Le mémorial de Caen organisait, ce vendredi 28 janvier, la 14ème édition du concours des plaidoiries pour les lycéens, sur le thème de la défense des droits de l'homme.
Deux élèves de la classe de Terminale S5 du lycée représentaient le groupement de Lyon après leur brillante prestation du 8 décembre au CHRD de Lyon.
La plaidoirie de Sophie et Coralie intitulée Ebay Child abordait le thème de l'adoption illégale d'enfants via Internet. Imaginant un futur, hélas peut-être pas aussi hypothétique que l'on pourrait le croire, Sophie et Coralie ont fait part de leur indignation face au risque de tels trafics en ces termes éloquents :
"Mais, c’est surtout grâce à Internet, que ces réseaux prolifèrent. Il permet aux trafiquants de se mettre en contact avec les familles qui sont prêtes à payer n’importe quel prix pour avoir un enfant.
Internet, formidable outil technologique, mais outil de tous les dangers. Un article paru dans la presse, il y a peu de temps, relate un cas extrême qui permet de se rendre compte del’ampleur du rôle d’Internet dans ce trafic. Au mois d’octobre dernier, Patty Bigbee, une grand-mère, est arrêtée sur un parking, en Floride, aux États-Unis. Celle-ci avait tenté de vendre son petit fils à un inconnu pour la somme de 30 000 $. Les négociations avaient eu lieu sur la toile, à la suite d’une simple petite annonce. Par chance, l’internaute inconnu qui devait acheter le nouveau-né avait contacté de lui-même les autorités et avait accepté de jouer les informateurs.
Jusqu’où ira ce baby-business ?
Combien d’enfants devront encore subir la privation de leurs droits ?
Si nous n’agissons pas tout de suite ces dérives vont se poursuivre. Et, qui sait, dans quelques années, on pourrait voir apparaître un site Internet du type Ebay child. Imaginez-vous, ne serait-ce qu’un instant, pouvoir surfer sur Internet et commander un enfant, tranquillement installé dans votre fauteuil ? Et là, si j’emploie le terme « commander », c’est parce que, si l’on monnaye un enfant, c’est qu’on le réduit à l’état de marchandise que l’on choisit, et que l’on livre après paiement".
Un des dessins d'Emmanuel Chaunu, dessinateur de presse à Ouest France, illustrant la plaidoirie de Coralie et Sophie, quelques instants après leur passage sur la scène du Mémorial.
Devant un public de plus d'un millier de personnes, sans filet, elles firent preuve, à l'image de l'ensemble des candidats de cette 14ème édition, d'un talent oratoire et d'une force de persuasion exceptionnels.
Seules sur scène, elles surent captiver le public pendant la dizaine de minutes qui leur était impartie. Que de travail, d'énergie, d'engagement, pour parvenir à un tel résultat ! Quel baume au coeur de les entendre, avec autant d'ardeur et de conviction, défendre le texte qu'elles avaient rédigé !
Au delà du palmarès décerné par le jury présidé par Hélène Waysbord, c'est bien l'ensemble des 19 participants regroupés en 14 équipes à ce concours qu'il faut remercier pour les moments inoubliables qu'ils ont procurés à ceux qui les écoutaient.
Ces 19 participants, pendant leur séjour à Caen, reçurent un accueil formidable de la part du Mémorial, en particulier de Véronique et de Chloé. Ainsi, grâce à ces deux précieuses organisatrices et aussi à l'état d'esprit des candidats, ce n'était pas 14 équipes qui participaient à ce concours, mais bien une seule équipe de jeunes lycéens de 15 à 18 ans, engagés pour montrer, chacun à sa manière, son attachement à la défense des droits de l'homme dans le monde.
Tous sont rentrés aux quatre coins de l'Hexagone mais aussi en Guadeloupe et à Athènes avec des étoiles dans les yeux, parfois embués de quelques larmes, et des souvenirs pleins la tête. Ils ont vécu et nous ont fait vivre 4 jours de pur bonheur.