Grâce à l'EPASE (Etablissement public d'aménagement de Saint-Etienne), les élèves de Premières S2 et S3 ont bénéficié les 30 septembre et 3 octobre d'une visite sur le terrain pour étudier un
quartier en plein aménagement à proximité du lycée : le
quartier Châteaucreux.
Pour le géographe, plus que les cartes, les outils numériques, la visite sur site est un outil privilégié pour comprendre l'organisation des espaces. Alexis Gante, chef de projets du quartier
Châteaucreux, a rappelé les enjeux de l'aménagement de ce quartier, qui veut se présenter comme le deuxième grand pôle tertiaire de la région, après la Part-Dieu, tout en restant un espace de vie
et aussi d'habitat. Il a insisté sur les problématiques nouvelles qui se posent à ceux qui ont la responsabilité de l'aménagement des territoires urbains : intégrer les dimensions du
développement durable, aménager en tenant compte des relations avec les autres quartiers de la ville (notamment pour Châteaucreux, le quartier du Crêt de Roch et celui, en pleine mutation
également de Plaine-Achille), stimuler l'emploi, agir en concertation avec les usagers et les habitants.
Les élèves de Première S2 autour de la maquette
du quartier avec les éléments foncés représentant les nouveaux aménagements.
Sur le terrain, dans le jardin des Regards, récemment aménagé (juin 2011), Alexis Gante rappelle l'importance de laisser à l'intérieur de l'espace urbain des "cônes de vision", pour permettre aux
salariés, aux promeneurs ou aux passants d'avoir, à l'intérieur de la ville, une vue sur l'espace périphérique rural et sur d'autres quartiers. En direction du Nord, le quartier du Soleil avec
son église au clocher byzantin, le quartier de Montreynaud et les Monts du Lyonnais.
Organisé autour du nouveau siège social de Casino (2500 salariés), l'espace à proximité de la gare offre une densité et une variété de transports très importantes, faisant à différentes échelles
(de nationale avec la gare TGV à locale avec les modes doux comme la marche à pied ou le Vélivert), de Châteaucreux un espace multimodal.
L'Esplanade de France est devenue, en plus de la ligne de tramway la traversant, une véritable gare routière, avec le terminus de lignes de bus qui desservent des destinations assez éloignées, en
dehors de la communauté d'agglomération, comme Montbrison au Nord-Ouest ou les monts du Lyonnais avec Chazelles-sur-Lyon et Saint-Symphorien-sur-Coise au Nord-Est. Le quartier est ainsi connecté
à des espaces distants de près de 40 km, grâce à cette desserte mise en place par le conseil général de la Loire.
Le lundi matin, avant 10 heures, alors que nous traversons l'Esplanade de France, arrivent de nombreux salariés de Casino qui rejoignent le siège social, où doivent se dérouler en début de
semaine ou en début de mois des réunions rassemblant les cadres de l'entreprise venus de toute la France et arrivant par le premier TGV en provenance de Paris ou Lyon. Costumes-cravates,
tailleurs, valises roulantes sont de rigueur.
Du dernier étage du parking couvert, à proximité de la gare, on voit bien les différents réseaux de transports dont le point de recoupement se situe devant la gare, en direction du Sud de la
ville.
Alexis Gante nous fait part à cette occasion d'un projet d'aménagement consistant à ouvrir la gare sur le Nord, en direction du quartier du Soleil, projet difficile à mettre en oeuvre du fait de
difficultés techniques (franchissement des rails) et aussi des répercussions que cela pose pour la SNCF et le réseau ferré de France pour repenser la desserte de la gare. Ce projet pourrait
permettre à terme de relier aussi Châteaucreux à l'espace du Pont de l'Âne, plus à l'est, dont l'aménagement est en discussion.
Espace aménagé récemment, en concertation avec les habitants, à l'entrée ouest du quartier, la place du Géant est un lieu de déambulation et récréatif (jeu de boules) au coeur d'un quartier
passant mais qui a l'inconvénient d'avoir longtemps souffert du manque d'appropriation par ses habitants.
La place tire son nom du dessin mural réalisé par deux graphistes très réputés : Ella et Pitr, "les papiers peintres". L'idée est
d'occuper un espace de manière ludique et vivante avant d'en concevoir dans quelques années, un éventuel réaménagement. Mais peut-être que cette opération sera alors difficile à mener si les
habitants se sont vraiment appropriés cet espace. Alexis Gante insiste sur le fait qu'en associant les habitants à l'aménagement, l'espace est plus utilisé et plus respecté. Il permet en tout cas
une entrée par l'Ouest plus agréable dans le quartier, malgré le passage du pont ferroviaire qui reste encore un aménagement peu pratique et pas du tout esthétique.
La visite du quartier s'achève par la
découverte de la cité Grüner, accueillant le siège de Saint-Etienne Métropole depuis septembre 2010 mais aussi beaucoup d'autres services administratifs. Cet espace veut à terme regrouper 1800
salariés. Le taux d'occupation actuel des bureaux représenterait environ 85% de la surface disponible totale. L'architecture originale mais surtout le choix de la couleur ont intrigué de nombreux
élèves.
Comme l'ont constaté les élèves, l'aménagement du quartier est encore d'actualité : des espaces parfois importants comme l'îlot Poste-Weiss en face de la gare (du nom des sociétés qui l'occupaient jusqu'en 2008) qui devraient accueillir des bureaux mais aussi des hôtels, ainsi que quelques
friches comme celle d'un ancien bâtiment d'une société de location de véhicules que l'on trouve avenue Denfert-Rochereau, à quelques mètres de la Cité Grüner, restent à transformer.