Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

  • : Le blog Histoiregeoenforce
  • : Blog qui peut être utile pour l'enseignement de l'histoire et de la géographie au lycée et ailleurs...
  • Contact

PREAMBULE

UN BLOG PARMI D'AUTRES POUR FACILITER LES RELATIONS, LES ECHANGES AVEC LES HEUREUX JEUNES GENS QUI ONT LE PLAISIR DE SUPPORTER G. SABATIER QUELQUES HEURES PAR SEMAINE ! QUE LA FORCE SOIT AVEC CEUX QUI CONTRIBUERONT A CE BLOG ET A CELUI QUI TENTERA DE LE FAIRE VIVRE !  POUR QUE TOUS SUIVENT LA ROUTE DE L'HISTOIRE-GEOGRAPHIE

Un bout de chemin ensemble...  (photo personnelle - 2005)

PASSANTS DU BLOG

Archives

21 juin 2009 7 21 /06 /juin /2009 20:15

SEMAINE DU 13 AU 19 JUIN

Lucien, nous voilà !  

             Le début des années 70 ont vu, bien après certains travaux universitaires, l'opinion publique française redécouvrir la face trouble de son passé lors de la Seconde Guerre Mondiale. France 2 diffuse dans la nuit du 16 au 17 juin, le film qui fit en son temps polémique de Louis Malle, Lacombe Lucien ou l'histoire d'un adolescent attiré en 1944 par le côté obscur... de l'occupation nazie.

   

Dans un souci apparent d'équilibre, France 2, qui nous avait proposé la semaine dernière La bataille du rail, nous plonge au coeur de la collaboration avec le film de Louis Malle, Lacombe Lucien (1974). Comme la semaine dernière, le film sera diffusé dans la nuit du mardi 16 au  mercredi 17 juin vers 0 heure 15. Le scénario co-écrit par le réalisateur et Patrick Modiano nous présente la trajectoire singulière d'un jeune adolescent frustré vers la collaboration. L'action se déroule au moment de la Libération du territoire français, en juin 1944, dans le Sud-Ouest de la France. Fils de paysans, Lucien Lacombe (Pierre Blaise) fait des ménages dans un hospice. Ne pouvant rester chez lui, il tente de rejoindre le maquis, mais est refusé par l'instituteur qui le commande. Un concours de circonstances le conduit dans les locaux des auxiliaires français de la police allemand qui soutirent facilement le nom du responsable du maquis. Lucien Lacombe, s'en trop en mesurer les tenants et les aboutissants, se retrouve alors embrigadé dans la police allemande. C'est l'occasion rêvée pour lui de profiter d'une forme d'autorité qui lui échappait.  Il rencontre Albert Horn, un tailleur juif caché dans la région, et profite de son nouveau statut pour s'installer chez lui et séduire sa fille, France (Aurore Clément).
En son temps, Lacombe Lucien avait défrayé la chronique, car on y montrait la face longtemps refoulée de l'attitude d'un certain nombre de Français pendant la seconde guerre mondiale. De fait, la production cinématographique au début des années 70 brisait un relatif tabou en offrant à l'opinion publique l'envers de la médaille d'une France 100% résistante. Marcel Ophuls acheva en 1971 un très long documentaire intitulé Le Chagrin et la Pitié montrant comment les habitants de Clermont-Ferrand s'accomodèrent bon an, mal an, de l'occupation allemande. On accusa Louis Malle d'avoir banalisé l'attitude de son héros qui tombe "par hasard" du mauvais côté, sans réelle motivation idéologique et d'avoir en quelque sorte excusé son engagement du côté des forces collaboratrices. Certes, le film est habilement construit et met savamment en place pendant un premier temps tous les facteurs qui vont conduire Lucien Lacombe à s'engager pour une mauvaise cause (absence du père, frustration intellectuelle et sociale...). Mais, aujourd'hui la polémique paraît bien vaine et le film, en évitant la dénonciation facile, rappelle, ce que le grand cinéaste allemand, Fritz Lang, n'a cessé de démontrer dans sa filmographie, qu'entre le bien et le mal, il y a parfois moins que l'épaisseur d'un boyau de pneu de vélo !
 

Partager cet article
Repost0
14 juin 2009 7 14 /06 /juin /2009 19:01

SEMAINE DU 6 AU 12 JUIN

Le train sifflera trois fois... 

             Le tout premier film sur la Résistance : La bataille du rail de René Clément (1946) évoque, quelques mois après la fin de la seconde guerre mondiale, le rôle actif joué par les cheminots, notamment lors des sabotages contre l'Occupant allemand. Un film qui a parfois des allures de documentaire, interprété en partie par des acteurs non professionnels.

   

Il est de tradition, début juin, que la télévision publique nous présente des oeuvres cinématographiques évoquant de près ou de loin la Libération du territoire français à partir de 1944, notamment à travers l'un de ses épisodes fondateurs, le débarquement allié en Normandie le 6 juin. Les cérémonies officielles du 65ème anniversaire de cet événément, dont l'intérêt cette année est relancé par la présence du nouveau président américain, inspirent certainement les programmateurs télé. Nous n'aurons pas droit toutefois au Jour le plus long ou Il faut sauver le soldat Ryan. Mais, France 2, dans la nuit de mardi à mercredi 10 juin, à 0 heure 20, nous propose de voir ou revoir La bataille du rail de René Clément (1946). Ce film remporta le prix international du Jury du tout jeune festival de Cannes en 1946. Si le débarquement allié en Normandie n'est pas le centre du film, il tient tout de même une place importante dans l'intrigue.  Le film commence au début de l'Occupation et se termine sur la Libération. La structure narrative principale se penche autour des travailleurs de chemin de fer qui tentent de saboter un train allemand, le convoi Apfelkera, en direction de la Normandie, rempli de munitions. Au péril de leur vie, les résistants de la S.N.C.F. luttent, en effet, de toutes leurs forces pour gêner l’occupant. . Pour que les Allemands n’atteignent pas la côte normande, les cheminots vont empêcher d’arriver sur le front ouest en le faisant sauter.
L'intérêt du film de René Clément réside surtout dans son aspect quasi documentaire, proche en cela des films néo-réalistes italiens de la même époque, genre qui affecta la péninsule mais ne traversa pourtant guère la chaîne des Alpes ! Ainsi, René Clément fit-il appel à quelques acteurs non-professionnels, ayant participé réellement aux actions de résistance, pour tourner son film. Cet article d'un blog mentionne par exemple la participation d'André Miller, cheminot de son état, à la réalisation du film. Mais, l'action n'est pas pour autant reléguée au second plan, bien au contraire.  René Clément réalisa, entre autres, une scène particulièrement spectaculaire au moyen de plusieurs caméras : celle du déraillement du train allemand accompagnant dans sa chute un tank. La suite du film nous montre que,  pour punir la Résistance, les Allemands, en représailles, décidèrent de fusiller des otages. On voit et entend alors un train sifflant, montrant la protestation des travailleurs de chemin de fer face à cet acte ignoble. Un véritable acte de résistance où l'héroïsme s'efface devant l'émotion.

Partager cet article
Repost0
8 juin 2009 1 08 /06 /juin /2009 07:25

Voici le fruit du travail des élèves de Terminale S4 sur les littoraux asiatiques, à travers trois études de cas.

Pour la baie de Tokyo, Zoé, Joris et Maëliss proposent l'organigramme suivant :


Toujours sur le même espace, Lucas, Mathilde et Jessy ont réalisé un autre type d'organigramme
Autre type d'espace, l'estuaire de Saemangeum en Corée du Sud où le plus grand gain sur l'espace maritime (400 km²) est actuellement en chantier. Voici le travail de Luca, Matthieu et Lorraine :

Sur le même thème, Brice, Quentin et Nathan ont une approche quelque peu comparable :

Enfin, le littoral chinois est lui aussi fortement aménagé et transformé par l'homme : voici l'organigramme de Cyril, Aurélien et Khaled sur le littoral de Shanghai :

Là encore, beaucoup de similitudes dans la proposition de Loïc, Pierre et Corentin :

Partager cet article
Repost0
7 juin 2009 7 07 /06 /juin /2009 14:40

SEMAINE DU 30 MAI AU 5 JUIN

Vivre d'amour et d'eau fraîche

             Un film sur les ados autour d'un triangle pris dans un troublant jeu d'attirance, de séduction, de désirs et d'affrontements : Douches froides d'Anthony Cordier à découvrir cette semaine, pour se laver des représentations stéréotypées sur l'adolescence.

   
Semaine plutôt calme à la télévision... mais pour sortir d'une torpeur pré-estivale, rien ne vaut quelques bonnes Douches froides, ainsi que les programme Arte jeudi 4 juin, en début de soirée à 20 heures 45. Ce film d'Anthony Cordier, tourné en 2005, paraît, à première vue, se rattacher au genre très commun des Teen movies, autrement dit des films d'adolescents. Ce genre, souvent mineur au cinéma, a été renouvelé puissamment depuis quelques années, notamment par Sofia Coppola, avec ce qui fut son premier film mais sans doute le plus abouti, Virgin Suicides, qui révéla notamment Kirsten Dunst au grand public.

Douches froides raconte les déboires/dérives d'un trio d'adolescents : Vanessa (Salomé Stévenin), Mickael (Johan Libéreau) et Clément (Pierre Perrier). Mickael, jeune judoka de 17 ans, est obsédé par sa réussite dans cette discipline sportive et... au baccalauréat. Confronté à un milieu social modeste, souffrant d'un manque récurrent de revenus, il est étrangement tenté de partager sa jeune fiancée, Vanessa, avec un nouveau venu, Clément, dont le père n'est autre qu'un homme aisé sponsor de l'équipe de judo, à laquelle il appartient. Quel est le prix de la réussite ? Peut-on s'échapper de sa condition sociale mais avec quels sacrifices à la clé ? Douches froides aborde tous ces thèmes en même temps qu'il nous donne, sans concession et compassion,  une vision à la fois brutale mais assez plausible de la fin de l'adolescence, quand on découvre que l'autre n'est pas tout à fait semblable à soi et qu'une part d'animalité et de monstruosité habite souvent les relations humaines.

Partager cet article
Repost0
31 mai 2009 7 31 /05 /mai /2009 20:44

SEMAINE DU 23 AU 29 MAI

 
Noir, c'est noir            Un véritable chef d'oeuvre, ce dimanche soir au Cinéma de Minuit de France 3 : Freaks (La monstrueuse parade) de Tod Browning que tout cinéphile ne raterait sous aucun prétexte. Un film, à l'image de la semaine : en très noir et blanc. A ne surtout pas rater !

   
Cette semaine, la télévision française paraît abandonner provisoirement la couleur pour se draper de noir et de blanc, peut-être en hommage au cinéma des premiers temps. Ce sont trois authentiques chefs d'oeuvre qui figurent dans le haut du palmarès de la programmation. Dans leur ordre de diffusion : Boulevard du crépuscule (1950) de Billie Wilder, dimanche 24 mai sur Arte à partir de 20 heures 45, Freaks (1932), dimanche 24 mai sur France 3 à partir de 0 heure 40 , Quai des Brumes  (1938) de Marcel Carné, à nouveau sur Arte, lundi 25 mars à partir de 20 heures 45... A cette illustre série, ajoutons aussi un objet de curiosité pour les cinéphiles avertis : Le Golem de Paul Wegener et Carl Boese, film muet de 1920, considéré comme un des grands films expressionnistes allemands (dans la nuit du lundi 25 au mardi 26 mai à 0 heure 50 sur Arte).
Puisqu'il faut bien faire un choix, nous porterons le nôtre sur le célèbre Freaks de Browning.
Comme beaucoup de chefs d'oeuvre du cinéma, Freaks fut un grand film incompris à son époque. Ainsi, la version prévue par Browning ne fut jamais projetée et il ne nous reste donc qu'un film mutilé, à l'image des héros de la monstrueuse parade, des êtres disgrâciés, jetés aux regards des spectateurs du plus odieux des cirques qui soit. Le film raconte, en effet, l'histoire d'amour contrarié entre une jeune femme naine et un nain, victime de Cléopâtre, une belle et grande écuyère qui convoite en fait son argent. Mais derrière cette intrigue, somme toute banale, Browning s'attache à nous montrer, sans voyeurisme ou apitoiement lacrymal, la troupe difforme du cirque : femme à barbe, fille à tête d'épingle, hermaphrodite, homme-tronc, femme-oiseau, homme-squelette... Tous sont des freaks, c'est à dire des monstres, comme le dira si bien à la fin du film la belle écuyère, mais beaucoup moins en fait que bon nombre de ceux qui les entourent. Issu lui même du monde circesque, Tod Browning refusa d'avoir recours à des procédés de dissimulation ou de maquillage pour filmer ses "monstres". Il fit appel à de vrais phénomènes de foire, ce que la maison de production, la fameuse Metro Goldwin Meyer (MGM), accepta contre toute attente. Pour tous ceux qui ne connaitraient pas encore Freaks, profitez de cette diffusion télévisuelle pour le découvrir. Vous en sortirez, à coup sûr, métamorphosés, si ce n'est de corps, au moins dans l'âme.

Partager cet article
Repost0
31 mai 2009 7 31 /05 /mai /2009 13:56
EXERCICE A : EXPLICATION DE DOCUMENT EN HISTOIRE (affiche de l’UNR en 1961)

1.       Il s’agit d’une affiche à caractère politique parue en 1961 et commandée par l’U.N.R (Union pour une nouvelle République), un mouvement politique né en 1958, chargé de rassembler tous les partisans du général de Gaulle, revenu aux affaires à la même date. L’année 1961 est une année particulièrement agitée (ce qui explique cette volonté de mobiliser l’opinion derrière la politique menée par le chef de l’Etat) : en avril 1961, à Alger, des généraux ont tenté de prendre le pouvoir (putsch) et devant ce péril majeur pour l’intégrité de l’Etat français, le général de Gaulle, en vertu de l’article 16 de la constitution de la Vème République, s’est attribué les pleins pouvoirs. L’affiche justifie cette politique.

2.       On retrouve deux symboles clairement identifiables : la croix de Lorraine, qui est devenue l’emblème du général de Gaulle et de la France Libre en 1940 et le bonnet phrygien, symbole révolutionnaire, montrant l’attachement aux idéaux de liberté et à la République. Ces symboles rappellent que le général cherche à faire respecter les principes démocratiques et républicains (affiche qui veut s'opposer à ses détracteurs qui lui reprochent de se conduire de manière trop autoritaire). 

3.       On peut identifier 3 grands moments où le général de Gaulle a cherché à s’imposer et à se présenter comme le sauveur de la France :

-          durant la Seconde Guerre Mondiale, à partir du 18 juin 1940, lorsqu’il a appelé à la Résistance contre le régime de Vichy et l’occupant nazi

-          en mai 1958, lorsqu’il a accepté de revenir au pouvoir pour mettre fin au « régime des partis » de la IVe République qui avait créé une grande instabilité politique.

-          en avril 1961, lorsqu’à la suite du putsch des généraux à Alger, il s’attribue les pleins pouvoirs, pour écarter le danger d’une insurrection généralisée susceptible de menacer le régime républicain.

 

 

EXERCICE B : EPREUVE DE CARTOGRAPHIE (Grands flux d’échanges et inégalités de développement dans le monde)

Quelques rappels :

-          il faut soigner son travail, tant sur la carte (où il faut écrire lisiblement et droit, choisir des couleurs appropriées…) qu’en légende où l’orthographe n’est pas une option.

-          la légende est organisée en différentes rubriques qui doivent répondre au sujet (2 étaient possibles autour des 2 grandes entrées du sujet, 3 aussi en distinguant notamment la situation des Nord et des Sud), mais une rubrique ne peut exister que s’il y a au minimum 2 figurés.

-          Ne pas oublier le principe de base d’une carte : elle sert à localiser. Comment comprendre alors que plusieurs copies ne mentionnent aucune localisation sur le fond de carte ?

 

Si la partie sur les inégalités de développement était aisément réalisable (avec l’incontournable limite Nord-Sud où beaucoup d’erreurs sont hélas à déplorer), la partie sur « les grands flux d’échanges » demandait plus de réflexion. On pouvait évidemment cartographier les grands échanges commerciaux et financiers entre les pôles de la Triade, mais aussi indiquer quelques flux de marchandises, notamment de matières premières du Sud au Nord. Il aurait été aussi pertinent de localiser quelques grands ports mondiaux qui organisent ces flux (Singapour, Shanghai, Rotterdam), et de placer les grandes routes maritimes transocéaniques, comme celle reliant l’Asie de l’Est à l’Europe, en passant par le détroit de Malacca. Enfin, les grands flux migratoires (Sud-Nord) et touristiques (Nord-Sud) pouvaient être indiqués à condition qu’ils soient bien présentés dans la légende comme une conséquence des inégalités de richesses.

 

Voici, à titre d’exemple, la légende et la carte de Brice



Partager cet article
Repost0
23 mai 2009 6 23 /05 /mai /2009 15:54

SEMAINE DU 16 AU 22 MAI

 
Permis de laisser tuer
            Pour Ian Holm et Nicolas Cage, il n'y a qu'un seul commerce qui vaille : celui des armes. Mais leur petit trafic est planétaire : Ukraine, Afrique... Les années 90 sont celles du déréglement mondial et nos deux traficants s'en donnent à coeur joie. Pour découvrir la trajectoire de Yuri, rendez-vous lundi 18 mai à partir de 20 heures 40 sur M6.   

Le cinéaste Andrew Niccol est l'un des plus brillants raconteurs d'histoires qui soit, tout en  ne négligeant pas d'apporter à ses réalisations une réelle profondeur philosophique (Bienvenue à Gattaca en 1998) ou géopolitique (Lord of War en 2005). C'est d'ailleurs ce film que M6 choisit de diffuser en début de soirée lundi 18 mai. Festival de Cannes oblige, cette semaine est particulièrement dense au niveau de la qualité des films diffusés par les chaînes françaises. C'est pourtant Lord of War qui ressort de notre sélection impitoyable. D'abord pour la qualité de son scénario, qui nous permet d'appréhender la complexité des rapports de force dans le monde, à partir de l'itinéraire d'un Américain d'origine ukrainienne saisissant à bras le corps mais de la pire manière qui soit le rêve américain pour s'enrichir et conquérir "la plus belle femme du monde". Sur sa route, se dressent d'autres concurrents avides de s'emparer d'un marché de l'arme en plein essor, après la fin du bloc soviétique, mais aussi un agent d'Interpol et un dictateur africain d'une rare violence. La réussite du film se mesure à la capacité du réalisateur à nous entraîner sur les pas de Yuri, à nous faire aimer le personnage, quitte à ce que, en souhaitant qu'ils traversent toutes les embûches,  nous défendions avec lui son indéfendable trafic d'armes. La scène de la métamorphose du navire où Yuri a caché des armes est à ce titre particulièrement réussie. Mais on appréciera tout autant le générique de début de film qui présente le cheminement d'une balle, depuis sa fabrication en usine... jusqu'à son odieuse destination. 
Au total, un excellent film à ne surtout pas rater, d'autant qu'il repose sur des informations crédibles et une bonne reconstitution des années 90. Je me suis même laissé dire que certains professeurs l'utilisaient d'ailleurs en classe avec leurs élèves !

Partager cet article
Repost0
17 mai 2009 7 17 /05 /mai /2009 14:35

SEMAINE DU 9 AU 15 MAI

 
Faites des mères
            Même si le temps n'est pas encore venu d'honorer les mères de famille, Arte nous a contacté pour le dimanche 10 mai une théma consacrée à "la meilleure des mères" avec comme point d'orgue le dernier film hollywoodien de Douglas Sirk, un grand mélodrame, Le Mirage de la vie (1958)., à partir de 20 heures 45.

Avant d'être une usine à rêves, Hollywood fut surtout une grande usine à pleurs. Ce n'est pas la diffusion du Mirage de la vie de Douglas Sirk qui démentira cette affirmation, puisque nous avons là un des plus célèbres mélos de l'histoire du cinéma. L'intrigue se noue à partir de la rivalité amoureuse entre deux femmes, qui se trouvent être mère et fille : Lora Meredith (Lana Turner), actrice au sommet de sa gloire, délaisse sa fille Susie et celui qui l'aime, Steve Archer pour devenir la maîtresse de l'auteur David Edwards. Mais très vite, elle revient auprès de Steve qu'elle accepte enfin d'épouser tout en ignorant alors que Susie est également amoureuse de lui...
Imitation of life
(titre original de l'oeuvre, contenu dans la chanson du générique : "Without life, you're only living an imitation of life") est aussi un remake d'un film des années 30 de James Stahl mais transposé dans l'Amérique des années 50 et qui s'articule avant tout autour de deux portraits de femmes qui sont aussi des mères : Lora, l'actrice aux débuts difficiles mais qui a enfin conquis sa notoriété et Annie Johnson (Juanita Moore), son amie noire qui est aussi sa servante et qui souffre jusqu'à la mort, par l'entremise de sa fille (Sarah Jane), de la situation d'infériorité réservée aux Noirs. Ainsi l'intrigue initiale de rivalité amoureuse est rapidement reléguée au second plan pour aborder des thèmes plus sociaux et politiques comme la dénonciation amère du racisme (voir la scène entre Sarah Jane et son petit ami) et des différences de classe (entre l'actrice et son amie "gouvernante").
La fin du film (dans une église au son d'un magnifique gospel, notre photographie) constitue certainement la quintescence même du mélodrame. Comme dirait Bertrand Blier, "à vos mouchoirs".

Partager cet article
Repost0
11 mai 2009 1 11 /05 /mai /2009 15:46

Dans le cadre de l'étude des institutions de la Vème République, j'ai évoqué brièvement l'existence d'un point de vue judiciaire de la Cour de Justice de la République.

 

Première précision : il existe depuis 1993 à la fois la Haute Cour qui peut juger pénalement un président de la République et la Cour de Justice de la République qui peut, quant à elle, juger un membre du gouvernement. Cette Cour de Justice est composée de 15 membres dont 12 parlementaires et 3 juges membres de la Cour de cassation dont l'un préside la Cour de Justice. D'après l'article 68-1,  "les membres du Gouvernement sont pénalement responsables des actes accomplis dans l'exercice de leurs fonctions et qualifiés crimes ou délits au moment où ils ont été commis, qu'ils sont jugés par la Cour de justice de la République qui, à la différence de la Haute Cour de justice, est liée par la définition des crimes et délits ainsi que par la détermination des peines telles qu'elles résultent de la loi."
Vous retrouverez tous les articles concernant ces deux organes de la Vème République sur le site de l'Assemblée nationale.
Le dernier ministre renvoyé devant la Cour de Justice de la République est... Charles Pasqua... pour des faits commis lors de son passage au ministère de l'Intérieur RPR sous le gouvernement Balladur (1993-1995).  L'information est très récente car elle date du 7 mai 2009 ! Le sont reprochés trois faits. Dans une "première affaire, il est soupçonné d'avoir signé en 1994 l'autorisation d'exploitation du casino d'Annemasse (Haute-Savoie) par un proche, en échange d'un financement politique ultérieur. Le deuxième dossier concerne un agrément délivré pour le transfert du siège de la branche transport de GEC-Alsthom à Saint-Ouen, qui avait généré en 1994 une commission de près de 800.000 euros versée à un proche de Charles Pasqua. Le troisième a trait au versement, entre 1993 et 1995, de commissions par la Sofremi, une société d'exportation d'armes qui dépendait du ministère de l'Intérieur, à des proches de l'actuel sénateur." (Source : les Echos.fr)

Photographie de Charles Pasqua en septembre 2004 qui exerce actuellement la fonction de sénateur

D'autres ministres ont été appelés devant la Cour de Justice de la République qui s'est déjà réunie une dizaine de fois. La plus célèbre affaire concerne le gouvernement de Laurent Fabius (1984-1986) : l’affaire du « sang contaminé ». L’ancien Premier ministre Laurent Fabius, et les anciens ministres Georgina Dufoix et Edmond Hervé étaient prévenus d’homicides involontaires et d’atteintes involontaires à l’intégrité physique. Seul le troisième sera reconnu coupable – mais dispensé de peine – dans un arrêt du 9 mars 1999.

Vue sur une séance de la Cour de Justice de la République (CJR)

Pour terminer et répondre à une question de Nathan, ce n'est pas cette juridiction qui est intervenue pour Bernard Tapie qui a pourtant bel et bien été auditionné par des parlementaires dans l'affaire de la session du groupe Adidas au Crédit Lyonnais, pour laquelle, il a obtenu une indemnité représentant la modique somme de 385 millions d'euros (valeur de la marque aux trois bandes sous-estimée volontairement par le Crédit lyonnais). Bernard Tapie a été entendu par des membres de la commission des finances de l'Assemblée nationale (une des commissions les plus importantes de l'Assemblée) pour s'expliquer sur sa version de l'affaire Adidas. D'ailleurs, il ne pouvait pas comparaître devant la Cour de Justice de la République, car un de ses arguments était notamment de montrer qu'il avait cédé la société Adidas avant d'entrer dans le gouvernement Bérégovoy (1992-1993)... comme ministre de la Ville pour ne pas confondre affaires et... politique !

Partager cet article
Repost0
9 mai 2009 6 09 /05 /mai /2009 18:55

SEMAINE DU 2  AU 8 MAI

 
Les saisons du (dé)plaisir
            Temps, semble-t-il, très couvert pour ce film du réalisateur turc Nuri Bilge Ceylan, Les Climats (2006), qui retrace l'itinéraire d'un couple à la dérive d'un été caniculaire à un hiver très rigoureux. Un beau film porté par une photographie exceptionnelle. Esthétiquement et sentimentalement très réussi.

Pour dénicher la perle rare dans cette première semaine du mois de mai et éviter de faire encore référence au cinéma de minuit de France 3, qui nous présente pourtant un très intéressant Good Morning Babiliona des frères Taviani (dans la nuit de dimanche au lundi 4 mai , 0 heure 40) ou au traditionnel et ultra-diffusé Sautet, Vincent, François, Paul et les autres sur Arte le lundi 4 mai à 20 heures 45, il faudra patienter jusqu'à mercredi 6 mai au soir, 23 heures 15, toujours sur la chaîne franco-allemande. On pourra alors profiter du très beau film Les Climats, tourné par Ceylan 4 ans après le déjà très remarquable Uzak.
Comme son titre l'indique, le film se signale d'abord par une attention très grande accordée au décor et au cadre évoluant au gré des saisons. Soleil, pluie, neige accompagnent, en effet, la relation entre un homme, Isa (interprété par le réalisateur lui-même) et Bahar (Ebru Ceylan, sa femme). Profitant de la haute définition pour accentuer la pureté et mettre en valeur toutes les subtiles nuances des images tournées, Nuri Bilge et Ebru rappellent d'abord dans cette oeuvre qu'ils sont des photographes hors pair. On pourra d'ailleurs retrouver le travail d'Ebru sur son site Internet.  
Mais au cinéma, la belle image peut se révéler d'une vacuité profonde et d'un ennui tout aussi abyssal. Il n'en est rien avec le film Les Climats, qui s'il reprend le thème maintes fois abordé de la dégradation des relations à l'intérieur d'un couple (sujet de prédilection du cinéma d'Antonioni entre autres), parvient néanmoins à nous captiver, en utilisant un humour subtil -peu favorable à la condition masculine d'ailleurs- et grâce à une bande-son épurée au niveau des dialogues pour '"laisser parler" l'ambiance des paysages filmés. Je ne sais plus quel philosophe a dit un jour qu'il fallait avoir quelque chose à dire pour se taire valablement, mais Nuri Bilge Ceylan l'a sans doute, lui aussi,... entendu.

Partager cet article
Repost0

HISTOIREGEOCRPE Archives

Les-archives-nationales