poitiers ou Eurotéléport à Roubaix, permettent un développement rural ou périurbain, ainsi que le maintien ou le renforcement d’activités dans les régions plus à l’écart des réseaux de transports classiques . Ici, l’enjeu est l’aménagement du territoire.
  
 
3)    Une géographie des réseaux entre centres et périphéries (cartes 1 et 2)
 
-         les réseaux de transports et de communications se concentrent autour des grandes métropoles européennes et montrent une domination écrasante de la dorsale ou mégalopole européenne : très forte densité des réseaux, autour de l’axe rhénan (voie fluviale, port maritime, voies ferrées et autoroutes, grands aéroports comme Francfort et Londres, qui sont 2 des 3 plus grands européens avec Paris, grand hinterland ou arrière-pays pour les échanges);
 
-         les périphéries dynamiques, où les réseaux de communication et de transports restent denses (France de l’est et région parisienne, Italie du nord, Allemagne, Suisse, Autriche), avec l’axe majeur du TGV Paris-Lyon-Marseille ; et les grands ports comme Marseille ou Gênes ;
 
-         les périphéries intermédiaires, où les réseaux se concentrent autour de quelques grandes liaisons, comme Madrid-Barcelone ou Barcelone- Séville en Espagne, Gênes-Rome-Naples en Italie ou Varsovie-Cracovie-Budapest en Europe de l’est ; avec des ports importants comme Barcelone (liaisons avec les Baléares et l’Afrique du nord), Athènes sur la mer Egée ou Istambul sur le Bosphore ;
 
-         enfin, les périphéries délaissées ou marginalisées, où les réseaux sont très peu denses et actifs, comme en Scandinavie, dans les Balkans et en ex-URSS (Russie, Ukraine…).
 

4)    Des réseaux pensés de plus en plus à l’échelle de l’Europe et dans un objectif de développement durable

-       insister aujourd’hui sur le fait que l’on pense aux réseaux dans l’optique du développement durable (exemple : le ferroutage, développé en Suisse et Autriche, est au cœur de la liaison Lyon-Turin en construction ; priorité donnée aux modes de transports doux ; développement du télétravail…) ; le poids des associations locales, des écologistes, est davantage pris en compte ;

 -      le développement des réseaux dépend largement des choix politiques des états (exemple : l’autoroute la Méridienne en France, le viaduc de Millau) et de l’UE, qui favorise auj les connexions de réseaux entre pays européens (exemple : liaisons Pologne-Allemagne ou France-Espagne).
 
 Conclusion : des réseaux de communications et de transports inégalement répartis à l’échelle européenne, bien plus denses à l’ouest qu’à l’est du continent ; des réseaux qui se renforcent et se modifient, et qui prennent de plus en plus en compte le développement durable.
 
 
 ELEMENTS VALORISES OU PENALISES POUR LE CONCOURS   :
-          Travail problématisé (bonne approche du sujet, avec capacité à cerner à la fois communications et transports, cadre spatial respecté et non limité à une partie de l’Europe)

-          Maîtrise d’un vocabulaire géographique précis (types de réseau, moyens de transports et de communication, densité, mégalopole, centres, périphéries, enclavement, desserte, polarisation, …) 

-          Recours à des localisations précises et pertinentes 

-          Référence aux deux cartes et analyse de leur contenu respectif.

-          Absence de maîtrise de l’expression écrite, fautes d’orthographe

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11 août 2011 4 11 /08 /août /2011 08:19

Voici quelques pistes pour la correction de la question d'histoire/histoire des arts proposée aux étudiants de l'IUFM de Saint Etienne dans le cadre de leur préparation au concours.


Le sujet était : Les édifices religieux au Moyen-Âge, oeuvres d'art et de foi.

Attention, cette correction n'est pas ce qui était attendu des candidats, elle sert aussi à compléter le contenu des cours et de la formation.

En Europe, au Moyen Âge les croyances imprègnent tous les actes de la vie et à partir du Xème siècle, on assiste à un essor sans précédent du nombre d’édifices religieux. Les réformes monastiques successives font se multiplier les abbayes, c’est  aussi l’époque où se construisent et se reconstruisent les cathédrales et où s’autonomisent la plupart des paroisses rurales groupées autour de leur église. Cet élan de construction donne naissance aux Xème et XIème siècle à l’art roman puis à partir du XIIème et  XIIIème  siècle à l’art gothique. Comment  ces édifices qui nous impressionnent toujours aujourd’hui par les qualités artistiques de leur construction ou de leurs décors sont-ils le reflet des préoccupations du temps ? Quel est à l’époque le sens de ces œuvres d’art ?  Quelle expression de la foi permettent-elles ?

Abbayes, églises et cathédrales sont des bâtiments au service de la foi à plusieurs niveaux.

Elles attestent déjà de l’ampleur de celle-ci par leur taille, le temps qu’il fallait consacrer à leur édification compte tenu des moyens techniques de l’époque, par leur coût qui alimentait l’économie de toute une région mais nécessitait de rassembler des capitaux considérables et des artisans de talent. Ces aspects sont autant de moyens utilisés pour témoigner à Dieu du respect des hommes et de leur reconnaissance. Leur élévation qui ne cesse de progresser (de l’art roman à l’art gothique par ex.) marque la volonté de se rapprocher de Dieu mais aussi de créer une atmosphère magnifiée par les jeux de lumière à partir du moment où vitraux et rosaces éclaireront des vaisseaux de plus en plus hauts et de plus en plus lumineux. De  cette architecture doit émaner une force émotionnelle capable d’exprimer dans la matière ou par la lumière la  puissance divine et les valeurs d’espérance et d’éternité du message chrétien, la clarté donnant en même temps une image de paradis (document 2).

Ce sont aussi des moyens d’enseigner la foi, de l’approfondir ou de la conserver. Leur décor est un des  moyens  privilégiés d’édification de la foi des fidèles.

La vie au Moyen Âge  est marquée en permanence par une confrontation directe avec la mort (espérance de vie moyenne : 30/35 ans) et une des premières fonctions de la religion chrétienne est d’apporter l’espérance d’un au-delà souriant après la mort pour tous ceux qui l’auront mérité. Les tympans sculptés à l’entrée des églises ou cathédrales figurent ainsi souvent le jour du jugement dernier pour le rappeler au croyant ou le mettre en garde si sa vie ne respecte pas les consignes de l’église (doc 2). Les sculptures des chapiteaux romans  ont ainsi pendant plusieurs siècles eu pour fonction d’enseigner les vices ou les vertus ou d’effrayer les fidèles avec leurs monstres figurant Satan. Pour certains historiens, ces sculptures avaient un pouvoir prophylactique et protégeaient la communauté. Les décors racontent aussi dans la pierre ou en peinture les différents épisodes de la Bible, de la vie de Jésus ou des Saints.

Eglises et cathédrales  sont des édifices destinés d’abord aux pratiques religieuses et leur organisation correspond aux besoins de celles-ci  et de leurs évolutions. Leur plan  et leur agencement se complexifient donc au fur et à mesure de l’évolution des pratiques mais sont aussi symboliques.

Toute l’organisation des monastères et des abbayes gravite par exemple autour du cloître qui, accolé à l’église, constitue le centre de la vie communautaire et symbolise à la fois la clôture des moines et la perfection de la vie à laquelle ils aspirent (document 1). Même lorsque les monastères acceptent l’entrée de fidèles à l’intérieur de l’église il y a une séparation stricte entre les moines et ceux-ci par l’usage de portes d’entrée dans l’église séparées, et parfois même la présence d’une barrière réelle,  le jubé.  Le plan en croix de la plus simple des églises rappelle la croix du Christ et l’autel où se déroule la messe, à la croisée de la nef et du transept, permet aussi de séparer le chœur  réservé au clergé de la nef réservée aux paroissiens. Les reliques des saints sont en principe conservées sous l’autel et au fur et à mesure que le culte des saints s’impose et rassemble un nombre de plus en plus considérable de fidèles les déambulatoires se développent autour du chœur pour permettre la procession des fidèles autour des reliquaires. De la même manière sous l’influence de Cluny (fin du Xème  siècle) se développe le culte des défunts et  les autels vont se multiplier pour pouvoir célébrer plusieurs offices en même temps. Parallèlement, les églises vont se voir adjoindre de multiples chapelles pour célébrer la mémoire des principaux donateurs.

L’embellissement des églises et l’évolution des styles architecturaux correspond à la volonté de bâtir des édifices toujours plus parfaits pour servir la foi et la répandre. L’art roman  correspond plutôt à l’influence des communautés monastiques organisant l’espace rural (document 1), alors qu’à l’essor urbain qui s’amorce à partir de la fin du XIème siècle correspond plutôt l’art gothique lié aux grands chantiers des cathédrales, mais le passage de l’un à l’autre se fait progressivement et dans de nombreux édifices cohabitent diverses influences. De la même manière chaque réforme religieuse est l’occasion de débattre et de traduire dans la pierre les grandes préoccupations de leurs penseurs. On peut ainsi opposer la simplicité des formes ou du décor des cisterciens (document 1) ou des mendiants voulant affirmer la simplicité comme valeur,  aux recherches de faste et de grandeur des clunisiens ou du gothique ,  mais au-delà de ces courants artistiques,  l’important est de replacer ces édifices religieux dans un contexte général où le rapport avec Dieu s’exprime dans  le travail, que ce soit celui des moines cultivant et/ou priant  ou dans celui nécessaire à l’édification de ces œuvres d’art qui sont d’abord en leur temps une offrande à Dieu avant d’être des œuvres d’art, l’art étant en lui-même un moyen de se rapprocher de Dieu ou de mieux le servir.
                                                                                           

ELEMENTS QUI POURRAIENT ÊTRE VALORISES OU PENALISES  :

-          Travail problématisé  (bonne approche du sujet : mise en relation entre arts et croyances, travail qui ne repose pas sur une approche restrictive comme les différences roman/gothique)

-          Capacité à dégager des exemples précis et pertinents en utilisant notamment les documents donnés (analyse du tympan de l'abbaye).

-          Travail organisé mettant en valeur des idées et non pas une accumulation de connaissances

-          Absence de maîtrise de l’expression écrite, fautes d’orthographe

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10 août 2011 3 10 /08 /août /2011 08:14

Voici le corrigé (très élaboré) avec beaucoup de détails sur les caractéristiques de la Renaissance artistique en France, sujet proposé dans le cadre du semestre d'été proposé par l'IUFM de Saint Etienne.

 

Le XVIe siècle est la principale période pour la Renaissance dans de nombreux foyers européens. Au niveau artistique, cette dernière se caractérise par un mouvement au sein duquel plusieurs générations d’artistes, développent une nouvelle vision du monde en apparente rupture avec la période médiévale. Cette rupture se manifeste notamment dans l’art : peinture (document 1), architecture (document 2), gravure (document 3).  Plusieurs foyers de la Renaissance se dégagent que l’on retrouve également : les foyers italiens (documents 1 et 3), français (document 2) et flamand (document 3). Quels éléments permettent de caractériser la Renaissance artistique en Europe au XVIe siècle ?
 

I La Renaissance dans la peinture en Italie (document 1)

 Le tableau de Raphaël, le Mariage de la Vierge, rappelle plusieurs caractéristiques de la Renaissance en peinture :

- L’utilisation d’un sujet religieux mais replacé dans son époque : il s’agit ici du mariage de la Vierge (Marie est reconnaissable à son traditionnel manteau bleu). Face à elle, se trouve Joseph (manteau doré), le seul à être barbu entouré des autres prétendants. Ils ont été rassemblés par le Grand Prêtre devant le temple de Jérusalem, à l’arrière plan pour choisir l’époux de la Vierge. Tous les prétendants portent un branchage mais seul le rameau de Joseph fleurit : c’est l’élu. Le mariage est représenté par le don de l’anneau nuptial de Joseph à Marie. La suite de la scène, l’installation de Marie dans la maison de Joseph à Nazareth, est évoquée par la présente de ses suivantes à gauche du tableau.  On retrouve donc un message religieux (le renouvellement de l’alliance sacrée entre les hommes et Dieu) mais les nombreux personnages profanes (suivantes, prétendants), les silhouettes à l’arrière plan banalisent la scène. Le choix des couleurs, très chaudes, l’attention portée aux détails des vêtements rappellent le début du XVIe siècle et la richesse des bourgeois italiens plus que l’époque de la Vierge. Le tableau est également une œuvre de commande, de riches mécènes (famille Albizzini), un retable pour parer une église contenant la chapelle de cette famille.

- L’utilisation de la peinture à huile : venue d’Europe du Nord, son usage s’est répandu en Italie, elle est aussi utilisée avec l’œuf. Ses deux liants permettent de combiner différents avantages : l’huile permet de créer des effets optiques nouveaux en introduisant la transparence, ce qui donne profondeur et relief.

- L’utilisation de la perspective : il s’agit ici d’une perspective géométrique avec une composition très élaborée, appliquant les principes du fameux nombre d’or ou divine proportion (formule mathématique complexe équivalant à un rapport de 3 à 5). Raphaël a réservé les 3/5e du tableau à la partie supérieure consacré au Temple, symbole du Ciel. Le point de fuite représente la porte ouverte sur l’infini au milieu de l’édifice d’où émane la lumière. Le tiers médian est principalement composé de lignes obliques qui convergent vers la porte ouverte du Temple. Le regard du spectateur, d’abord attiré par le point de fuite, revient, guidé par le dallage, se fixer sur l’anneau (point central du tableau). Le dernier tiers inférieur associe lignes brisées (posture de la Vierge) et courbes (mouvements des prétendants, bris de la baguette pour un éconduit). En plus, de cette perspective géométrique, Raphaël utilise la perspective aérienne ou atmosphérique car il dégrade les couleurs des parties les plus éloignées pour donner de la profondeur.

- Le traitement de l’espace influencé par l’architecture de l’époque : retour aux formes classiques, respect des proportions mathématiques. Le temple à l’arrière plan est typique des édifices à la mode de l’époque avec un plan polygonal, le plus proche de la forme circulaire (image idéale du ciel) : recours aux dômes, coupoles... Le décor rappelle l’Antiquité, souvent évoqué dans l’art de la Renaissance.
 

II La diffusion en France de la Renaissance italienne sous François Ier, notamment dans l’architecture (document 2)

Avec notamment sa victoire en 1515 à Marignan, François Ier découvre la Renaissance.  En 1516, il fait venir d’Italie Léonard de Vinci, qui meurt la même année. Il entreprend quelques années plus tard la construction de Chambord qui occupera l’essentiel de son règne. De nombreux éléments rappellent l’architecture de la Renaissance et l’influence de l’Italie.

-       l’architecture militaire s’efface au profit de l’architecture de palais. On retrouve encore un imposant donjon central pourvu de quatre tours d’angle, ainsi qu’un fossé comblé d’eau qui rappellent les conceptions défensives des châteaux médiévaux mais les architectes en font aussi un lieu de plaisance et d’apparat : une particularité de Chambord est le nombre important de pièces, il y en a 440 qui traduisent l'importance que prend la Cour du roi au moment de la Renaissance. Il est très peu utilisé par François Ier (qui reçoit malgré tout Charles Quint en 1539).

-       Les façades du monument rappellent les caractéristiques de l’art italien : nombreuses ouvertures, terrasses, lanternes, incrustations dans les pierres blanches, sculptures, colonnes, pilastres...

-       la décoration intérieure rappelle aussi la Renaissance italienne : l’escalier à double révolution est l’œuvre de Leonard de Vinci. Il s’élève au milieu de la salle des gardes du château. Il est richement décoré, dans le goût italien. Il est fait de deux hélices qui se superposent sans jamais se rencontrer (deux personnes peuvent monter ou descendre sans jamais se rencontrer). On remarque aussi au plafond les voûtes à caisson qui se retrouvent dans le château (avec une salamandre et le « F » de François Ier.)

 

III Une nouvelle vision de l’homme et du monde (document 3)

 La gravure de Stradanus met en scène les grandes caractéristiques de la Renaissance :

-       le désir d’ouverture et l’appropriation du monde par les Européens : fenêtre de style Renaissance ouverte sur l’extérieur, la présence d’une magnifique Caravelle, de deux globes, dont l’un avec les lignes imaginaires (parallèles)...  Allusion aux Grandes découvertes qui jouent un rôle important sur les nouveaux principes de la Renaissance, à la fin du XVIe siècle (ce qui n’est pas tellement le cas au départ).

-       la révolution scientifique et la volonté de placer l’homme au centre de la connaissance. On constate la profusion d’objets hérités des périodes passées ou plus récentes: astrolabe, boussole, compas mais aussi un livre (objet extrêmement rare et précieux dont l’usage est encore aux mains des clercs qui fait écho à l’invention de l’imprimerie). La volonté de faire passer la connaissance au premier plan est rappelée dans la gravure par la position centrale du bureau et le fait de reléguer le lit, dans un coin de la pièce.  On voit aussi l’idée que c’est l’homme qui est à l’origine du savoir : d’une main, il suit le livre et de l’autre, il en vérifie les indications (démarche scientifique : appel à l’examen, à l’esprit critique).

-       Le décor très chargé de la scène : meubles en bois massifs, marqueteries, mais aussi emblèmes de la Renaissance comme la salamandre au dessus de la cheminée.

     CONCLUSION : on retrouve à travers ces documents les grands fondements de la Renaissance, notamment dans l’art, avec ses héritages et ses nouveaux principes. Le côté plus obscur de cette période (intolérance religieuse, guerres fréquentes, esclavagisme) n’est toutefois pas mis en valeur.

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Published by G. SABATIER - dans HISTOIREGEOCRPE Archives

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