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Un bout de chemin ensemble...  (photo personnelle - 2005)

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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 09:39

Le premier devoir de l'année portait, pour la classe de Première S3, sur la confrontation de deux documents de la même époque (années 60, début des années 70) permettant de voir la manière dont on percevait en France la main d'oeuvre immigrée.

Voici la correction du devoir, hormis la dernière question, qui fera l'objet d'un traitement spécifique en classe en s'appuyant sur le travail d'une élève. 

immigration70002.jpg

Affiche des années 60 montrant que même pendant les Trente Glorieuses la main d'oeuvre étrangère n'est pas la bienvenue en France !

 

EXERCICE A : CONNAITRE SON COURS

1. Immigration : déplacement d'une population arrivant dans un pays qui n’est pas son pays natal.

2. L’économie monde était dominée par les Britanniques de 1850 à 1914. Plusieurs raisons peuvent l’expliquer :

- le Royaume-Uni constituait une puissance financière mondiale, qui détenait la monnaie référence des échanges : la livre sterling et qui dirigeait les échanges mondiaux (rôle de la bourse londonienne, des banques anglaises).

- le Royaume-Uni avait un gigantesque empire et détenait des colonies sur tous les continents.

- le Royaume-Uni contrôlait toutes les mers et océans (puissance maritime).

- le Royaume-Uni était le berceau de la première révolution industrielle et s’était donc développé précocement.

 

EXERCICE B : ANALYSER ET CONFRONTER DES DOCUMENTS EN HISTOIRE

1. Le document rappelle que l’origine principale des migrants arrivants en France dans les années 60 est nord-africaine, notamment issue des anciennes colonies du Maghreb. L’Algérie est, en effet, devenue le premier pays émetteur de migrations vers la France à cette époque. Le dessin permet de montrer que la main d’œuvre immigrée est employée souvent dans les grandes usines (ouvriers spécialisés), dans le bâtiment, voire dans l’agriculture (ouvriers agricoles). Ce sont des secteurs qui réclamaient une main d’œuvre nombreuse et en général peu qualifiée.

2. Le contexte économique est celui des Trente Glorieuses (1945-1975), une période de forte croissance économique. On le retrouve par différents indices :

- dans le document 1, on a une allusion à l’Etat-Providence qui s’est mis en place à cette époque (« allocations familiales et sociales »).

- dans le document 1, on souligne l’importance du besoin de main d’œuvre (« 200.000 travailleurs kabyles »). Dans le document 2, on fait aussi référence à « un recours –facile – aux travailleurs étrangers ».

- le document 2 permet de montrer qu’il s’agit d’une période de forte production industrielle : « faire fonctionner des branches entières d’activité » ou « l’automobile serait paralysée à 40 % ».

3. Les arguments s’opposant à l’arrivée d’une main d’œuvre étrangère en France sont :

- les immigrés font concurrence à la main d’œuvre nationale (salaires bas, risque de prendre l’emploi des Français)

- les immigrés n’investissent pas l’argent gagné en France mais l’envoient dans leur pays natal : ils ne participent pas à l’économie française.

- les immigrés profitent des allocations issues de l’Etat Providence.

- employer des immigrés peut empêcher les entreprises d’investir pour se moderniser, donc ils compromettent la productivité nationale et la compétitivité.

Ces arguments se retrouvent en France à la fin du XIXe siècle et surtout dans les années 30, au moment de la grande crise née du krach de Wall Street en 1929.  

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2 octobre 2011 7 02 /10 /octobre /2011 13:49
SEMAINE DU 24 AU 30 SEPTEMBRE 
Collège initiatique
Stella.jpg  La sixième, le bistrot, les beaux quartiers, les profs et les couloirs d'un collège, les copines, les vacances dans le Nord, des parents un peu névrosés : entrez dans l'univers de Stella, jeudi 29 septembre à partir de 20 heures 45, sur Arte. Un beau film sur la fin de l'enfance et le passage à l'âge presque adulte.    

   Difficile de renoncer à une soirée consacrée à Robert Redford et accessoirement à la CIA, comme celle que présente France 3 ce jeudi 29 septembre, en diffusant d'abord Spy Game, toujours très utile pour connaître les relations internationales depuis les années 80 et surtout le très intéressant Les trois jours du Condor de Sydney Pollack (1975), tourné quelques mois après le traumatisme du Watergate ! Pourtant, l'intérêt général ou plutôt cinématographique commande, ce soir là, de nous pencher sur une petite production française tournée en 2008 par Sylvie Verheyde : Stella, prénom porté par l'héroïne du film, interprétée par Léora Barbara, jeune comédienne, étoile, pour l'instant filante du cinéma puisqu'elle n'a pas encore rejoué dans un film. 
 En septembre 1977, Stella a suivi ses parents qui ont un bistrot dans la capitale parisienne. Elle vient du Nord de la France, supporte Lens au foot et doit rentrer en sixième dans un collège huppé, à mille lieues de ses fréquentations habituelles. Le film permettra de suivre cette première année de scolarité difficile où Stella doit composer avec le regard des autres, souvent hostile, parfois compatissant. Plongée dans un monde d'adultes (les clients du bar, ses parents, sa famille du Nord, les profs du collège, les copains intellectuels des parents de sa copine), dont elle assimile progressivement les règles, pas toujours très claires, du jeu, Stella sort progressivement de sa coquille et finit par s'adapter mine de rien à un environnement peu conventionnel et souvent déstabilisant. Réinventant la lutte des classes à hauteur d'une enfant entrant dans l'adolescence, Sylvie Verheyde a su faire passer une belle sensibilité dans ce film. Autre tour de force, elle a réussi à faire d'un conseil de classe un moment cinématographique de suspense intense. Quelle prouesse !
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25 septembre 2011 7 25 /09 /septembre /2011 08:20
SEMAINE DU 17 AU 23 SEPTEMBRE 
Osez Séraphine !
seraphine.jpg  La frontière entre solitude, art et folie est parfois bien difficile à discerner. Séraphine de Martin Provost, jeudi 22 septembre sur France 3, à partir de 20 heures 35,  en fait l'éclatante démonstration.  

   Film surprise de l'année 2008, interprétée magistralement par Yolande Moreau, qui s'était fait connaître près de 20 ans plus tôt à la télévision par la série des Deschiens, sur Canal Plus, Séraphine est un beau film à la fois tendre et âpre. 
Le film se présente comme la biographie de Séraphine Louis, appelée communément Séraphine de Senlis, une peintre méconnue née en 1864 et morte, dans la plus totale indifférence, en 1942. Cette pauvre femme, très vite orpheline, réduite à faire le ménage chez les bourgeoises de Senlis, petite ville de l'Oise, se découvrit, comme un don du ciel, le don de peindre, sans rien connaître des techniques picturales. Investissant ses maigres deniers dans l'achat du nécessaire à peindre, dès qu'elle le pouvait, elle réalisa des oeuvres naïves, évoquant et célébrant la nature. Sa route croisa par hasard celle d'un Allemand collectionneur, Wilhem Uhde, personnage tout aussi étrange que celle qu'il admirait : étranger dans un pays qui avait combattu le sien et de surcroît homosexuel.
Le film de Martin Provost bénéficie donc d'un sujet hors-normes qu'il sait exploiter à la perfection en privilégiant les silences, la sobriété et la retenue. Autant de qualités essentielles lorsque l'on veut explorer les mystères de la conscience et de l'art.
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22 septembre 2011 4 22 /09 /septembre /2011 17:21

Nous voilà confrontés à un des concepts centraux du programme de géographie de Terminale : la mondialisation. Une définition géographique a été donnée en cours mais le web offre aussi des données intéressantes pour mieux saisir cette notion.

Tout d'abord, mentionnons un des numéros du Dessous des Cartes, émission hebdomadaire d'Arte, diffusé en 2007 avec pour titre "La géographie des inégalités". La vidéo est téléchargeable depuis le site officiel de l'émission mais le téléchargement est payant... On peut par contre se rendre sur le site pour y consulter les cartes diffusées, ainsi que l'introduction et la conclusion de l'émission. Ces cartes sont très intéressantes car elles partent des différents indicateurs permettant de mesurer la richesse, le développement, la pauvreté en les mettant en rapport les uns avec les autres. Une rapide recherche sur le net vous permettra aussi de trouver des copies de l'émission sur certains serveurs de vidéos en ligne.

La crise financière actuelle conduit aussi à s'interroger sur les conséquences d'une mondialisation qui se présente avant tout comme un processus de longue durée à l'échelle historique mais qui a connu une accélération importante depuis le milieu du XXe siècle. Nous avons abordé en classe la logique spatiale de diffusion de cette crise financière. Louis Brun, mon collègue du lycée Jacob Holtzer de Firminy, a rédigé un article très synthétique et clair sur les ressorts économiques de cette crise, expliquant la façon dont elle a dégénéré en krach boursier mondial. A lire de toute urgence !

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18 septembre 2011 7 18 /09 /septembre /2011 17:54
SEMAINE DU 10 AU 16 SEPTEMBRE 
Sans décollage horaire
vol93.jpg  Le film le plus abouti et le plus exemplaire sur les attentats du 11 septembre 2001 : Vol 93 de Paul Greengrass, sorti en 2006, sera diffusé le 11 septembre 2011, sur M6, à partir de 22 heures 45. 

   Le cinéma américain ne pouvait pas, évidemment, aborder la tragique journée du 11 septembre 2011 dont chacun a gardé, en mémoire, les images quasi irréelles mais terriblement douloureuses. Comme il en est pour tout fait historique, quantité de cinéastes se sont engouffrés dans la voie facile de la célébration du courage, de l'héroïsme et du sens du sacrifice d'une nation outragée. Peu nombreux, mais on peut tout à fait le comprendre, sont ceux qui ont réussi à aborder ces événements avec intelligence et sens de la mise en scène. Le réalisateur britannique Paul Greengrass fut de cela. Il avait, outre ses deux opus consacrés à l'agent secret amnésique Jason Bourne, La mort dans la peau et La vengeance dans la peau, quelques années avant Vol 93, réalisé un excellent film sur la journée tragique du  Bloody Sunday en Irlande. 
Pour reconstituer l'histoire du Vol 93, le quatrième vol détourné le 11 septembre 2001 par des kamikazes à la solde d'Al Qaïda afin de s'abattre sur Washington, Paul Greengrass eut recours aux mêmes techniques que pour Bloody Sunday : montage vif et saccadé, pluralité de points de vue,  et illusion de coller le plus possible à la réalité en empruntant les principes du cinéma documentaire. Ainsi, loin de célébrer à bon compte l'héroïsme des passagers de ce vol, qui contribuèrent à faire échouer les plans machiavéliques du commando en provoquant le krach de l'avion en Pennsylvanie, Paul Greengrass tenta de saisir, quasiment seconde par seconde, les instants clés de quelques heures noires de l'embarquement jusqu'à l'écrasement  : la tension et le doute des kamikazes face à leur écrasante mission, le moment de leur passage à l'acte, l'incompréhension puis la stupéfaction des autorités aériennes au sol devant l'enchaînement des événements, les échanges téléphoniques entre les passagers et leurs familles, les informant des attentats sur le World Trade Center, et le dénouement fatal : la révolte et l'acceptation du sacrifice pour que le Vol 93 ne s'abatte pas sur d'autres innocentes victimes. Vol 93 est donc un film vraiment bouleversant, capable de montrer, aussi bien du côté des victimes que des bourreaux, au milieu d'une atroce barbarie, ce qui peut, malgré tout, rester d'humanité. 
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16 septembre 2011 5 16 /09 /septembre /2011 17:24

Le nouveau programme de Première prévoit d'étudier, dans le cadre des mutations sociétés, l'immigration en France au XXe siècle. Le thème est très large et les entrées multiples. Il est réjouissant de voir apparaître ce thème dans les programmes car il correspond aux préoccupations récentes des historiens, comme Gérard Noiriel mais aussi à des préoccupations qui traversent légitimement notre société. 

Pour aborder ce thème, il est intéressant de faire un petit détour par le site de la Cité nationale de l'histoire de l'immigration, inaugurée il y a quelques années. Ainsi, la consultation en libre accès d'un film sur l'histoire de l'immigration est vraiment très précieuse et intéressante !  

Pour préparer cette étude, nous nous pencherons sur un ensemble de documents très divers : données statistiques, photographies, dessin de presse... 

Mais on trouve aussi dans les archives de la République quelques documents savoureux qui font d'autant plus écho dans la période actuelle. Ainsi, les manuels scolaires qui sont sortis en fin d'année dernière présentent souvent comme document des extraits d'un rapport du préfet du Pas de Calais au ministre de l'Intérieur en octobre 1929 (document 3 page 60 du manuel de la classe) : 

immipolonaise001.jpg

Pour bien comprendre l'immigration et éviter de tomber dans les clichés voire les erreurs, il convient aussi de bien cerner la diversité et surtout la diversité de l'origine des migrants se dirigeant vers la France. Ainsi, le document 1 page 62 du livre présente l'origine des étrangers en France mais seulement dans la deuxième moitié du XXe siècle (1954-2006), d'après l'INSEE. Les chiffres sont en milliers de personnes.  

  1954 1962 1975 1999 2006
Etrangers 1 765 2 169 3 442 3 260 3 542
Italiens 450 628 462 201 177
Espagnols 302 441 497 160 134
Portugais 22 50 758 555 491
Algériens 22 350 710 475 481
Marocains 16 33 260 506 460
Tunisiens 1 26 139 154 146

 

Pour aborder enfin des aspects plus contemporains sur l'histoire de l'immigration, un article de 2007 de François Schlosser, journaliste au Nouvel Observateur, fait le point sur les facteurs expliquant les actuelles difficultés d'intégration des immigrés en France (document 5 page 63). 

immi002

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11 septembre 2011 7 11 /09 /septembre /2011 19:07

Le manuel d'Histoire des classes de Première étant momentanément indisponible, les élèves qui doivent exécuter un exercice pour mercredi trouveront ci-dessous les extraits de la loi du 19 Mai 1874 sur le travail des enfants qui se trouvent sur le document 5 page 59 du manuel. 

SECTION 1ère - Age d'admission. Durée du travail

Art. 1 - Les enfants et filles mineures ne peuvent être employés à un travail industriel, dans les manufactures, fabriques, usines, mines, chantiers et ateliers, que sous les conditions déterminées dans la présente loi.

Art. 2 - Les enfants ne pourront être employés par des patrons ni être admis dans les manufactures, usines, ateliers ou chantiers avant l'âge de douze ans révolus. Ils pourront être toutefois employés à l'âge de dix ans révolus dans les industries spécialement déterminées par un règlement d'administration publique rendu sur l'avis conforme de la commission supérieure ci-dessous instituée.

Art. 3 - Les enfants, jusqu'à l'âge de douze ans révolus, ne pourront être assujettis à une durée de travail de plus de six heures par jour, divisées par des repos. À partir de douze ans, ils ne pourront être employés plus de douze heures par jour, divisées par des repos.

SECTION II- Travail de nuit, des dimanches et jours fériés 

Art. 4 - Les enfants ne pourront être employés à aucun travail de nuit jusqu'à l'âge de seize ans révolus. La même interdiction est appliquée à l'emploi des filles mineures de seize à vingt et un ans mais seulement dans les usines et manufactures. Tout travail entre neuf heures du soir et cinq heures du matin est considéré comme travail de nuit. Toutefois, en cas de chômage résultant d'une interruption accidentelle et de force majeure, I'interdiction ci-dessus pourra être temporairement levée, et pour un délai déterminé, par la commission locale ou l'inspecteur ci-dessous institués, sans que l'on puisse employer au travail de nuit des enfants de moins de douze ans. 

Le texte originel comporte plus de 30 articles et est disponible à cette adresse. Le site Droitsdesenfants précise en outre que : "une première loi limitant le travail des enfants avait été votée en 1841. Il s'agissait de la première incursion sérieuse de l'État dans les relations professionnelles après une période de libéralisme intense. Son application peu satisfaisante, parce que l'inspection était assurée par des bénévoles peu motivés, avait rendu nécessaire celle du 19 mai 1874, complétée la même année par les lois du 7 octobre et du 7 -20 décembre. Mais celle-ci était encore trop imprécise pour être exécutée rigoureusement et les trop nombreuses exemptions et limitations comme le fait que les inspecteurs dépendaient en ce cas des notables des conseils généraux, au sein desquels les industriels exerçaient une indéniable influence, en avaient limité la portée. Ne satisfaisant personne, cette loi fut mise en cause cinq ans plus tard et les longs travaux pour sa révision aboutirent en 1892 à la loi " sur le travail des enfants, des filles mineures et des femmes dans les établissements industriels ". La loi votée en 1892, alors que le régime républicain était bien consolidé, interdisait le travail industriel avant l'âge de douze ans et apporta de nombreuses restrictions aux travail des mineurs de moins de dix-huit ans. Elle fut plus efficace car le contrôle de son exécution fut confié à un corps d'inspecteurs indépendants des autorités locales. Elle était complémentaire des lois votées au début de la décennie précédente sur l'obligation de scolarité. Au début du XXe siècle, le travail des enfants dans l'industrie était en très forte régression."

La difficile application de la loi de 1874 trouve sa confirmation dans beaucoup d'archives. En témoigne par exemple, cette lettre adressée en 1878 au préfet de Savoie (département français... depuis 1860 seulement), où le travail de jeunes filles est dénoncé par le maire d'une petite commune, Fréterive, actuelle Combe de Savoie (Côte 33 MI 1). On y trouve une référence explicite au travail des enfants. 

travail-enfants005.jpg

 

 

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11 septembre 2011 7 11 /09 /septembre /2011 18:06
SEMAINE DU 3 AU 9 SEPTEMBRE 
Bien pesé
21grammes.jpg  Film chorale d'une grande intensité pour réussir sa rentrée : 21 grammes (2003) sur Arte, dimanche 4 septembre, à 20 heures 45.  

   Comme dans Pulp Fiction de Quentin Tarantino et Short Cuts de Robert Altman (1994) ou encore Magnolia, filmé quelques années plus tôt, en 2000, par Paul Thomas Anderson, le réalisateur mexicain Alejandro Gonzalez Inarritu tourna un film croisant de différents personnages qui finissent par se croiser, pour le meilleur et parfois le pire. Paul, le professeur de mathématiques condamné à mort (Sean Penn), Jack (Benicio del Toro, déjà remarquable dans Traffic) l'ancien truand reconverti dans le rôle d'éducateur essayant de ramener de jeunes gamins de banlieue dans le droit chemin et Cristina (Naomi Watts), la mère de famille comblée mais au passé tumultueux. 
Cinéaste de talent, très vite remarqué après Amours chiennes (1998) par l'industrie cinématographique américaine, Alejandro Gonzalez Inarritu bénéficia pour 21 grammes d'une distribution prestigieuse et internationale (ajoutons aux 3 acteurs cités précédemment la française Charlotte Gainsbourg). Le film est une grande réussite après une première demi-heure quelque peu aride, privilégiant les plans fixes et une économie de dialogues, bien peu conformes aux standards du cinéma de fiction actuel. 
Un problème reste cependant à résoudre : pourquoi 21 grammes ? C'est paraît-il le poids que perdrait tout être humain au moment de sa mort, ce que certains interprètent comme le départ de l'âme vers l'au-delà. 
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4 septembre 2011 7 04 /09 /septembre /2011 12:50
SEMAINE DU 27 AOUT AU 2 SEPTEMBRE
Capitale de cinéma
paris-qui-dort.jpg  Petit bijou de film mêlant science fiction et surréalisme, ne ratez pas les quelques 30 minutes du film de René Clair, Paris qui dort réalisé en 1923 et qui fit définitivement de la Tour Eiffel le symbole cinématographique de Paris et de la France.  
 
   Comme à son habitude, le cinéma de Minuit de France 3, le dimanche soir, très tard, nous permet de redécouvrir quelques précieux joyaux de la couronne cinématographique. Dans un cycle estival portant bien son nom (Raretés, Curiosités), nous pourrons découvrir dans la nuit du dimanche 28 août au lundi 29 août, Paris qui dort de René Clair, moyen métrage, évidemment muet, digne du plus grand intérêt. 
En 1923, dans une capitale marquée par l'esprit surréaliste et dadaïste, René Clair, qui devint ensuite un cinéaste plus porté sur le réalisme, réalisa un petit  bijou d'inventivité avec des moyens dérisoires mais une imagination débridée. A partir d'un scénario intitulé Rayon diabolique, René Clair nous présente, en effet, un Paris complètement inédit : une ville endormie où tout s'est mystérieusement arrêté à 9 heures 25 à cause d'un rayon paralysant. Seul un homme a échappé à ce mystérieux rayon : un des gardiens de la Tour Eiffel, un certain Albert, ainsi que 5 autres personnes qui se trouvaient dans un avion et qui vont dès leur atterrissage profiter des joies de la vie parisienne en toute quiétude, puisque tous les autres habitants sont plongés dans une profonde somnolence. 
Film sur une ville et sur son monument emblématique, Paris qui dort n'est sans doute pas pour rien dans notre perception et dans l'imaginaire collectif de la capitale française très souvent identifiée voire réduite à la Tour Eiffel. Ainsi, il est de coutume, à l'instar de Manhattan et de la statue de la Liberté pour New York, d'identifier Paris par son monument de fer dans le cinéma et ceci dès les années 1910/1920 !  Et le fait est que la Tour Eiffel est presque le personnage central du film de René Clair qui rend aussi hommage à l'espace urbain parisien en nous promenant dans des artères vides ou sur des ponts déserts enjambant la Seine. 
Peu importe au final le scénario, ce qui compte et fascine encore près de 90 ans plus tard, c'est cette magnifique vision d'une ville vide, abandonnée, où la poésie et l'humour peuvent jaillir à tout moment... avec un minimum d'effets et beaucoup d'imagination. Les historiens du cinéma précisent que René Clair put filmer un Paris vide parce qu'il tourna en fait très tôt le matin les jours d'été. D'ailleurs, dans certains plans, selon eux, en faisant attention, on peut remarquer au fond de l'image un peu d'agitation. Il s'agirait de balayeurs accomplissant leur oeuvre réparatrice au petit matin, avant 5 heures quand Paris s'éveille. Comme quoi la plus triviale des réalités s'invite toujours même dans la science fiction !
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1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 08:21

L'édition du concours 2009 est désormais derrière nous. Cette année, les sujets ont privilégié la géographie à l'histoire pour les candidats ayant choisi une dominante histoire-géographie pour la 3ème épreuve d'admissibilité. Commençons toutefois par nous attarder sur la question de mineure du sujet d'histoire : "Quels sont les aspects de la crise que connaît le royaume de France à la fin des années 1780 ?"

Evidemment ce sujet renvoyait aux origines directes ou indirectes de la Révolution française et incitait les candidats à faire un tableau des différents domaines où la "crise" (terme très à la mode depuis quelques temps mais qui ne devait absolument pas être envisagé sous un angle seulement économique et financier pour ce sujet) frappait le royaume de France.

On pouvait d'ailleurs commencer par préciser que ce royaume s'était constitué progressivement depuis de nombreux siècles autour d'un territoire et surtout d'une autorité incarnée par les dynasties capétiennes. Mais les années 1780 constituent une période particulièrement agitée à différents points de vue, qui confirme cette sentence prémonitoire, attribuée à Louis XV mort en 1774, "après moi, le déluge". Quels sont donc les aspects de cette crise ?

Il y a certes, d'abord, des aspects économiques et financiers. La monarchie capétienne est exsangue, très lourdement endettée. Les recettes sont très largement inférieures aux dépenses. En 1788, le budget de l'Etat français laisse apparaître un déficit de 130 millions de livres. C'est d'ailleurs, notamment, pour proposer aux privilégiés de participer à l'impôt que les Etats généraux sont convoqués par Louis XVI à Versailles le 5 mai 1789. En plus, cette fin du XVIIIe siècle voit un ralentissement de la croissance économique, à partir du milieu des années 1770, avec effondrement du prix des grains, qui constituent la base du revenu d'une population à écrasante majorité vouée aux travaux agricoles. En 1788-1789, éclate une violente crise de subsistances dus à des récoltes catastrophiques qui font monter le prix du pain de manière importante, notamment dans les villes, dépendantes des campagnes. Des situations de disette apparaissent et provoquent un fort mécontentement populaire.

journeetuiles7juin1788.jpg  La "journée des Tuiles" à Grenoble le 7 juin 1788, une peinture d'histoire réalisée au XIXe siècle par Alexandre Debelle. La force armée royale veut le 7 juin 1788 exiler les parlementaires grenoblois, jugés peu dévoués à la royauté. La foule bombarde alors les soldats avec des tuiles et contraint le représentant du roi de battre en retraite.

Il y a aussi des aspects politiques. En ce sens, c'est le système de la monarchie de droit divin qui est attaqué. Il faut bien voir que dans les années 1780, la monarchie n'a plus du tout le caractère absolu qu'elle pouvait revêtir un siècle plus tôt sous Louis XIV ! Les attaques contre la concentration des pouvoirs dans les mains d'un seul homme, mais aussi contre la famille royale, en particulier Marie-Antoinette (affaire du collier en 1785) prennent une nouvelle vigueur dans les années 1780. S'inscrivant dans la lignée de la philosophie des Lumières, des idées remettant en cause le fonctionnement politique du royaume circulent de plus en plus. Ainsi, Le Mariage de Figaro de Beaumarchais joué pour la première fois en 1784 après 6 années de censure critique l'autorité concentrée dans les mains d'un seul homme, les courtisans qui entourent le roi ("médiocre et rampant et l'on arrive à tout"), l'absence de liberté d'expression ("sans liberté de blâmer, il n'y a point d'éloge flatteur..."). Cette contestation politique prend de l'ampleur, se répand en province (en 1788, dans le château de Vizille, les députés du Dauphiné critiquent le despotisme royal... et demandent la convocation des Etats Généraux). Cette crise politique est aussi alimentée, au point de vue philosophique, par l'expérience de la révolution américaine, qui a débouché en 1787 sur la rédaction d'ue Constitution, respectant le principe de la séparation des pouvoirs, qui n'existe pas dans le système monarchique français et octroyant aux hommes des droits naturels garantis par un texte constitutionnel.

Il y a, enfin, des aspects sociaux. La société d'ordres divisée entre clergé, noblesse et Tiers Etat, et fondée sur des privilèges de la naissance, est de plus en plus contestée. L'examen des cahiers de doléances rédigés avant la tenue des Etats Généraux laisse apparaître une critique sévère contre l'absence de libertés mais aussi contre tous les privilèges seigneuriaux hérités de la période féodale (droit de chasse, redevances...). Ces critiques émanent du peuple, lorsque ses revendications ont pu être relayées par des députés scrupuleux, mais surtout de la bourgeoisie dont le pouvoir et l'influence politiques sont réduites par rapport à son rôle économique. Là encore, les esprits éclairés des Lumières relayent cette contestation ("Vous vous êtes donné la peine de naître et rien de plus" dans Le Mariage de Figaro).

En conclusion, la corrélation de ces différents aspects entraîne une situation explosive et explique qu'une révolution à la fois politique et sociale éclate en 1789, année qui scelle le sort d'un Ancien Régime politique (monarchie de droit divin) et social (société d'ordres).

Cet article ne constitue en rien un corrigé officiel de l'épreuve. Il s'agit simplement d'une mise en forme organisée de quelques arguments susceptibles de répondre au mieux au sujet. En outre, la précision des exemples n'est pas la même que celle qui peut être exigée au concours dans une épreuve où le temps est très limité.

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Published by G. SABATIER - dans HISTOIREGEOCRPE Archives

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