Pour aborder le mieux possible les épreuves longues du baccalauréat concernant l'histoire-géographie, et, en particulier, l'épreuve de la composition, il est impératif de bien savoir réfléchir et
s'organiser avant de se lancer, tête baissée, dans la rédaction de son devoir.
Ainsi le travail au brouillon est-il une étape importante, trop souvent mal abordée par les élèves ou sacrifiée au profit d'une rédaction immédiate, à l'aveugle.
Grâce à Margot, élève de la classe de Première S3, qui a accepté de me remettre, à la fin du dernier devoir, son brouillon, on peut essayer de réfléchir ensemble sur ce travail important.
Voici la feuille (recto/verso) qu'a renseignée Margot R. avant de rédiger son devoir de 2 heures sur le sujet d'histoire : "Vivre en France de la Belle Epoque aux lendemains de la Grande
Guerre - 1900 au début des années 20"
Recto de la feuille de brouillon de Margot
Verso de la feuille de brouillon de Margot
Sur cette double page, on trouve tous
les ingrédients nécessaires pour réussir un devoir.
Tout d'abord, l'analyse du sujet et sa transformation en problématique, qui est une étape cruciale pour la composition. Il paraîtrait d'ailleurs opportun avant de se livrer à ce travail, de
peut-être réécrire tout de suite le sujet sur son brouillon, d'encadrer les expressions importantes, d'expliquer la signification des bornes chronologiques... puis, dans un second temps, de
rédiger sa problématique. Cette dernière peut, comme c'est le cas ici, être changée, transformée, raturée. Il n'est pas, en effet, évident de trouver automatiquement le fil conducteur d'un devoir
et de le formuler avec une question claire et concise.
Le deuxième but du brouillon est de permettre de rédiger un plan détaillé. Ce travail occupe l'essentiel de ce qu'a réalisé dans les deux feuilles Margot. On voit qu'elle ne se contente pas
d'écrire le titre des grandes parties mais "remplit' chacune d'entre elles, par des faits, des exemples, des événements. C'est ce qu'il faut faire ! Pour consolider ce travail, je préconise
d'éviter au maximum des titres de partie "neutres" mais d'essayer de les rédiger en dégageant l'idée centrale qui permet de répondre au sujet. Ainsi, pour ce devoir, plutôt que d'écrire "Belle
Epoque", il semblerait intéressant de mentionner "La Belle Epoque : une période d'apparents progrès des conditions de vie en France".
Autre conseil : pour mieux structurer son devoir, une fois toutes les idées et connaissances jetées sur le papier, prendre un stylo d'une autre couleur pour les recouper autour de quelques axes
importants (3 ou 4) qui constitueront les futurs paragraphes. Là encore, ne pas hésiter à reformuler ces grandes idées avec une phrase ou des expressions précises qui permettront de faire passer
des idées à l'écrit. Par exemple, mettre un accolade pour tout ce qui concerne le début de la IIIe partie sur l'année 1917 et écrire : "1917, année de profonde remise en cause de la
soumission à la guerre tant au front qu'à l'arrière" ou "1917 : année de contestation importante face aux conditions de vie au front et à l'arrière".
Pour terminer, si on a le temps, on peut aussi écrire la conclusion de son travail au brouillon (ajout en bas de la page 1). C'est un plus qui permet de finir son travail sans trop stresser et de
bien avoir en tête la réponse à la question que l'on s'est posé en introduction. Dans ce domaine, je ne donnerai pas de conseil, étant donné que, pour ma part, je n'ai jamais réussi à accomplir
cette tâche au brouillon. Mais c'est tant mieux si l'élève arrive à dépasser le maître !
Travailler au brouillon ne s'improvise pas, c'est une des clés de la réussite pour chaque élève. Consacrer un quart, un tiers, voire 40% de son temps à cette tâche est souvent indispensable pour
aborder les épreuves dites de composition mais aussi de réponse organisée si on choisit l'étude des documents.
Un brouillon d'un écrivain célèbre, issu d'une exposition qu'avait consacrée à ce sujet la bibliothèque nationale de France, il y a quelques années !