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Un bout de chemin ensemble...  (photo personnelle - 2005)

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1 février 2014 6 01 /02 /février /2014 15:43
SEMAINE DU 1er au 7 FEVRIER 

 

 Partition musicale

 
Les tourments amoureux vus par un de ses scrutateurs les plus attentifs, Bertrand Blier, avec la diffusion lundi 3 février à partir de 20 heures 50 de Trop belle pour toi sur Arte. Qu'est-ce qu'on dit à Schubert ? 
 
Un simple regard sur la bande annonce de Trop belle pour toi, fût-elle en anglais, suffira à se convaincre que le film réalisé par Bertrand Blier en 1989 est, pour le moins, et comme beaucoup d'oeuvres antérieures du réalisateur, déroutant. 
L'histoire est pourtant des plus banales : un garagiste, Bernard (Gérard Depardieu), tombe amoureux d'une secrétaire pas spécialement belle, Colette (Josiane Balasko), qui assure dans sa concession un intérim. Le problème c'est qu'il est marié depuis 14 ans avec Florence (Carole Bouquet), qui, elle, un véritable canon de beauté que tout le monde lui envie. Que doit-il faire ?
A partir de cette situation archi-conventionnelle, que le cinéma a traité sur toutes les coutures de ses écrans, Bertrand Blier réalise une oeuvre majeure rythmée au son de Schubert, dont la musique tient une place très importante dans le film. 
Le mérite de Blier est d'abord d'aller à l'essentiel en éludant volontairement les scènes d'exposition pour très vite plonger le spectateur au coeur du désordre amoureux que connaît son personnage principal, Bernard, qui tombe sous le charme de quelqu'un qui en est, à tout point, dépourvu... Colette, interprétée par une Josiane Balasko inhabituelle et qui a, sans doute, trouvé dans ce film un rôle à la dimension de son talent. 
 
Usant à merveille de tous les artifices du cinéma (flash-backs, ralentis, regards caméra,...), Bertrand Blier a réuni un grand trio d'acteurs, épaulé par des seconds rôles très en verve, à l'image de Dider Bénureau, à qui l'on doit une réplique choc, à la fois désarmante de sincérité et de vulgarité...
 
Pour savourer cette oeuvre de Bertrand Blier, il faut mettre de côté les codes habituels et les conventions qui veulent qu'un film de cinéma suive une action linéaire. Sans atteindre la puissance de son chef d'oeuvre, Notre histoire, réalisé quelques années plus tôt (1984) avec Nathalie Baye et Alain Delon (film malheureusement trop rare à la télévision), Trop belle pour toi reste une oeuvre à voir et à entendre, ne serait-ce que pour se convaincre que le cinéma français a lui aussi été capable d'avoir un créateur de la trempe d'un Bunuel. Le fait de retrouver Carole Bouquet dans la distribution, qui avait déjà fait une apparition remarquée dans Buffet froid du même auteur, constitue d'ailleurs une sorte de passage de témoin entre les deux cinéastes de fort bon aloi. 
Balasko/Bouquet : entre les deux, le coeur de Gérard Depardieu balance contre toutes les lois de la nature... mais pas celles de la passion.

Balasko/Bouquet : entre les deux, le coeur de Gérard Depardieu balance contre toutes les lois de la nature... mais pas celles de la passion.

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30 janvier 2014 4 30 /01 /janvier /2014 20:45

Mouvement lié au développement des échanges et des activités, notamment dans le cadre de la mondialisation, l'essor des métropoles est un constat aujourd'hui valable dans de très nombreux espaces géographiques. Il peut se lire dans les paysages, avec la mise en place de nouveaux quartiers, notamment dans les villes centres, mais aussi avec le renforcement des réseaux de transports et de communications dans la ville-centre  et dans l'agglomération de la métropole. 

En partant de documents du livre, partant de constats généraux ou de cas précis (quartiers de la Part-Dieu ou de la Confluence à Lyon par exemple), les élèves de Première devaient réaliser un organigramme permettant d'appréhender à la fois les causes et les conséquences de ce phénomène. 

Voici deux exemples du travail réalisé en groupes de 3 à 4 élèves en 2013. 

organigrammeES1001.jpg

Et pour la classe de Première S3, le travail de Kamel, Sarah, Louise et Chloé

organigrammeS3003.jpg

Vous trouverez également ci-dessous un organigramme plus complexe avec des éléments nombreux et précis, réalisé en janvier 2014 par des élèves de la classe de Première S5 : Julien, William H, Camille C et Philémon. 

Pour approfondir rapidement cette notion, vous pouvez lire ce court article d'une revue électronique de géographie faisant le point sur la définition du phénomène.  

Un organigramme très complet (au risque de perdre en lisibilité) réalisé par 4 élèves de la classe de Première S5 en 2014 pendant un travail de groupes de 45 minutes.

Un organigramme très complet (au risque de perdre en lisibilité) réalisé par 4 élèves de la classe de Première S5 en 2014 pendant un travail de groupes de 45 minutes.

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25 janvier 2014 6 25 /01 /janvier /2014 22:59
SEMAINE DU 25 AU 31 JANVIER 

 

 Mythique Ouest

 
Souvent dénigré, rarement égalé, le film le plus connu de Sergio Leone, Il était une fois dans l'Ouest,  a l'honneur d'un passage en télévision à une heure décente, ce dimanche soir. Un retour sur les mythes fondateurs du territoire américain... par un réalisateur italien qui a tout compris. 
 
En ce début d'année,  commençons sur un tempo léger pour apprécier ce dimanche 26 janvier  à partir de 20 heures 45 sur France 4,  le très long et très célèbre, Il était une fois dans l'Ouest de Sergio Leone (1969). Les puristes auront beau jeu de vous reprocher qu'un tel met ne se déguste pas sur un petit écran, CinémaScope oblige. Il faut d'ailleurs rappeler que ce procédé de prise de vues utilisé à partir des années 50 qui étire l'image sur la largeur mais la rétrécit sur la hauteur fut à un moment considéré comme une des armes du cinéma pour concurrencer la télévision.
 
A l'heure du cinéma en 3D avec Avatar, riposte au développement du téléchargement, il est bon de se souvenir que l'industrie cinématographique a souvent fait preuve d'une certaine ingéniosité pour valoriser le spectacle qu'elle présentait à ses amateurs. Mais revenons-en au mythique Ouest américain du film de Sergio Leone réalisé à la fin des années 1960. Pour les amateurs des grands espaces américains, on signalera que le film fut bel et bien tourné en partie dans l'Arizona et dans la Monument Valley mais aussi... en Andalousie. La petite histoire raconte que pour la célébrissime scène du duel entre Franck (le très antipathique Henry Fonda qui à l'occasion sortit de sa bouche  l'un des plus crachats du cinéma)  et l'Harmonica (le très "yeux bleus" Charles Bronson dont la suite de la carrière fut moins brillante), Sergio Leone exigea de son équipe son de monter des hauts parleurs jouant l'obsédante musique d'Ennio Morricone pour mieux mettre les comédiens en situation.
 
Si vous voulez en savoir plus sur ce film, je vous renvoie à cet article de blog très instructif.  On admirera le merveilleux plan-séquence final qui rappelle les plus belles pages de la Grammaire des civilisations de l'historien Fernand Braudel, expliquant que le génie américain consistait à faire naître les villes après avoir conquis l'espace par les voies de communication, même si cela vaut pour l'héroïne (Claudia Cardinale en veuve très énergique) une petite tape sur les fesses !
Positionnez votre téléviseur sur un format allongé et faites comme les serpents, pour reprendre les propos de Fritz Lang dans Le Mépris de Godard, regarder chez vous un film en CinémaScope.

Positionnez votre téléviseur sur un format allongé et faites comme les serpents, pour reprendre les propos de Fritz Lang dans Le Mépris de Godard, regarder chez vous un film en CinémaScope.

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18 janvier 2014 6 18 /01 /janvier /2014 10:31

SEMAINE DU 18 AU 24 JANVIER 
 

 Beau comme une citation 

 
Pas une oeuvre majeure du cinéma, mais un beau film chorale, à partir du point de vue de 5 personnages qui composent une famille confrontée aux joies et aux peines... Un bel exemple de comédie familiale réussie avec Le Premier jour du reste de ta vie à voir cette semaine. 
 
Enième oeuvre sur la famille et la filiation, dans l'esprit de C.R.A.Z.Y, excellent et méconnu film canadien , mais en nettement moins déjanté, Le Premier jour du reste de ta vie, sera diffusé sur France 4, mercredi 22 janvier à partir de 20 heures 45. Sorti à l'été 2008, le film de Rémi Bezançon sut trouver un écho populaire certain et attirer un public nombreux. Le titre est emprunté à une chanson éponyme d'Etienne Daho.
 
Disons le tout net, Le Premier jour du reste de ta vie, n'a pas la puissance des plus grands films français qui ont abordé le thème de la famille. On ne peut pas rêver d'un A nos amours de Pialat avec Sandrine Bonnaire, chaque année. Mais il s'agit d'un bon film, qui saura éveiller en nous la force de nos attaches familiales qui sommeillent parfois. 

A partir de 5 dates clés dans la vie d'un couple et de ses trois enfants, Rémi Bezançon suit la trajectoire d'une famille confrontée à l'amour, la passion, le deuil, l'incompréhension et traversant une à une les joies et les épreuves de l'existence. C'est d'autant plus plaisant à suivre que les personnages sont extrêmement attachants et très bien joués. Le réalisateur donne d'ailleurs de chacun d'eux une vision impressionniste, tout en touches, qui leur permet, in fine, d'atteindre une véritable épaisseur psychologique.
 
C'est notamment le cas du père, magistralement interprété par Jacques Gamblin, qui  offre cette réplique magnifique à ses enfants, à laquelle tout chef de famille ne peut que rêver : " Vous regarder grandir tous les trois, c'est le plus beau spectacle auquel j'ai assisté toute ma vie".  Ceux qui, au contraire, auront la larme moins facile et gardent à l'égard de l'école une certaine défiance, sauront sans nulle doute apprécier une autre belle réplique dans ce film : "Je me souviens d'un commentaire de tes professeurs sur ton carnet de notes : "a touché le fond, mais creuse encore !". 
"Quand l'incertitude s'effondre, en quelques secondes, Sache que du berceau à la tombe, c'est dur pour tout le monde".

"Quand l'incertitude s'effondre, en quelques secondes, Sache que du berceau à la tombe, c'est dur pour tout le monde".

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16 janvier 2014 4 16 /01 /janvier /2014 20:40

Si l'épreuve de composition est un exercice souvent redouté par les élèves qui appréhendent le sujet, elle n'est sans doute pas aussi difficile qu'il y paraît. Son contenu repose d'abord et avant tout sur l'acquisition et la maîtrise de connaissances, ce qui limite notamment les risques d'erreurs comme dans les commentaires de documents. 

Un des ingrédients de la réussite de la composition est certainement une bonne introdution car cette dernière sert à bien analyser le sujet et à lancer ensuite la réflexion de l'auteur. 

 

A titre d'exemple, voici ci-dessous l'introduction de Camille G. (Première S5) sur le sujet "l'installation des régimes républicains en France des années 1880 au début des années 1960". 

Son travail présente plusieurs qualités : il est d'abord bien structuré en 3 parties consistant à amener, puis analyser et transformer le sujet en problématique, enfin annoncer le plan suivi dans le devoir. 

Dans le fond, Camille définit bien l'expression centrale "régimes républicains" et a le mérite de transformer le sujet en problématique au lieu, comme le font beaucoup d'élèves, de se contenter de poser une simple question du type "comment se sont installés les régimes républicains en France des années 1880 au début des années 1960 ?". 

 

Quelques éléments peuvent aisément améliorer son travail, notamment plus d'attention portée aux bornes chronologiques du sujet (les années 1880 où triomphe la IIIe République longtemps contestée et le début des années 1960 où la jeune Ve République marque un tournant vers une présidentialisation de ses institutions inédite jusqu'alors). Il est dommage également que l'indication des périodes d'installation des trois régimes républicains ne soient pas présentes dans l'annonce du plan (années 1880 pour la IIIe République, 1944-1946 pour la IVe République, 1958-1962 pour la Ve République). Un travail d'histoire repose, en effet, d'abord sur une bonne maîtrise et utilisation des repères chronologiques. 

Le travail de Camille G. (Première S5) sur la première composition de l'année en histoire.

Le travail de Camille G. (Première S5) sur la première composition de l'année en histoire.

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10 janvier 2014 5 10 /01 /janvier /2014 20:09

SEMAINE DU 11 AU 17 JANVIER 2014
 

Cabinet de curiosités

 

De Fantômas au cinéma, on connaît bien évidemment les films des années 1960 avec pour têtes d'affiches les très cabotins Louis de Funès et Jean Marais. Arte a la très bonne idée d'actionner pour nous la machine à remonter le temps en nous présentant dans la nuit du samedi au dimanche 12 janvier 3 films du premier cinéaste à avoir adapté ce héros de papier : Louis Feuillade. Allons donc faire un tour du côté de la Belle Epoque... 
 
Héros de la littérature, inventé par Marcel Allain et Pierre Souvestre, Fantômas fut pour la première fois porté à l'écran par un cinéaste prolixe, Louis Feuillade, en 1913. Figure ambiguë, à la fois génie du mal et ange de la Providence, tour à tour cruel, mais aussi séducteur, Fantômas a constitué la matrice de beaucoup de héros au cinéma ou ailleurs. Agissant masqué mais tout en étant aisément reconnaissable, il est aussi un as de la dissimulation. Bref, c'est un excellent personnage pour le cinéma car rempli de paradoxes et d'étrangeté. Ainsi, il passa vite de la feuille de roman à la pellicule cinématographique en à peine trois ans. 
 
Outre l'intérêt historique de tels films, qui notamment, à travers les scènes d'extérieur, permettent de mieux connaître le Paris de l'avant Première guerre mondiale, on pourra aussi se pencher sur le jeu des acteurs et notamment celui de René Navarre qui interprète le fameux Fantômas. Trois films sont ainsi diffusés successivement à partir de 0 heure 40, jusqu'à 4 heures 25 du matin !, Fantômas étant visiblement un héros très nocturne, à moins que les programmateurs ne craignent de voir fuir le public pour découvrir des pépites du cinéma muet. On verra donc A l'ombre de la guillotine, Juve contre Fantômas et La mort qui tue, des titres qui permettent de montrer tout le versant obscur de l'oeuvre d'Allain et Souvestre qu'avaient complètement occulté les adaptations des années 1960 d'André Hunebelle. 
 
Malheureusement cette rétrospective, précédée d'un documentaire de Thierry Thomas, intitulé Fantômas mène le bal, n'est pas tout à fait complète car Feuillade a, en fait, réalisé cinq longs métrages adaptant les aventures de ce héros. N'y figure pas notamment, Fantômas contre Fantômas, que les cinéphiles considèrent comme le must de ces adaptations. Il n'empêche que l'ordre de diffusion choisi par Arte permet de voir comment Feuillade a su faire preuve de plus en plus d'ingéniosité dans sa mise en scène cinématographique, brisant avec les longueurs et les plans statiques du premier opus (A l'ombre de la guillotine) pour donner de plus en plus de rythme à l'action, afin de faire de cette adaptation littéraire une incontestable réussite. 
Baisers volés et derniers adieux... une image de la modernité par Louis Feuillade, extraite d'un film qui a une centaine d'années !

Baisers volés et derniers adieux... une image de la modernité par Louis Feuillade, extraite d'un film qui a une centaine d'années !

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3 janvier 2014 5 03 /01 /janvier /2014 10:48

SEMAINES DU 5 AU 11 JANVIER 2014
 

On the road again

 

Retour sur les routes américaines pour un faux road movie et un vrai premier film d'un réalisateur promis à une grande carrière cinématographique. D8 diffuse cette semaine Duel de Spielberg ou comment un jeune réalisateur s'impose avec peu de de moyens comme un dramaturge exceptionnel.  
 
En ce début d'année, D8 a décidé de  nous donner des sueurs froides en diffusant ce qui était à l'origine un téléfilm pour une chaîne de télévision américaine et qui devint le premier film d'un cinéaste mondialement (re)connu : Steven Spielberg. Rendez-vous donc à 22 heures 50, le mardi 7 janvier, pour assister à un affrontement routier hors du commun, celui d'un automobiliste, interprété par Dennis Weaver avec un camionneur très mal attentionné. David Mann (le quasi unique personnage du film), représentant de commerce, a presque achevé sa journée de travail est presque terminée : encore un rendez-vous et il pourra rentrer chez lui. Il quitte l'autoroute et se dirige vers des routes moins fréquentées lorsque, devant lui, un vieux camion-citerne, peu attentif aux problèmes environnementaux,  rejette des torrents de fumée noire par son pot d'échappement. La fumée fait tousser David et il décide donc de le doubler. Mais le conducteur du camion-citerne est  susceptible : quelques secondes plus tard, dans un rugissement de moteur, il repasse en première position. C'est le début du Duel

Tout le monde s'accorde à penser que le génie de Spielberg pour créer un climat de tension extrême, avec une histoire somme toute banale et peu propice aux rebondissements, fut de ne pas donner d'identité au conducteur du camion citerne afin de laisser le champ libre à toutes les interprétations possibles pour le spectateur. Mais, il serait réducteur de réduire la réussite de ce téléfilm/film à cette trouvaille. Dans quelques scènes, Spielberg manifeste un sens aigu du suspense parfois non dénué d'humour, qu'on retrouvera ensuite dans beaucoup de ses productions : la scène de la station-service avec la mémée aux serpents, la scène du dépannage du bus scolaire, sans oublier la séquence où David Mann finit par s'assoupir au bord de la route et où il est réveillé par le bruit du moteur et d'un klaxon qu'il pense trop bien connaître. 

Certains cinéphiles ont aussi vu dans le film de Spielberg une métaphore de la paranoïa de l'homme moyen américain, victime de ses propres peurs. Peut-être... A vous en tout cas, d'aller faire un tour sur cette étrange route américaine et jeter, vous aussi, votre propre regard à travers le rétroviseur que constitue votre petit écran de télévision. 
Le pauvre automobiliste embarqué dans un duel avec un poids lourd... fera-t-il le poids ? Réponse sur D8 avec Steven Spielberg !

Le pauvre automobiliste embarqué dans un duel avec un poids lourd... fera-t-il le poids ? Réponse sur D8 avec Steven Spielberg !

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22 décembre 2013 7 22 /12 /décembre /2013 20:21

SEMAINES DU 21 DECEMBRE AU 4 JANVIER
 

Un ailleurs enchanté

 

Les fêtes de fin de l'année sont l'occasion d'un feu d'artifices cinématographique de qualité plus ou moins inégale. Cette année, il faudra veiller tard pour voir la magnifique comédie musicale de Vicente Minnelli, Brigadoon, diffusée dimanche 29 décembre sur France 3 à partir de 0 heure 25.  

 
As de la comédie musicale des années 1950, Vicente Minnelli a signé de magnifiques oeuvres entre Un américain à Paris, Tous en scène et Brigadoon. Cette dernière est sans doute la moins célèbre des trois, malgré la présence au générique du duo Cyd Charisse et Gene Kelly. 
 
Comme dans la plupart des comédies musicales, l'intrigue se résume en quelques lignes. Brigadoon désigne un village perdu dans les higlands d'Ecosse qui a pour particularité de n'exister qu'un jour tous les cent ans... et c'est précisément au moment où deux chasseurs américains se perdent dans cette campagne magnifique (entièrement reconstituée en studio, aucune scène n'ayant été tournée en extérieur) que Brigadoon sort du brouillard. Les deux compères vont découvrir alors un monde enchanté, rayonnant de bonheur et en profiter pour s'interroger sur leur propre vie. 
 
Film onirique, proche des conceptions surréalistes (Brigadoon représenterait en quelque sorte l'inconscient du héros Tommy - Gene Kelly-, s'interrogeant sur le bienfondé de son mariage futur), l'oeuvre de Minelli est un bijou d'enchantement. Très peu diffusé à la télévision, elle constitue une parenthèse enchantée bienvenue au moment des fêtes de fin d'année. Si le rythme du film n'est pas des plus soutenus, il permet toutefois au spectateur de rester dans un état contemplatif qui semble complètement étranger aux générations actuelles. Regarder Brigadoon, c'est donc s'accorder, comme les héros du film, un moment pour rester hors du temps, afin d'en apprécier toute la saveur. Une magnifique illustration, en somme, de la maxime célèbre tirée de Faust : "Pouvoir dire à l'instant qui passe : arrête toi, tu es si beau !". 
 
Une comédie musicale vieille de près de 60 ans... pour suspendre le temps et vivre une expérience unique : celle de découvrir un monde qui n'existe qu'une fois... tous les 100 cent ans ! C'est Brigadoon de Vicente Minnelli.

Une comédie musicale vieille de près de 60 ans... pour suspendre le temps et vivre une expérience unique : celle de découvrir un monde qui n'existe qu'une fois... tous les 100 cent ans ! C'est Brigadoon de Vicente Minnelli.

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15 décembre 2013 7 15 /12 /décembre /2013 21:37

SEMAINE DU 14 AU 20 DECEMBRE
 

Du lard ou du cochon

 

La biographie d'un génie du comique outre-atlantique, Andy Kaufman, étoile filante de la dérision et de la provocation ravivée par Milos Forman en personne, en 1999, avec pour interprète un Jim Carrey inoubliable. Ne ratez surtout pas Man of The Moon, sur Arte, mercredi 18 décembre à partir de 20 heures 50. 

 
Cinéaste de renom, surtout dans les années 1970-1980, le tchèque Milos Forman fut longtemps célébré et reconnu pour ses deux triomphes cinématographiques avec Vol au dessus d'un nid de coucou (1975) et Amadeus (1984). C'est oublier trop facilement ses premières oeuvres intenses réalisées dans la république populaire de Tchécoslovaquie des années 1960 mais aussi son film de 1999, Man on the Moon, qu'Arte a l'excellente idée de diffuser cette semaine. 
 
Film biographique retraçant la carrière aussi brève que déconcertante d'un comique américain, Andy Kaufman, Man on the Moon arrive, dans une alchimie très rare au cinéma, à placer le spectateur dans le même état de fascination, d'incrédulité, de frustration que le faisait celui qu'il prétend évoquer. Car, Andy Kaufman né à la fin des années 1940 et mort, très jeune, en 1984 d'un cancer des poumons, ne ménageait pas son public ou plutôt le public. As de la mystification, il n'avait de cesse de ne jamais répéter deux fois la même situation comique et se lançait dans des entreprises faramineuses, défiant champion de boxe, faisant d'Elvis Presley un cow-boy déjanté, jouant le malade incurable... pour finir par réellement mourir. 
 
Pour percer cette énigme de la vis comica, le réalisateur Milos Forman, qui a toujours eu un penchant pour les génies flirtant avec la folie tels Mozart mais aussi le héros de Vol au dessus d'un nid de coucou, s'est d'abord appuyé sur un scénario tout en nuances faisant des aller-retours entre évocation de la carrière publique d'Andy Kaufman et sa vie personnelle où il apparaît comme un être à la fois introverti, avide de reconnaissance mais aussi comme très tourmenté par sa quête du gag absolu.
 
Il a également trouvé en Jim Carrey un acteur capable d'incarner, au sens premier du thème, Kaufman. C'est à dire un acteur, annihilant toute sa personnalité et capable d'aller bien au delà des traits de similitude physique avec son personnage, pour finir par faire revivre l'Andy Kaufman du Saturday Night Live, la célèbre émission américaine qui révéla tant d'artistes. Ainsi Man on the Moon n'est pas comme le veut pourtant la loi dans toute oeuvre à caractère biographique un film d'évocation mais un véritable film d'incarnation, qui mérite, à coup sûr d'être vu et d'être apprécié pour cela. 
Jim Carrey génial interprète d'un... génial comique. Un film génial du génial Milos Forman, sur Arte, mercredi 18 décembre à 20 heures 50, à un horaire génial...

Jim Carrey génial interprète d'un... génial comique. Un film génial du génial Milos Forman, sur Arte, mercredi 18 décembre à 20 heures 50, à un horaire génial...

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11 décembre 2013 3 11 /12 /décembre /2013 20:54

Ce mercredi 11 décembre, se déroulaient les sélections régionales du concours des plaidoiries du mémorial de Caen, au Centre d'Histoire et de la Résistance et de la Déportation de Lyon. 

 

220 équipes dans le groupement régional de Lyon, comprenant 14 départements, avaient envoyé en novembre leur travail écrit au Mémorial de Caen. 10 d'entre elles avaient été sélectionnées, du fait de la qualité de leur titre et résumé. Parmi elles, se trouvaient deux élèves de Terminale S3 du lycée Claude-Fauriel : Sarah, qui avait travaillé sur les insuffisances de la justice internationale, dans un texte intitulé : Justice Internationale : la grande illusion, et Florent qui avait axé sa plaidoirie sur la façon dont les réfugiés étaient accueillis en Europe, après le drame de Lampedusa, en octobre 2013. 

 

Durant deux heures, les candidats ont plaidé la cause qui leur tenait à coeur devant une salle comble et devant un jury aussi prestigieux qu'exigeant et... nouveauté cette année, devant les caméras de France 3, qui remettait sur son site internet régional en direct cette finale. Vous pouvez d'ailleurs retrouver l'ensemble de ces prestations de haut vol ici

 

Cette année encore, le lycée Claude-Fauriel a pu compter sur le travail et le talent de ses représentants qui ont parfaitement défendu leur cause, comme l'avaient fait, avant eux, leurs prédecesseurs en 2009 et 2010. Bravo donc à Sarah qui a eu la tâche redoutable de lancer le concours avec son texte très informé sur les limites de la justice internationale, et à Florent, qui a obtenu le troisième prix régional avec sa plaidoirie intitulée : "Tous dans le même bateau pour venir en aide aux réfugiés". 

Voici quelques extraits de son texte qui a su convaincre les membres du jury : 

Je me tiens aujourd'hui, devant vous pour porter le message de centaines d'hommes, de femmes, d'enfants qui ont perdu la vie en essayant en vain d'atteindre une existence meilleure. Ce sont, pour la plupart, des chefs de familles, des femmes enceintes, des hommes honnêtes qui avaient un foyer, une famille et un travail. Ces hommes et ces femmes sont morts dans un terrible naufrage sur les côtes de Lampedusa, en Sicile,  le 3 octobre 2013. Ils ont dû embarquer dans des conditions que je qualifierai d'inhumaines, entassés les uns sur les autres dans des embarcations de fortune, pour un voyage d'une durée supérieure à vingt-quatre heures. Je trouve cela intolérable ! Et pourtant, ces voyages, le plus souvent organisés par la mafia italienne, pour faire traverser ces réfugiés, ne font qu'augmenter.

     

    Parmi ces voyageurs de fortune, on trouvait beaucoup de réfugiés syriens. Des réfugiés. Pas de simples migrants, comme on se plaît à les appeler souvent. C'est à dire des personnes fuyant une guerre horrible qui fait depuis près de 3 ans, les titres des journaux, des émissions de radio, de télévision pour en montrer voire dénoncer les atrocités. Une guerre de plus. Mais une guerre qui n'est pas si lointaine pour nous Européens, puisqu'elle engendre forcément des déplacements de personnes. En effet depuis 2011, on ne dénombre pas moins de deux millions de réfugiés syriens et de manière plus générale de réfugiés venus des pays du Proche et du Moyen Orient.

 

    Je voudrais d'abord rappeler que ces hommes et ces femmes sont des réfugiés. Le terme est, depuis la création de la Convention de Genève en 1950, un statut. Un statut qui entraîne une  reconnaissance par la communauté internationale de leur nécessaire protection.  Ils sont, en effet, considérés comme persécutés et tentent donc de trouver refuge dans un endroit plus sûr pour leur sécurité et celle de leur famille. D'ailleurs, bien loin de souhaiter partir vers l'Europe, la majorité d'entre eux tentent d'abord de se réfugier dans des pays qui sont proches du leur, parce qu'ils portent toujours en eux l'espoir de revenir vivre chez eux, après le conflit. Quoi de plus naturel que d'aspirer, en effet, à vivre dans le lieu où vous avez noué des liens familiaux, sentimentaux, affectifs ? (...)

 

Rappelons aussi que c'est d'abord la guerre qui est la cause qui pousse ces hommes et ces femmes à prendre la fuite. La plupart de ces conflits est due à l'installation d'un régime dictatorial qui embrigade les populations et les soumet par la force en utilisant violence et répression, comme en Syrie. Des régimes que l'on connaît tous et qui, parfois, ont pu s'installer, développer leur emprise sur les peuples, avec la complaisance de gouvernements étrangers, notamment européens. Pour des questions de raison d'Etat, d'opportunisme ou plus bassement pour des raisons d'ordre économique. Face à l'urgence, il n'est plus temps de revenir sur ce problème. Mais, rappeler ceci c'est déjà rappeler aux Etats européens que leur responsabilité dans ces conflits n'est peut-être pas nulle. Et qu'il leur faudrait donc en assumer les conséquences. Toutes les conséquences. Surtout celles qui touchent les populations prenant le chemin de l'exil. 

 

    Lors de leur périple vers une vie meilleure, que la plupart d'ailleurs ne pourra atteindre, les réfugiés doivent faire face à la longueur du voyage, effectué souvent à pied. Ils doivent faire face aux épidémies qui se propagent rapidement, à la peur de ce qu'il va advenir d'eux et de leur famille, aux horreurs qu'ils vont vivre. Enfin, ils doivent faire face aux difficultés d'un voyage en bateau qui risque à tout moment de faire naufrage, comme le 3 octobre 2013, à Lampedusa. Mais, malgré tous ces obstacles, ils décident tout de même de partir. Certains diront que c'est de la folie. Mais ceux qui diront cela ne se rendent pas compte que, pour ces personnes, la fuite est la seule option pour survivre. Quelle tragédie ! me diriez vous. En effet, c'est une tragédie de voir ces millions de personnes qui partent au péril de leur vie. Et qui n'ont finalement, comme seul bagage dans la tête, que l'utopie d'une vie meilleure, d'une vie sans guerre. Mais, c'est si facile, c'est si commode, de ne voir dans leur fuite qu'un acte de folie. Au contraire, je vois pour ma part une formidable leçon de courage. Le courage d'aller de l'avant, de se battre chaque jour pour une vie meilleure. Voilà ce que devraient rappeler les médias qui relatent ces faits. (...)

 

Je veux donc terminer en lançant un appel aux citoyens du monde entier, mais surtout aux Européens, afin que ces réfugiés parviennent à trouver un foyer stable jusqu'à ce qu'ils puissent rentrer dans leurs pays ou obtenir le droit d'asile. Si nous ne réagissons pas, ce sont encore des milliers de personnes supplémentaires qui risquent de mourir. Nous devons tout faire pour éviter de nouveau le naufrage d'un bateau contenant des centaines de réfugiés aux portes de l'Europe, tout faire pour éviter de traiter ces hommes comme des êtres de seconde zone, sous prétexte qu'ils ne sont que des "réfugiés". 

 

    J'adresse ainsi un appel aux grandes instances européennes, afin qu'elles appliquent l'article 25 de la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, « Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires». Ne fuyons pas nos responsabilités. Nous, aussi, avec les réfugiés, montons dans le même bateau pour briser les vagues de la fatalité et l'écume de l'indifférence. 

 

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