La gare d’Orsay fut inaugurée le 14 juillet 1900, construite pour sa position centrale à la veille de l’Exposition Universelle de 1900. Cette nouvelle gare, œuvre de l’architecte Victor Laloux, était exclusivement destinée au service des voyageurs. Elle desservira pendant plus de quarante ans le sud-ouest de la France et assistera au départ et à l’arrivée de plus de deux cents trains par jour. Elle sera la première conçue pour la traction électrique. A partir de 1939, elle ne desservira que la banlieue. De cette gare, aujourd’hui transformée en musée depuis 1986 grâce à Jean-Paul Philippon et Gae Aulenti, il ne reste que le grand hall de 32 mètres de haut, 40 mètres de large et 138 mètres de long, et sa célèbre horloge au fond.
Seule rescapée de la période faste, dominant les quais de gare, aujourd’hui dominant les œuvres d’art, l’horloge intérieure de l’ancienne gare d’Orsay est suspendue à l’éternité. En entrant dans le hall, j’ai été fascinée par cette horloge, sorte de gardienne actuelle qui a traversé différentes époques. On peut imaginer, de façon nostalgique, les regards sur le quai de gare, qui se sont posés sur elle, déchirés par des séparations ou impatients de retrouvailles. Elle, belle et intemporelle, a été le témoin de millions de voyageurs qui ont vécu des secondes interminables, des minutes pathétiques, des heures inoubliables. Elle, elle est toujours là, majestueuse, sereine, symbole du temps qu passe, et moi simple passante, j’ai été émue en pensant à tout cela.