Le premier devoir de l'année portait, pour la classe de Première S3, sur la confrontation de deux documents de la même époque (années 60, début des années 70) permettant de voir la manière dont on percevait en France la main d'oeuvre immigrée.
Voici la correction du devoir, hormis la dernière question, qui fera l'objet d'un traitement spécifique en classe en s'appuyant sur le travail d'une élève.
Affiche des années 60 montrant que même pendant les Trente Glorieuses la main d'oeuvre étrangère n'est pas la bienvenue en France !
EXERCICE A : CONNAITRE SON COURS
1. Immigration : déplacement d'une population arrivant dans un pays qui n’est pas son pays natal.
2. L’économie monde était dominée par les Britanniques de 1850 à 1914. Plusieurs raisons peuvent l’expliquer :
- le Royaume-Uni constituait une puissance financière mondiale, qui détenait la monnaie référence des échanges : la livre sterling et qui dirigeait les échanges mondiaux (rôle de la bourse londonienne, des banques anglaises).
- le Royaume-Uni avait un gigantesque empire et détenait des colonies sur tous les continents.
- le Royaume-Uni contrôlait toutes les mers et océans (puissance maritime).
- le Royaume-Uni était le berceau de la première révolution industrielle et s’était donc développé précocement.
EXERCICE B : ANALYSER ET CONFRONTER DES DOCUMENTS EN HISTOIRE
1. Le document rappelle que l’origine principale des migrants arrivants en France dans les années 60 est nord-africaine, notamment issue des anciennes colonies du Maghreb. L’Algérie est, en effet, devenue le premier pays émetteur de migrations vers la France à cette époque. Le dessin permet de montrer que la main d’œuvre immigrée est employée souvent dans les grandes usines (ouvriers spécialisés), dans le bâtiment, voire dans l’agriculture (ouvriers agricoles). Ce sont des secteurs qui réclamaient une main d’œuvre nombreuse et en général peu qualifiée.
2. Le contexte économique est celui des Trente Glorieuses (1945-1975), une période de forte croissance économique. On le retrouve par différents indices :
- dans le document 1, on a une allusion à l’Etat-Providence qui s’est mis en place à cette époque (« allocations familiales et sociales »).
- dans le document 1, on souligne l’importance du besoin de main d’œuvre (« 200.000 travailleurs kabyles »). Dans le document 2, on fait aussi référence à « un recours –facile – aux travailleurs étrangers ».
- le document 2 permet de montrer qu’il s’agit d’une période de forte production industrielle : « faire fonctionner des branches entières d’activité » ou « l’automobile serait paralysée à 40 % ».
3. Les arguments s’opposant à l’arrivée d’une main d’œuvre étrangère en France sont :
- les immigrés font concurrence à la main d’œuvre nationale (salaires bas, risque de prendre l’emploi des Français)
- les immigrés n’investissent pas l’argent gagné en France mais l’envoient dans leur pays natal : ils ne participent pas à l’économie française.
- les immigrés profitent des allocations issues de l’Etat Providence.
- employer des immigrés peut empêcher les entreprises d’investir pour se moderniser, donc ils compromettent la productivité nationale et la compétitivité.
Ces arguments se retrouvent en France à la fin du XIXe siècle et surtout dans les années 30, au moment de la grande crise née du krach de Wall Street en 1929.