12 décembre 2010
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SEMAINE DU 4 AU 10 DECEMBRE
Bol d'air
Non, non, il ne s'agit pas d'une photographie de la France victime d'un hiver précoce mais l'un des magnifiques
paysages d'un road movie revisité par Sean Penn, à travers son Into the wild (2007) qui sera diffusé lundi 6 décembre sur M6
Adapté d'un ouvrage d'un journaliste
américain, Voyage au bout de la solitude de Jon
Krakauer, Into the Wild de Sean Penn, sorti en France au début de l'année 2007, fut à la fois un succès public et critique. Ce road-trip, genre américain par excellence, était,
il faut le dire, bien dans l'air du temps en retraçant le parcours sac à dos d'un jeune homme, Christopher McCandless, vers l'Alaska, fuyant ses brillantes études et son bel avenir tout tracé,
pour voyager librement à travers les paysages américains, afin de retrouver le contact primitif entre l'homme et la nature.
Le film qui sera présenté sur M6, lundi 6 décembre à partir de 20 heures 45, m'a rappelé un ouvrage
que j'avais lu dans mes années lycéennes :Le contrat naturel de Michel Serres, paru il y a 20 ans, où l'auteur prônait un retour à une relation d'égalité entre l'Homme et la Nature.
Il s'agissait selon Michel Serres de rétablir une harmonie, un respect, entre l'homme et son milieu, comme ce respect existe entre l'homme et les réalisations qu'il a bâties sur terre (ce que
l'on appelle plus communément le patrimoine mondial de l'humanité). Into the wild est quelque part l'adaptation cinématographique de ce Contrat
naturel revendiqué par Michel Serres bien avant que les considérations sur le développement durable, l'écologie responsable, n'envahissent la sphère médiatique.
Est-ce possible ou est-ce utopique ? Telle est la question à laquelle Sean Penn, à travers son interprète, Emile
Hirsch, tente d'apporter quelques éléments de réponse. Car le périple de son héros comme celui de l'acteur (qui a perdu 20 kilos sur le tournage) n'est pas de tout repos, tant la nature
n'est pas toujours disposée à se laisser séduire par l'homme et à lui montrer un visage purement contemplatif tel un panorama de carte postale. Le film a manifestement su toucher un large public
et la jeunesse en particulier qui s'est retrouvé dans les chemins qu'emprunte Christopher McCandless et qui le détourne de ceux de la société de consommation. L'histoire ne dit pas par contre si
les spectateurs ont parcouru cette belle odyssée un paquet de pop-corn à la main ou s'ils regarderont le film lundi soir, après une harassante journée de travail, avachis dans un canapé avec une
bière sur la table basse...