Monsieur Badol propose l'introduction et la conclusion suivante pour le sujet sur l'historien et les mémoires d'un conflit (à partir de l'étude de cas vue en cours). La correction ne s'applique évidemment qu'au cas de la Seconde Guerre mondiale et pas à celui de la guerre d'Algérie.
PROPOSITION D'INTRODUCTION
Un historien est une personne qui se consacre à l’analyse du passé, par la critique des sources, et qui cherche à le reconstruire de manière objective (mais nécessairement incomplète). Pour nourrir son récit, il peut se baser les témoignages d’individus ayant connu, vécu une période particulière. Mais il se heurte alors aux inconvénients de la mémoire qui nécessairement subjective et partielle. Car c’est une représentation affective que l’on se fait du passé, et qui occulte certains faits ou qui les magnifie.
La période de la Seconde mondiale, de l’Occupation surtout (1940-1944) prête à discorde car les Français furent divisés, honteux de la défaite face aux Allemands. De fait, à partir de la Libération, à l’été 1944, pendant plus de cinquante ans, plusieurs mémoires ont été présentées, mises à l’honneur, ou se sont affrontés pour raconter ce que furent ces « années sombres ».
On se demandera alors comment certaines ont-elles émergé, été refoulées ou ont pu disparaître de la mémoire nationale de 1944 jusqu’à nos jours ? Pourquoi l’historien Henry Rousso a-t-il pu écrire qu’il existait en France un « syndrome de Vichy », un traumatisme suscité par le souvenir du régime de Vichy et, d’une manière générale, par la période de l’Occupation ?
Dans un premier temps, nous montrerons qu’entre 1944 et le début des années 1970, une mémoire officielle et mythique a été construite, le résistancialisme, opérant au détriment de plusieurs groupes de Français. Puis, la deuxième partie portera sur la période suivante, qui a vu le réveil de mémoires particulières (la mémoire juive par exemple), la fin de ce mythe, permettant aux historiens de faire apparaître un passé complexe, reconnaissant plusieurs mémoires.
PROPOSITION DE CONCLUSION
Les historiens ont permis à partir des années 1970-1980 l’émergence, puis la reconnaissance, de plusieurs mémoires de la 2nde Guerre mondiale (celle des résistants gaullistes, non-gaullistes, des juifs, des malgré-nous, etc…), après une longue période où une mémoire officielle mais en grande partie mensongère avait été imposée par le général De Gaulle.
Il n’y a désormais plus de tabou sur l’histoire de l’Occupation et, le fait qu’il n’y ait pratiquement plus de survivants, aide à cet état. Mais les historiens restent prudents face aux tentatives politiques d’instrumentaliser leur discipline.
Couverture de l'ouvrage de l'historien anglosaxon Robert D. Paxton sur la France de Vichy, donnant une autre vision dans les années 1970 de la période de l'Occupation et de la Collaboration en France