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10 août 2011 3 10 /08 /août /2011 08:14

Voici le corrigé (très élaboré) avec beaucoup de détails sur les caractéristiques de la Renaissance artistique en France, sujet proposé dans le cadre du semestre d'été proposé par l'IUFM de Saint Etienne.

 

Le XVIe siècle est la principale période pour la Renaissance dans de nombreux foyers européens. Au niveau artistique, cette dernière se caractérise par un mouvement au sein duquel plusieurs générations d’artistes, développent une nouvelle vision du monde en apparente rupture avec la période médiévale. Cette rupture se manifeste notamment dans l’art : peinture (document 1), architecture (document 2), gravure (document 3).  Plusieurs foyers de la Renaissance se dégagent que l’on retrouve également : les foyers italiens (documents 1 et 3), français (document 2) et flamand (document 3). Quels éléments permettent de caractériser la Renaissance artistique en Europe au XVIe siècle ?
 

I La Renaissance dans la peinture en Italie (document 1)

 Le tableau de Raphaël, le Mariage de la Vierge, rappelle plusieurs caractéristiques de la Renaissance en peinture :

- L’utilisation d’un sujet religieux mais replacé dans son époque : il s’agit ici du mariage de la Vierge (Marie est reconnaissable à son traditionnel manteau bleu). Face à elle, se trouve Joseph (manteau doré), le seul à être barbu entouré des autres prétendants. Ils ont été rassemblés par le Grand Prêtre devant le temple de Jérusalem, à l’arrière plan pour choisir l’époux de la Vierge. Tous les prétendants portent un branchage mais seul le rameau de Joseph fleurit : c’est l’élu. Le mariage est représenté par le don de l’anneau nuptial de Joseph à Marie. La suite de la scène, l’installation de Marie dans la maison de Joseph à Nazareth, est évoquée par la présente de ses suivantes à gauche du tableau.  On retrouve donc un message religieux (le renouvellement de l’alliance sacrée entre les hommes et Dieu) mais les nombreux personnages profanes (suivantes, prétendants), les silhouettes à l’arrière plan banalisent la scène. Le choix des couleurs, très chaudes, l’attention portée aux détails des vêtements rappellent le début du XVIe siècle et la richesse des bourgeois italiens plus que l’époque de la Vierge. Le tableau est également une œuvre de commande, de riches mécènes (famille Albizzini), un retable pour parer une église contenant la chapelle de cette famille.

- L’utilisation de la peinture à huile : venue d’Europe du Nord, son usage s’est répandu en Italie, elle est aussi utilisée avec l’œuf. Ses deux liants permettent de combiner différents avantages : l’huile permet de créer des effets optiques nouveaux en introduisant la transparence, ce qui donne profondeur et relief.

- L’utilisation de la perspective : il s’agit ici d’une perspective géométrique avec une composition très élaborée, appliquant les principes du fameux nombre d’or ou divine proportion (formule mathématique complexe équivalant à un rapport de 3 à 5). Raphaël a réservé les 3/5e du tableau à la partie supérieure consacré au Temple, symbole du Ciel. Le point de fuite représente la porte ouverte sur l’infini au milieu de l’édifice d’où émane la lumière. Le tiers médian est principalement composé de lignes obliques qui convergent vers la porte ouverte du Temple. Le regard du spectateur, d’abord attiré par le point de fuite, revient, guidé par le dallage, se fixer sur l’anneau (point central du tableau). Le dernier tiers inférieur associe lignes brisées (posture de la Vierge) et courbes (mouvements des prétendants, bris de la baguette pour un éconduit). En plus, de cette perspective géométrique, Raphaël utilise la perspective aérienne ou atmosphérique car il dégrade les couleurs des parties les plus éloignées pour donner de la profondeur.

- Le traitement de l’espace influencé par l’architecture de l’époque : retour aux formes classiques, respect des proportions mathématiques. Le temple à l’arrière plan est typique des édifices à la mode de l’époque avec un plan polygonal, le plus proche de la forme circulaire (image idéale du ciel) : recours aux dômes, coupoles... Le décor rappelle l’Antiquité, souvent évoqué dans l’art de la Renaissance.
 

II La diffusion en France de la Renaissance italienne sous François Ier, notamment dans l’architecture (document 2)

Avec notamment sa victoire en 1515 à Marignan, François Ier découvre la Renaissance.  En 1516, il fait venir d’Italie Léonard de Vinci, qui meurt la même année. Il entreprend quelques années plus tard la construction de Chambord qui occupera l’essentiel de son règne. De nombreux éléments rappellent l’architecture de la Renaissance et l’influence de l’Italie.

-       l’architecture militaire s’efface au profit de l’architecture de palais. On retrouve encore un imposant donjon central pourvu de quatre tours d’angle, ainsi qu’un fossé comblé d’eau qui rappellent les conceptions défensives des châteaux médiévaux mais les architectes en font aussi un lieu de plaisance et d’apparat : une particularité de Chambord est le nombre important de pièces, il y en a 440 qui traduisent l'importance que prend la Cour du roi au moment de la Renaissance. Il est très peu utilisé par François Ier (qui reçoit malgré tout Charles Quint en 1539).

-       Les façades du monument rappellent les caractéristiques de l’art italien : nombreuses ouvertures, terrasses, lanternes, incrustations dans les pierres blanches, sculptures, colonnes, pilastres...

-       la décoration intérieure rappelle aussi la Renaissance italienne : l’escalier à double révolution est l’œuvre de Leonard de Vinci. Il s’élève au milieu de la salle des gardes du château. Il est richement décoré, dans le goût italien. Il est fait de deux hélices qui se superposent sans jamais se rencontrer (deux personnes peuvent monter ou descendre sans jamais se rencontrer). On remarque aussi au plafond les voûtes à caisson qui se retrouvent dans le château (avec une salamandre et le « F » de François Ier.)

 

III Une nouvelle vision de l’homme et du monde (document 3)

 La gravure de Stradanus met en scène les grandes caractéristiques de la Renaissance :

-       le désir d’ouverture et l’appropriation du monde par les Européens : fenêtre de style Renaissance ouverte sur l’extérieur, la présence d’une magnifique Caravelle, de deux globes, dont l’un avec les lignes imaginaires (parallèles)...  Allusion aux Grandes découvertes qui jouent un rôle important sur les nouveaux principes de la Renaissance, à la fin du XVIe siècle (ce qui n’est pas tellement le cas au départ).

-       la révolution scientifique et la volonté de placer l’homme au centre de la connaissance. On constate la profusion d’objets hérités des périodes passées ou plus récentes: astrolabe, boussole, compas mais aussi un livre (objet extrêmement rare et précieux dont l’usage est encore aux mains des clercs qui fait écho à l’invention de l’imprimerie). La volonté de faire passer la connaissance au premier plan est rappelée dans la gravure par la position centrale du bureau et le fait de reléguer le lit, dans un coin de la pièce.  On voit aussi l’idée que c’est l’homme qui est à l’origine du savoir : d’une main, il suit le livre et de l’autre, il en vérifie les indications (démarche scientifique : appel à l’examen, à l’esprit critique).

-       Le décor très chargé de la scène : meubles en bois massifs, marqueteries, mais aussi emblèmes de la Renaissance comme la salamandre au dessus de la cheminée.

     CONCLUSION : on retrouve à travers ces documents les grands fondements de la Renaissance, notamment dans l’art, avec ses héritages et ses nouveaux principes. Le côté plus obscur de cette période (intolérance religieuse, guerres fréquentes, esclavagisme) n’est toutefois pas mis en valeur.

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Published by G. SABATIER - dans HISTOIREGEOCRPE Archives

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