Les trois sujets proposés correspondaient à des points importants du programme et ne contenaient pas de difficultés de compréhension particulières, notamment les deux sujets de composition.
Ces derniers abordaient des périodes très larges et devaient permettre aux candidats de montrer leur maîtrise des connaissances délivrées pendant l’année scolaire. Les sujets, calqués sur des
titres de parties ou de chapitres du programme, demandaient cependant à être bien problématisés. C’était sans doute là la principale difficulté, que devait permettre de résoudre une introduction
solide analysant bien les termes du sujet et aussi les bornes chronologiques (surtout pour le sujet sur la colonisation qui exigeait d’aller jusqu’au début du mouvement d’indépendance, point
d’orgue aux mouvements de contestation du fait colonial débutés dans l’entre deux guerres).
Voici un exemple de problématique possible pour les deux sujets de composition :
Sujet 1 : Economie, société, culture en France depuis la fin des années 50
En quoi les évolutions économiques, sociales et culturelles de la France depuis une cinquantaine d’années ont connu une accélération importante et changé radicalement le mode de vie des
Français ?
Sujet 2 : La colonisation européenne et le système colonial, du milieu du XIXe siècle au milieu du XXe siècle
Comment les Européens se sont-ils assurés une domination sur le monde à partir du milieu du XIXe siècle et en quoi cette domination a-t-elle été progressivement contestée pour aboutir
jusqu’aux indépendances aux lendemains de la Seconde Guerre Mondiale ?
Pour l’étude documentaire sur la fin de la guerre froide, je propose une correction un peu plus détaillée mais qui ne se veut aucunement une correction officielle.
Première partie : Réponse aux questions
1. 1. M. Gorbatchev insiste en particulier sur 3 caractéristiques majeures de la guerre froide :
- La course à l’armement qui a conduit à un équilibre de la Terreur fondé sur la
dissuasion nucléaire entre les deux Blocs. (premier paragraphe du document 3, expressions du document 5 comme « militarisation à outrance », « course aux armements »,
« militarisation insensée »).
- La diffusion de modèles idéologiques au monde entier, à l’origine d’une bipolarisation.
Dans le document 3 : « les nations ne peuvent ni ne doivent calquer leur vie sur celle des Etats-Unis ou bien celle de l’URSS » ou « pas plus que la politique extérieure ne
devant leur être subordonnée ».
- La présence de conflits résultant de l’opposition entre les deux blocs. Document
5 : « utilisation des forces armées en dehors du pays ».
2.
2. La fin des années 80 marque bien un véritable tournant pour plusieurs raisons :
- On constate un apaisement à partir de 1987 dans les relations diplomatiques entre les
Etats-Unis et l’URSS après la période de la guerre fraîche, matérialisé par le traité de désarmement de Washington signé entre le président américain R. Reagan et le dirigeant de l’URSS, M.
Gorbatchev. C’est le renoncement à la course à l’armement, notamment en Europe, où avaient été installés les euromissiles (Pershing/SS20).
- C’est la disparition de la tutelle communiste dans les démocraties populaires d’Europe
de l’Est à partir de l’été 1989, notamment avec la destruction du mur de Berlin, le 9 novembre 1989, séparant les secteurs occidentaux du secteur soviétique. C’est le début du mouvement de
libération des peuples d’Europe de l’Est et d’Europe centrale.
3. 3. Les raisons expliquant l’apaisement des tensions sont :
- Le coût économique de la guerre froide qui a pénalisé le budget des Etats, notamment
celui de l’URSS (12% du PNB pour les dépenses militaires en 1987) : la course à l’armement, l’entretien d’une armée nombreuse ont coûté très cher aux deux Grands.
- Le changement dans la politique extérieure de l’URSS initiée par M. Gorbatchev, premier
secrétaire du Parti communiste de l’URSS à partir de 1985. L’URSS renonce à intervenir dans les affaires intérieures des Etats communistes qui étaient jusqu’alors ses satellites.
- Un assouplissement dans l’application des principes communistes dans les républiques
soviétiques, notamment dans l’économie et la vie sociale. Ce sont les principes de la Glasnost (transparence) qui conduisent à un début de libéralisation économique et de démocratisation en URSS.
En 1991, M. Gorbatchev reconnaît l’échec de ces réformes.
4. 4. Les peuples d’Europe de l’Est qui faisaient partie du bloc de l’Est ont profité du renoncement de
l’URSS à intervenir dans les affaires de l’Etat auxquels ils appartenaient (RDA, Pologne, Hongrie…). Dès lors, contrairement à d’autres périodes (1956, 1968), ils ont pu faire aboutir leurs
revendications en faveur d’une démocratisation et du respect de leur propre souveraineté, sans que l’URSS n’incite ou n’accompagne une répression à leur égard. Ainsi, ils ont pu, à partir de
l’été 1989, entamer une véritable révolution politique en sortant du système communiste. C’est la fin en Europe du Bloc de l’Est.
Deuxième partie : réponse organisée
Introduction (courte) : elle doit définir l’expression centrale du sujet (guerre froide) en rappelant qu’elle qualifie la période des relations internationales reposant sur l’opposition
entre Etats-Unis et URSS de 1947 à 1991. Elle devait aussi périodiser le sujet en le limitant à la fin des années 80, mais surtout aux années 1989-1991. Pour la problématique, on pouvait montrer
le contraste entre la durée de la guerre froide (plus de 40 ans) et la rapidité de sa « résolution » : quelques mois ou années à la fin des années 80 et donc se demander pourquoi
la fin de la guerre froide avait été aussi rapide.
I Les conditions nouvelles à partir du milieu des années 80 mettant fin à une période de fortes tensions
- Rappel bref des tensions de « la guerre fraîche » : crise des
euro-missiles, boycott des JO en 80 et 84, projet Star Wars de Reagan, agressivité de la politique extérieure américaine et soviétique (Afghanistan)
- Tournant du milieu des années 80 en URSS : changement à la tête de l’Etat avec un
« jeune » premier secrétaire du PCUS, souhaitant assouplir les principes du communisme.
- La concrétisation : retour au dialogue entre les Deux Grands avec le traité de
Washington en 1987 entre Reagan et M. Gorbatchev. Fin de la course à l’armement qui a épuisé les économies, surtout celle de l’URSS.
Le traité de Washington en 1987
signé par les dirigeants des deux grandes puissances de la guerre froide
II 1989 : l’année du basculement
- La nouvelle position de l’URSS en matière de politique étrangère mise en œuvre :
non ingérence et refus de l’intervention armée (Pacte de Varsovie) dans les pays d’Europe de l’Est.
- Symbole de l’effondrement du mur de Berlin, construit en 1961, pour séparer secteur
soviétique et secteurs occidentaux. Destruction par le peuple est-allemand, l'événement marque l'expression de la volonté des peuples d’Europe de l’Est de sortir du communisme du fait de
frustrations sociales et politiques (manque de démocratie) et économiques (retard dans le niveau de vie par rapport à l’Ouest).
- Défaite de l’URSS dans la bataille idéologique, un des ressorts de la guerre
froide : le modèle communiste disparaît en Europe de l’Est en Pologne, RDA, Tchécoslovaquie… en quelques mois. C’est la fin du Bloc de l’Est.
III La fin de l’URSS ou la défaite d’un deux protagonistes de la guerre froide (1991)
- Echec des réformes intérieures entreprises depuis 1986 par M. Gorbatchev
- Volonté des peuples de l’URSS (exemple : peuples baltes) d’accéder à
l’indépendance : nationalisme que le pouvoir soviétique ne parvient plus à étouffer.
- Le 25 décembre 1991 : disparition officielle de l’URSS annoncée à la télévision par
M. Gorbatchev. Eclatement des Républiques composant l'URSS en pays indépendants.
Le 25 décembre
1991, Gorbatchev annonce à la télévision sa démission et... officialise la disparition de l'URSS.
Conclusion : un conflit majeur du XXe siècle qui disparaît en quelques mois. Eclatement rapide mais causes parfois plus profondes et résultant d’un temps plus long.
EPREUVE DE GEOGRAPHIE
Les sujets dans leur libellé n’offraient aucune difficulté mais exigeaient que les candidats arrivent sur des espaces régionaux à bien différencier des territoires pour atteindre une certaine
précision quant à leur organisation. La légende devait permettre de voir un découpage des ensembles de la mégalopole japonaise, de la façade atlantique des E.U par des figurés de surface, mais
aussi les éléments contribuant à leur puissance. Les ports, les grandes métropoles (l’ajout de localisations pour le Japon était le bienvenu tant le fond de carte en était dépourvu), les réseaux
de communication devaient soigneusement apparaître. Les liens avec l’extérieur, à l’origine du dynamisme de ces espaces et de leur organisation (littoralisation, métropolisation, importance des
activités portuaires) pouvaient être mentionnés.
Ces cartes, très classiques, figurent dans tous les manuels : s’y reporter pour la correction.